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Pensez-vous que la conscience est le guide infaillible du comportement humain ?

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« Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « La conscience » : c'est ce qui nous distingue de l'animal, ce qui nous permet d'avoir de la distance par rapport au monde et à soi, d'envisager un rapport avec eux.

Ici, elle désigne la puissance de réflexion de l'homme, sa capacité à évaluer, et à juger ; de ce fait, on eut la rapprocher de la raison. - « Guide infaillible » : c'est ce qui accompagne pour montrer le chemin, renseigner, c'est aussi une instance directrice qui inspire.

Son infaillibilité réside dans le fait qu'elle ne peut faire défaut, et qu'elle ne peut pas non plus tromper. - « Esprit humain » : C 'est ce qui est opposé au corps et à la matière, c'est le principe de la pensée et de la réflexion.

L'esprit est considéré comme spécifiquement humain. C onstruction de la problématique : P lus que la nature de la conscience, ce qui semble intéresser le sujet est la manière dont la conscience influence notre esprit, et détermine par là même notre action.

Il ne s'agit pas de savoir ce qui nous pousse à agir, mais comment notre esprit est conduit, et surtout si la manière dont il l'est est infaillible.

C 'est cette infaillibilité qui est mise en cause ici. S e p o s e donc la question de savoir s'il existe une autre instance capable de guider l'esprit humain, et surtout si celle qui le guide, à savoir la conscience, peut être trompée. Plan : I/ La conscience peut être l'objet de l'illusion : La conscience entretient un rapport avec le monde, et ce monde est celui des illusions.

A insi, je peux avoir l'impression de percevoir quelque chose qui en réalité n'existe pas de cette manière, ou n'existe pas du tout.

La conscience, parce qu'elle est en rapport direct avec le monde peut être l'objet d'illusions, et l'esprit ne peut de ce fait toujours se fier à elle. ● C 'est ce qu'explique Descartes dans Les M éditations métaphysiques.

L'auteur s'est en effet rendu compte qu'il croyait à bon nombre de choses, et que certaines d'entre elles étaient fausses.

Sa conscience – même s'il ne la nomme as réellement ainsi – avait été trompée par le monde sensible.

Il décide donc de tout examiner, de mettre tout en doute, pour parvenir à la vérité et se libérer des illusions.

C ette tâche est celle de l'esprit qui décide de n'avoir alors affaire qu'avec lui-même.

Il considère comme fausse toute chose qui n'est pas certaine, c'est l'évidence qui est le critère de certitude.

Le doute cartésien est radical (pas d'intermédiaire entre le vrai et le faux), rationnel (motivé par des raisons de douter) volontaire (repose sur une pure décision) et vécu. ● C e doute, permet à celui qui l'exerce, de se libérer des illusions du sens commun.

C e faisant, il considère mieux les choses, il peut mieux les juger, et il peut donc mieux agir.

Sa volonté n'est pas guidée par des impressions fausses, mais par des vérités, et les actions sont ainsi plus libres.

Nous voyons ainsi que la conscience ne peut pas être le guide infaillible de l'esprit humain, parce qu'en tant qu'elle entretient un rapport avec le monde, elle peut être l'objet d'illusions.

Elle peut aider l'esprit, mais ce dernier ne peut se fier totalement à elle, il doit exercer son pouvoir de jugement. II/ C'est la conscience qui constitue l'esprit humain comme unité : Si la conscience ne peut pas être le guide l'esprit humain, il semblerait en tout cas qu'elle soit constitutive de cet esprit.

En effet, l'esprit ne peut exister seul, sans rapport au monde, il a besoin de ce dernier pour se constituer en tant que tel, et c'est la conscience qui lui permet d'avoir ce rapport au monde. ● C 'est ce qu'explique Kant dans La C ritique de la raison pure, où il montre que l'entendement a besoin d'une matière pour exister, et pour former des connaissances.

C ette matière est les impressions du monde sensible recueillies par la conscience – « conscience empirique ».

