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Peut-il y avoir une science de l'inconscient?

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« Termes du sujet: SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.

Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. INCONSCIENT Du préfixe privatif in- et de -conscient, d'où « qui n'est pas conscient ». a) Adjectif : ce qui est dépourvu de conscience.

b) Ce qu'on ressent ou perçoit sans en prendre conscience (cf.

les « petites perceptions » de Leibniz).

Nom : chez Freud, l'inconscient est fait de tous les contenus psychiques (pulsions, désirs, souvenirs) qui sont refoulés hors de la conscience, et qui demeurent cependant actifs.

c) Inconscient collectif : désigne, chez Jung, l'ensemble des images et motifs qui symbolisent les instincts fondamentaux de l'homme. • La psychanalyse freudienne accorde une grande importance à l'étude des rêves, des lapsus et des actes manqués, qu'elle considère comme des manifestations travesties de l'inconscient.

• Certains philosophes nient l'existence de l'inconscient.

Alain, par exemple, y voit une dangereuse valorisation de nos pulsions et de nos instincts, tandis que Sartre lui substitue la notion de mauvaise foi. Analyse du sujet : Un sujet à la limite de la question de cours.

L'important est ici le mot science: l'analyse de conscient peut-elle être faite de façon rigoureusement scientifique, et si oui, comment ? Conseils pratiques : Évitez de réciter seulement inconscient ou sur Freud.

Interrogez-vous sur les critères de la scientificité d'une démarche. INTRODUCTION C'est Freud lui-même qui place la psychanalyse dans une histoire scientifique des conceptions de l'homme, affirmant que la connaissance de ce dernier aura connu trois bouleversements majeurs — avec la fin du géocentrisme (Copernic et Galilée), la théorie de l'évolution des espèces (Darwin) et la révélation de l'inconscient (Freud luimême).

Mais ce dernier peut-il être un objet scientifique au sens strict? Peut-il y avoir une science de l'inconscient ? I.

QU'EST-CE QU'UN OBJET SCIENTIFIQUE ? — Comme objet, il doit être «placé devant » le sujet connaissant.

Si l'inconscient est bien ce qu'il y a de plus intime en moi, l'objection de Comte à l'égard de l'introspection doit être redoublée à son propos.

Dans cette optique, Freud ne pouvait que considérer comme impossible une auto-analyse — d'où la nécessité, dans la cure, du psychanalyste comme intervenant (auditeur-interprète) extérieur. — Mais l'objet scientifique peut être: • soit entièrement a priori (si l'on intègre logique et mathématiques dans la catégorie générale des sciences) — ce que n'est pas l'inconscient (dont le concept est déduit par Freud de l'observation et du traitement de ses patients); • soit déduit d'un ensemble d'observations et d'expérimentations, et pensé en termes d'expérimentation possible — ce que ne peut être l'inconscient (de ce point de vue, la psychanalyse se trouve dans la même situation que les sciences humaines en général: observations sans expérimentations). — Freud,`-quant à lui, affirme le caractère scientifique de sa démarche en faisant valoir: • la capacité explicative du concept d'inconscient (en l'absence duquel certains phénomènes psychiques — rêve, lapsus — deviennent incompréhensibles); • sa portée pratique (thérapeutique): la cure constituerait de ce point de vue une vérification de la théorie. « On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement sur cette hypothèse.

Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient.

Elle est nécessaire, parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience.

Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissons l'origine, et de résultats de pensée dont l'élaboration nous est demeurée cachée.

Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait d'actes psychiques ; mais ils s'ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés.

Or, nous trouvons dans ce gain de sens et de cohérence une raison pleinement justifiées, d'aller au-delà de l'expérience immédiate.

Et s'il s'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but. »

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