Penser est ce ne rien croire ?
Extrait du document
«
Votre sujet tient à des distinctions absolument nécessaires pour lui donner sens.
Le mot penser est extrêmement
vague.
Mais ne peut-on établir des différences entre des formes de pensées ? Des objets de pensées ? Entre la
rêverie à laquelle je me livre en songeant à mes vacances et l'effort intellectuel intense que produit le
mathématicien en essayant de résoudre une équation compliquée, il y a une grande distance.
Penser, c'est à la fois
juger, imaginer, sentir, vouloir, affirmer ou nier.
Dire que penser revient à ne pas croire implique que l'on nivelle
toutes les pensées sur une même valeur.
Or, la superstition est une pensée.
Le racisme est une pensée également.
Mais pourquoi n'ont-elles pas de valeur du point de vue de la raison ? A quelles condition la pensée s'oppose
effectivement à la croyance ? Comment s'en libère-t-elle surtout ? Et par ailleurs, l'esprit le plus rationnel n'a-t-il
plus aucune croyance ? Qu'est-ce qui remplace alors la croyance dans ces conditions ?
Introduction.
Définition de l'acte de penser.
Définition de la croyance.
La pensée est une caractéristique propre à l'homme.
Penser est une capacité réflexive qui se présente comme
produit par l'esprit.
Cette capacité s'étend de l'imagination à la raison, de la croyance à la connaissance...
Alain : «
Penser, c'est inventer sans croire » (extrait des Propos).
L'invention est à prendre dans le sens de la construction d'un système de connaissance, l'homme invente son savoir
sans croire.
On remarque de problème qui se pose ! Croire s'oppose à savoir cependant l'un et l'autre sont extrêmement liés.
Problématique = De quelle manière peut-on considérer que penser s'oppose à croire ?
I – penser comme acte purement inventif ou créatif tel que l'imagination ou la rêverie.
L'acte de penser est-il le moyen de s'accrocher à la croyance ?
Cf.
Platon et sa théorie de la tripartition de l'âme.
Platon découpe l'âme en trois parties : l'épithumia (le sens, le désir), le thumos (l'honneur, le courage) et le logos
(l'esprit ou la raison).
On remarque cette tripartition dans le livre IV de la République alors on peut comprendre comment la pensée peut
être le reflet d'une croyance, bien souvent issue des passions.
Si penser est un acte répondant aux passions comme l'imagination, le rêve ou encore toute pensée dépourvue de
rationalité tel que le racisme ou la religion, cette pensée est une réalisation de la croyance...
nous en faisons alors
une connaissance...
Cette forme de pensée sera issue de notre partie de l'âme qui relève de la croyance car elle
relève des passions...
Ex : une pensée raciste est le reflet de notre croyance d'une race inférieure issue de nos
passions (colère, jalousie, etc.) Cette analyse du racisme (ou plus précisément de l'antisémitisme) se retrouve dans
l'oeuvre de Sartre, Réflexion sur la question juive.
=> Cet acte de penser tel que nous l'avons décrit, c'est-à-dire comme un acte dirigé par les passions s'inscrit dans
le sens de la conservation de nos croyances.
Dans ce cas, l'acte de penser est-il pleinement accompli s'il s'arrête où commence la croyance ?
A l'imagination comme à la croyance, il doit se substituer le savoir ou la réflexion...
II – penser comme acte purement réflexif tel que le jugement ou le raisonnement.
L'acte de penser peut-il permettre de se prémunir contre la croyance ?
Cf.
Kant et sa Critique de la raison pure.
Kant explore les capacités de la raison et son pouvoir, c'est-à-dire qu'il s'interroge sur les conditions de notre savoir
(ce que nous pouvons savoir et ce que nous pouvons pas).
Selon cette conception, penser est un acte réflexif qui construit le jugement ou le raisonnement selon les règles de
la raison.
Si nous prenons la pensée comme le produit de notre raison et non de nos passions, nous pouvons comprendre que
penser se trouve être l'acte menant à la connaissance et s'éloignant de la croyance...
Cf.
Critique de la raison pure
(peut-être un peu difficile à la lecture alors se rapporter à la simple définition de ce qu'est penser).
« Mais nous pouvons ramener à des jugements tous les actes de l'entendement, de telle sorte que l'entendement en.
»
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