Petit kit de survie avant l’épreuve de philosophie
Publié le 13/02/2024
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«
Petit kit de survie avant l’épreuve de philosophie
I/ La semaine qui précède le bac
1.
A ce point de l’année, les choses sont à peu près « jouées » : ce qui n’a pas été appris pendant 8
mois ne peut l’être en une semaine mais cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a plus rien à
faire.
2.
Réviser consiste à récapituler tout ce que l’on sait et tout ce que l’on sait faire - Acquérir des
connaissances nouvelles dans les derniers moments n’est plus la priorité.
3.
La priorité consiste surtout à faire le point sur la méthode (essentiel !) et sur le programme :
considérez notion après notion et voyez ce que vous savez ou ne savez pas sur chacune d’entre
elles - Vous pourrez alors combler quelques trous, vous remettre en mémoire quelques
problématiques essentielles ou doctrines d’auteur.
II/ Face au sujet
1.
Ne pas paniquer quand vous serez face à vos sujets- Tout sujet produit
un effet d’étrangeté : c’est normal (même au « plus haut niveau ») – On
se demande ce que l’on va bien pouvoir raconter- On a l’impression de
ne rien savoir.
Don’t panic !
2.
Il faut d’abord accepter les sujets : il n’y a pas de bons ou de mauvais sujets – Il n’y a que de
bonnes ou de mauvaises attitudes (soyez donc, pour le coup, stoïciens).
Sachez faire fi de votre
première impression : ce qui fait la qualité d’une copie, ce n’est pas ce qui vous vient tout de
suite à l’esprit mais ce qui suit d’une analyse « serrée » du sujet.
Et pensez à Spinoza que l’on
peut adapter ici : « je ne choisis pas un sujet parce qu’il est bon- Il est bon parce que je le
choisis! »
3.
Accordez-vous 5 bonnes minutes pour faire le choix du sujet- Attention, n’innovez pas le jour
du bac en prenant par exemple pour la première fois la dissert.
ou l’explication de texte- Par
contre, si vous n’avez vraiment rien fait de l’année, choisissez comme ultime secours le texte (car
il y a un support : la pensée de l’auteur qu’il faut expliciter)-Si un sujet concerne un thème du
programme que vous connaissez bien mais qui vous surprend par sa formulation, n’hésitez pas à
le choisir.
Ne vous précipitez pas sur le sujet qui vous semble « facile ».
Privilégiez celui qui vous
semble amusant, intéressant, source d’enjeux.
4.
Noter les idées qui vous viennent tout de suite à l’esprit.
Ces idées spontanés ne vous
reviendront plus quand vous aurez « la tête dedans » mais elles auront une grande utilité quand
vous vous livrerez à l’analyse des termes (fraîcheur salutaire qui ouvrira des pistes
supplémentaires)5.
Arrivent ensuite les choses sérieuses : trouver la fameuse problématique.
Tout d’abord, le sujet
, toujours formulée sous la forme d’une question suggère souvent une thèse (ex.
« obéir aux lois,
est-ce renoncer à sa liberté ?).
Dans ce cas, c’est la thèse la plus communément répandue qui
est suggérée par le sujet et qu’il va falloir discuter.
Dans l’intro, il s’agira donc de présenter cette
thèse commune (« on pense souvent que… ») en l’explicitant, puis d’émettre des objections
(« Cependant peut-on vraiment dire que… » ?) La thèse contradictoire fera souvent appel à une
autre définition du terme (cf.
si l’on définit la liberté comme « faire ce que l’on veut »,
effectivement la loi est une contrainte.
Cependant peut-on se contenter d’une telle définition :
cette liberté absolue aboutit à « la guerre de tous contre tous » - Cf.
Hobbes et à l’état de
nature- Être libre, n’est
–ce pas plutôt obéir aux lois qu’on s’est soi-même données ? Cf.
Concept d’autonomie
(AUTO-NOMOS : se donner à soi- même sa loi- opérant en démocratie)
6.