C e s impressions sont ensuite ramenées s o u s une seule unité, c e qui constitue ainsi l'esprit humain. A utrement dit, à chaque fois que j'ai une expérience, il y a une conscience qui l'accompagne, c ' e s t la conscience empirique.

C ette dernière est une conscience que j'ai de moi-même (= « aperception »), et qui varie selon l'expérience à laquelle je suis confronté.

Il n'y a donc pas de moi fixe, mais seulement une collection d'impressions sans aucun lien entre elles.

à Il faut unir ces représentations, faire en sorte qu'elles deviennent mes représentations.

Il faut que les matériaux ramenés par la conscience constituent une unité, c'est l'esprit humain. ● La liaison n'est pas dans les objets, mais dans l'entendement : avant même d'avoir un rapport au réel, je possède cette faculté d'unir les représentations.

L'entendement forge les catégories par lesquelles il ordonne ensuite le divers sensible.

C 'est ensuite la prise de conscience de cette synthèse qui permet de parvenir à l'identité du sujet, et à la constitution du je pense. ● N o u s avons une multitude de représentations à travers le temps, chacune accompagnée d'une conscience empirique.

C ette dernière est dispersée et sans relation avec l'identité du sujet à pour que cette relation se fasse, càd pour que la conscience empirique s e ramène toujours à la même conscience, il faut non seulement que j'ajoute les représentations les unes aux autres, mais surtout que je sois conscient de leur synthèse : je me rends compte que je réunis toutes les représentations ds une seule conscience, qu'elles m'appartiennent toutes, et que de ce fait, ce sont mes représentations, ce qui « revient à dire que je les unis ds une conscience de soi » C RP, analytique transcendantale §16. En pouvant réunir ds une seule conscience le divers des représentations, je peux nommer ces représentations mes représentations, et en déduire ainsi une unité de la conscience. ● Parce qu'elle fournit des matériaux qui permettent l'unité du moi, et donc de l'esprit humain, on peut considérer que la conscience n'est pas le guide infaillible de cet esprit, mais tout au moins qu'elle le constitue. III/ La conscience n'est pas le seul guide de l'esprit humain : Si on considère que le guide est celui qui montre le chemin et qui incite à l'action, alors on peut remarquer que la conscience n'est pas la seule à influencer l'esprit humain.

En effet, il n'est pas possible de poser la toute puissance de la conscience et d'affirmer son infaillibilité si on prend en compte l'existe de l'inconscient. ● En effet, ce dernier peut, à l'insu de notre conscience, guider et influencer notre esprit.

C 'est ce qu'explique Freud dans C inq psychanalyses.

En effet, il montre que certains de ses patients ont des idées ou des pensées dont ils ignorent l'origine, et dont ils ne parviennent pas à se débarrasser. A utrement dit, ils en sont prisonniers, et ne maîtrisent pas leur esprit.

Si c'est le cas, c'est parce qu'ils ignorent la cause de ces pensées, et s'ils l'ignorent, c'est parce que la cause n'est pas la conscience, mais l'inconscient.

De ce fait, ce dernier guide leur esprit à leur insu, et la conscience ne peut pas intervenir, elle n'est plus un guide. ● Freud prend l'exemple de « l'Homme aux loups » qui rêve d'actes agressifs contre sa sœur et sa gouvernante, et a des pensées violentes qu'il ne maîtrise pas et qui troublent son comportement.

C et homme rêve de loups blancs, assis pendant qu'il dort, et il s'éveille à chaque fois, terrorisé par la peur d'être mangé.

A u vu du vécu du patient et des menaces de '’castration'’ lorsqu'il était enfant par sa gouvernante, Freud en déduit que Sergei – il est Russe – cherche à refouler une homosexualité qu'il n'admet pas. ● Nous voyons par cet exemple que la conscience ne peut pas être le guide infaillible de l'esprit humain, et que ce dernier, en plus d'être trompé par les illusions du monde sensible, peut être soumis sans qu'il le sache à l'influence de l'inconscient.. »

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