Persistance et diversité du spiritualisme
Publié le 12/03/2022
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de diversité, et même parfois d’originalité qu’il est habituel de le dire. Adolphe Franck (1809-1893), grâce à Cousin premier agrégé de confession juive, reste fidèle à l’éclectisme dans ses ouvrages sur le panthéisme et sur la pensée juive {La Kabbale, 1843). Il devient professeur au Collège de France, est surtout connu pour avoir dirigé le Dictionnaire des sciences philosophiques (1852, 2e édition 1875). Adolphe Garnier (1801-1864), successeur de Jouffroy à la Sorbonne, s’efforce de concilier l’éclectisme avec le sentiment commun. Il ne craint pas, dit-il, de « marcher avec la foule sur des chemins battus de tous ». En bon disciple de Jouffroy, il fait reposer toute la philosophie sur la psychologie dans son Traité des facultés de l’âme (2 volumes, 1852, 2e édition 1865). Des connaissances proprement dites, Garnier distingue les croyances ou « instincts intellectuels » qui sont l’induction, l’interprétation (expression et langage) et la foi naturelle. Il est ainsi amené à distinguer trois idées de Dieu : celle d’une cause étemelle conduisant au panthéisme ; celle d’un idéal d’ordre et de beauté qui est plus une conception qu’une connaissance ; enfin l’idée d’un Dieu créateur et parfait qui s’accorde avec la religion chrétienne. Les analyses de Garnier le conduisent à multiplier inconsidérément les facultés, mais elles ne manquent pas de finesse et parfois de nouveauté. Il veut séparer rigoureusement conception et perception. Il reproche ainsi à Kant d’avoir confondu temps pur et durée perçue, espace pur et étendue observable. Une couleur, en tant que couleur, en dehors de la figure et du mouvement, est perçue tout aussi clairement, même si son intensité ne se laisse pas mesurer. Bergson se souviendra de ces analyses. Fondateurs de la Libre Pensée (1847), un Jules Barni (1818-1878) et un Jules Simon (1814-1896) sont eux aussi des spiritualistes éclectiques. Bami, qui a été secrétaire de Cousin, refuse de prêter serment à l’Empire, vit en exil à Genève, combat le cléricalisme {Les Martyrs de la libre pensée, 1862). Dès le début de la IIIe République, il se met au service de Gambetta, publie un Manuel républicain (1872), devient député. Mais il reste surtout le commentateur et le traducteur de Kant {Critique de la raison pratique, 1848, Critique de la raison pure, 1869). Son interprétation diffère d’ailleurs notablement de celle de Cousin ; loin d’y voir un idéalisme subjectif conduisant au scepticisme, il fait de la philosophie critique le fondement d’une morale républicaine aussi exigeante que la morale théologique. Agrégé de philosophie,
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Pèrsistance et diversité du spiritualisme
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:Auguste Comte n'a pas prêché en 1860 à Notre-Dame de
Paris.
Les « nouveaux » christianismes se sont effacés devant le
renouveau inattendu du catholicisme.
Le débat s'est dans une
certaine mesure déplacé à l'intérieur de l'Église même, par
exemple avec les disciples « libéraux » de Lamennais.
Rappelons
que ce n'est qu'en 1891, avec le pape Léon XIII, que le catholi
cisme français se ralliera ouvertement à la République.
Mais
Rome eut aussi à condamner le fidéisme (l'irrationalisme) ou le
modernisme.
Il faudrait aussi évoquer le courant occultiste, théo
sophique, illuministe (sans entrer dans la définition exacte de
ces termes) qui se réclame d'un christianisme non seulement
antérieur au catholicisme mais en quelque sorte au christianisme
lui-même, à la suite de Claùde de Saint-Martin et de Fabre
d'Olivet (La Langue hébraïque restituée, 1815-1816).
Ce gnosti
cisme se développera pendant, tout le siècle, enrichi par les
études sur la pensée orientale.
A leur origine, il faut signaler au
moins l'importance des travaux d'Anquetil-Duperron (1731-1805)
qui fait connaître à l'Europe l'Avesta (1771) et surtout les Oupa
nichads (1802).
Dans l'Université, le spiritualisme philosophique dépend
de.
Cousin, de Maine de· Biran, de Jouffroy.
Si l'on ne peut
s'attendre à y rencontrer de grands philosophes, il présente plus.
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