Peut-il y avoir un mauvais usage de la raison ?
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«
VOCABULAIRE:
USAGE: 1) Fait de se servir de quelque chose.
2) Manière dont on se sert habituellement d'une chose, d'un objet.
3) Habitude acquise; coutume; pratique dans un milieu déterminé.
MAUVAIS: 1) Opposé à bon.
2) Mauvaise conscience: état de celui qui doute de la légitimité de ses actes ou
éprouve du remords.
RAISON: Du latin ratio, « calcul », « faculté de calculer, de raisonner » (en grec logos).
* Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable »).
* Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de
déduire des conséquences.
* Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal.
* Par opposition à la foi : la « lumière naturelle », naturellement présente en tout homme.
* Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience)
* Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène).
* Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons).
Problématique:
Voici un sujet particulièrement ambigu.
La raison peut être comprise dans son sens cartésien (faculté de juger du
vrai et du faux) ou kantien (ensemble de tout ce qui est a priori et ne vient pas de l'expérience ; faculté humaine
visant la plus haute unité et s'élevant aux idées).
Ceci nous dirige dans des voies bien différentes.
La raison à elle seule ne fournit pas tous les critères de l'action juste.
Dans certaines circonstances, elle peut servir
les pires actions humaines.
Mais, il s'agit d'un refus d'utiliser la raison pour penser les valeurs.
Et, la raison ne peut
être responsable de ce refus de penser.
Conseils pratiques:
Il est capital ici de bien définir tous les termes du sujet et de choisir clairement les définitions retenues.
Faute de
quoi, votre devoir va s'égarer dans le hors sujet.
Bibliographie
BACHELARD, La philosophie du non, PUF.
DESCARTES, Discours de la méthode, Diverses éditions de poche.
HEGEL, La raison dans l'histoire, 10/18-UGE.
KANT, Critique de la raison pure, Dialectique transcendantale, PUF.
Problématique:
La raison à elle seule ne fournit pas tous les critères de l'action juste.
Dans certaines circonstances, elle peut servir
les pires actions humaines.
Mais il s'agit d'un refus d'utiliser la raison pour penser les valeurs.
Et la raison ne peut
être responsable de ce refus de penser.
INTRODUCTION
A.
Pourquoi cette question ?
La civilisation occidentale s'est souvent proclamée fille de la Raison ; en 1793, par exemple, la révolution française
voulut substituer au culte de Dieu le culte de la Raison.
C'est bien en effet à la raison que cette civilisation doit ses
plus éclatants succès : ses prodigieuses découvertes scientifiques et techniques.
Longtemps triomphante et sûre d'elle-même, notre civilisation n'a guère songé à s'interroger sur la valeur de cette
raison qui avait assuré son remarquable progrès.
Mais ce dernier cachait aussi des échecs et ouvrait la porte à bien
des barbaries qui, apparus au grand jour, sapèrent quelque peu la confiance que l'Occident mettait en lui-même, et
par voie de conséquence en la raison.
Aussi la pensée contemporaine a-t-elle été conduite à se demander s'il
pouvait y avoir un mauvais usage de la raison..
B.
Position du problème
Si en se posant la question « Peut-il y avoir un mauvais usage de la raison ? » on entend par « un mauvais usage »
la possibilité de mettre la raison au service d'une cause que l'on sait être mauvaise ou que l'on croit par erreur être
bonne, il est clair que la réponse est positive : on peut bien évidemment mal user de la raison comme l'on peut mal
user d'un outil, d'un médicament, de la science, etc.
Mais de tels mésusages, qui relèvent du seul utilisateur, ne
remettent pas en cause la valeur intrinsèque de ce qui est mal utilisé.
C'est pourquoi il est plus intéressant de rechercher si la raison n'induit pas pas elle-même de mauvais usages,
problème d'autant plus grave qu'elle s'arroge une fonction normative en se présentant comme ce qui permet
universellement à l'homme de bien juger et par suite, en application de ce jugement, de bien agir.
2.
VIOLENCES ET ÉGAREMENTS DE LA RAISON.
»
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