Peut-il y avoir un jugement sans croyance ?
Extrait du document
«
[La croyance n'a aucune part dans les jugements de réalité.
Ceux-ci sont objectifs et valables
universellement.
La vérité d'une idée s'impose d'elle-même.
Je ne peux donc pas croire qu'une chose est
vraie: je le sais.]
Il y a deux sortes de jugements
Le jugement est un acte intellectuel par lequel on affirme (ou nie) un rapport entre deux idées (par exemple
«eau» et «froid» dans le jugement «L'eau bout à 100 degrés»).
Il y a deux sortes de jugements: le jugement
de réalité, qui affirme la réalité d'une relation («Athènes est en Grèce»), et le jugement de valeur, qui porte
une appréciation subjective («Athènes est plus belle que Paris»).
Le jugement de réalité est un jugement sans
croyance car il ne fait que constater une réalité objective.
Le jugement de réalité n'est pas une croyance
En effet, si le jugement «Athènes est en Grèce» n'était qu'une croyance, il ne serait pas universellement
accepté.
Or, tout le monde peut constater que la ville d'Athènes est bien en Grèce, et personne ne croit le
contraire.
Le jugement de réalité ne comporte, de fait, aucun élément de croyance ou de subjectivité.
Ce
jugement est objectif, scientifique donc universel.
La vérité s'impose d'elle-même
Pour Spinoza, la volonté ne décide pas si une idée est vraie ou fausse.
le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques : il se
révèle vrai par lui-même, il se révèle vrai par lui-même, il se manifeste
par son évidence.
C'est le point de vue de Spinoza (« Ethique », II,
43).
« La vérité est à elle son propre signe » (« verum index sui »).
« Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a cette idée et ne
peut douter...
Quelle règle de vérité trouvera-t-on plus claire et plus
certaine qu'une idée vraie ? De même que la lumière se montre soimême et montre avec soi les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même
son critérium et elle est aussi celui de l'erreur.
» Pour Spinoza, une
idée claire & distincte qui apparaît évidente est une idée vraie et il n'y a
point à chercher au-delà.
« Les idées qui sont claires & distinctes ne
peuvent jamais être fausses » dit Spinoza.
Penser, c'est avoir des
intuitions rationnelles, et celles-ci sont involontaires.
Le jugement ne
repose donc pas sur une décision volontaire de mon esprit, c'est plutôt
l'idée vraie qui s'impose à mon esprit par son évidence, dans une
intuition rationnelle.
Le consentement que je donne n'est qu'une
reconnaissance de la vérité.
[L'homme ne peut pas avoir de certitudes absolues car il ne peut atteindre les choses en soi.
Tout
jugement, qu'il soit de valeur ou de réalité, suppose donc une adhésion de la volonté.
Dire qu'une chose
est vraie, c'est croire qu'elle l'est.]
il y a des jugements problématiques
Le jugement «Paris est en France» est tautologique (le prédicat «est en France» est contenu dans la
définition du sujet «Paris»).
Toutefois, il est d'autres jugements de réalité dans lesquels la relation entre deux
idées est plus problématique.
C'est le cas des jugements empiriques fondés sur l'idée de causalité.
Ainsi, un
énoncé comme «L'eau bout à 100 °C» peut paraître à première vue objectif..
»
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