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Pensez vous que ce que nous exigeons d'une oeuvre d'art c'est qu'elle participe de la vie ?

Extrait du document

« Donner une définition exacte et rigide de ce qu'est l'œuvre d'art semble difficile ; néanmoins on peut en cerner les grands traits.

Une œuvre d'art c'est le résultat du travail d'un artiste, de l'esprit d'un génie qui donne à travers des traits l'image de sa pensée, de son imaginaire.

L'artiste donne sa vision du monde qui l'entoure par le biais de l'art : il cherche à touchée notre moi profond et notre subjectivité par la sienne.

L'œuvre d'art peut être considérée comme donnant une trace de l'histoire, d'une génération.

Mais, si l'œuvre d'art s'intéresse non pas à l'utilité mais à la sensibilité peut- on dire qu'elle s'insère concrètement dans la vie, de manière générale ? En d'autres termes, peut-on penser que ce que nous exigeons d'un œuvre d'art est qu'elle participe à la vie ? I : l'œuvre d'art témoignage d'une sensibilité : L'œuvre art est le produit de l'art : elle ne cherche pas à répondre à une utilité visée.

L'artiste n'a pas comme but de donner un objet qui aurait comme tache de permettre à l'homme d'avoir une main mise plus grande sur le monde comme pourrait le faire la science par exemple.

Au contraire, son implication sur l'homme est plus implicite, elle ne se voit pas directement : l'œuvre d'art veut toucher, émouvoir, faire ressentir quelque chose.

C'est l'expression directe d'un artiste, d'un être doté de sensibilité artistique qui cherche à la transmettre à autrui et à se libérer de cette émotion qui l'habite.

Ainsi, chaque artiste donnera une image différente de ce qu'évoque pour lui telle ou telle situation, tel ou tel sentiment, objet… Le récepteur de l'œuvre d'art sera de même touché de manière différente selon la sensibilité d'un artiste ou d'un autre.

On parle alors de subjectivité.

L'œuvre d'art relève en effet de la subjectivité.

L'œuvre d'art est donc le témoignage d'une sensibilité, d'une subjectivité.

Si on parle de témoignage on suppose donc que l'artiste est le témoin qui dépose se témoignage et c'est au récepteur qu'il est destiné.

Or, les récepteurs d'aujourd'hui des œuvres de Rodin ne sont pas les mêmes que ceux d'hier et pourtant l'œuvre touche encore, elle est encore considérée comme œuvre d'art.

Ainsi, l'œuvre d'art n'est pas témoignage en tant qu'elle témoigne d'une époque mais témoignage d'une sensibilité.

L'œuvre d'art participe ainsi à la vie car elle est libération des émotions de quelqu'un pour quelqu'un d'autre à un moment donné pour répondre à un besoin, qui est celui d'être libéré pour mieux être au monde. II : l'œuvre d'art : pour mieux être au monde. L'œuvre d'art est ainsi la vision d'un artiste, il crée pour se libérer des tensions.

Libéré de ces tensions il acquiert une liberté plus grande : ce qu'il ne peut dire avec les mots dans la quotidienneté il le transforme par l'art en œuvres d'art.

Ainsi, s'il ne pouvait dire ces tensions, ces visions il se trouverait prisonnier et sans expression il est privé de communication.

L'art permet de communiquer de l'indicible par le visible.

Le récepteur qui reçoit ses œuvres va faire de même : par la vue des œuvres il va se libérer lui aussi.

C'est ce qu'Aristote nomme la catharsis.

Une manière de purger l'âme.

Et si on cherche à purger notre âme c'est pour mieux être dans la vie, pour mieux la recevoir et l'accepter.

L'œuvre participe ainsi implicitement à la vie : nous n'en mesurons pas immédiatement le poids mais a posteriori l'œuvre d'art s'avère nécessaire.

Elle est nécessaire aussi dans la mesure où elle suppose le jeu.

Prenons l'exemple du théâtre pour mieux comprendre : nous jouons à être quelqu'un d'autre, à dire la pensée d'un autre, d'un personnage qui s'incarne dans la voix de l'acteur.

Or, cette volonté d'être autrui permet de mieux se reconnaître par la suite par l'identification que peut en faire le spectateur ou l'incarnation que fait l'acteur.

Notons aussi que le jeu est présent depuis la plus petite enfance : c'est par le jeu et la création que l'enfant commence à faire ses premiers pas dans l'appréhension du monde, du moi et d'autrui.

De cette manière, être artiste c'est créer, c'est donc jouer, c'est donc appréhender sans cesse le monde.

Et cette chaîne peut s'appliquer aussi au spectateur, au récepteur : recevoir l'œuvre d'art c'est jouer avec sa sensibilité, c'est imaginer, donc créer, se retrouver et mieux appréhender le monde. Conclusion : Bien que les résultats de l'art ne se mesurent pas comme pourraient se mesurer ceux de la science dans notre vie, il s'avère que l'art joue une fonction non négligeable dans notre vie.

D'une part, c'est par l'art que nous créons, que nous pouvons communiquer d'une autre manière que celle des mots qui parfois ne sont pas suffisants pour traduire nos émotions.

Et communiquer c'est ce qui nous fait être à la vie, à autrui.

C'est pourquoi nous pouvons dire que l'œuvre d'art participe à la vie.

D'autre part, l'œuvre d'art est le témoignage de la sensibilité d'un artiste à un moment donné et qui peut perdurer au-delà même de la mort de l'artiste.

Car l'artiste se donne à travers l'œuvre d'art, il donne de lui-même, de son imaginaire à autrui : c'est une trace de vie.

L'œuvre d'art n'a pas d'utilité en soi si ce n'est qu'elle nous permet de mieux être au monde, de mieux le comprendre, le recevoir et l'accepter.. »

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