Attention, on vous dit souvent qu’il faut dé nir les termes en philosophie ! Oui, c’est même
l’objet principal de la dissertation (et aussi de l’explication) mais justement vous ne devez pas
vous en débarrassez dans l’introduction : vous devez, tout au long de votre copie, travailler le
sens des mots pour aboutir à une définition philosophique en fin de devoir (la liberté comme
autonomie par exemple)- À PROSCRIRE : énoncer dans l’intro toutes les déf.
des termes sans les
mettre en lien : « la liberté, c’est ça …», « la loi, c’est ça… » C’est tout simplement NUL ! La
définition des termes doit être problématisée : « On définit généralement la liberté comme…
donc comme étant contraire à la loi qui un principe supérieur auquel on obéit, mais être libre,
est-ce vraiment cela…etc.
»
7.
Les 2 thèses contradictoires sont généralement faciles à trouver car sous-tendues par le sujet.
C’est d’ailleurs l’opposition entre ces 2 thèses concurrentes qui constitue la problématique.
Reste la 3e thèse qui, en général, vous pose pb- Un conseil : notez dans 2 colonnes toutes les
idées des 2 thèses contradictoires.
Celles qui ne rentrent ni dans l’une ni dans l’autre pourront
faire l’objet d’une 3e partie (après recherche d’un point commun entre ces idées) .
Vous pouvez
aussi essayer d’expliquer pourquoi on ne peut pas répondre à la question (mais plus difficile à
mettre en œuvre).
N’oubliez pas non plus l’Aufhebung hégélienne (« sursomption ») : nier,
conserver, dépasser les 2 thèses précédentes.
III/ La dissert.
: répartition du temps (9h-13h)
1.Lire les sujets (9h-9h15)
2.
Rassembler les connaissances (9h15-10h) : noter au brouillon TOUT ce qui vous passe par la
tête, sans rien exclure : toutes ces idées « fraîches » constitueront des pistes d’analyse du sujet :
expressions communes, expériences de la vie quotidienne, exemples littéraires, films, et bien sûr,
doctrines d’auteur, thèses philosophiques etc.
Creuser ensuite ces idées et ces pistes.
3.
Rédiger une problématique (10h-10h10) : plusieurs types de sujet :
- Ceux qui appellent une réponse par « oui » ou par « non » (cf.
cas étudié plus haut )
- Ceux qui demandent ce qu’est une chose (« Qu’est-ce qu’agir moralement ? » Qu’est-ce que
l’échange ? « En quoi consiste le progrès scientifique ? », « Y a-t-il un devoir de mémoire ? etc.)
- ou ceux qui demandent « Pourquoi » ?
Construire le plan : (10h10-10h30) La tradition veut que le plan soit en 3 parties mais il n’y a pas
de plan type exigé.
Il est seulement demandé au candidat de regrouper logiquement le cours
de sa réflexion en plusieurs étapes.
Attention !!! Types de plans à proscrire : (ex.
de sujet : « les
fi
4.
La 2e catégorie de sujet peut paraître plus difficile car la problématique n’est pas suggérée par
le sujet : c’est à vous de la trouver en définissant les termes : « si l’on définit le progrès comme
l’évolution des connaissances et des moyens techniques, on peut dire que la science progresse
dès lors qu’elle augmente notre pouvoir sur les choses.
En revanche, si l’on définit le progrès (en
termes humanistes) comme l’impact positif sur la vie humaine, on peut s’interroger sur la valeur
du progrès scientifique…etc.
» Quant à la 3e : il vous faut trouver au moins 2 réponses opposées
(« parce que »… « parce que»…) et trouver les raisons principales qui soutiennent chacune des 2
thèses et résumer ces raisons en une seule phrase afin de mettre le problème en évidence.
Ex :
le sujet : « Pourquoi vouloir le mal ? », une des problématique possible serait « nul doute que
les hommes font parfois volontairement le mal mais nul doute qu’en faisant le mal, ils cherchent
un bien (quelque chose qui leur semble « bon »)
Rq/ « Pourquoi »= en vue de quoi (finalité) - à cause de quoi( mécanisme)- À quoi bon (sens) ?
« Peut-on » : A-t-on la possibilité ? A-t-on le droit ?
sociétés visent-elles le bien commun ? »)
- le plan –tiroir : 1) Qu’est ce que la société ? 2) Qu’est ce que le bien ? 3) L’origine des
sociétés
- le hors sujet : il faut se dévouer au bien commun..
- la fausse 3e partie : vous voulez absolument écrire quelque chose alors que....
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