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penser, est ce dire non ?

Publié le 29/12/2022

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« Philosophie « Penser est–ce dire non ? » « Être libre, c’est savoir dire non » Jean-Paul Sartre rejoint alors le philosophe Alain, de son vrai nom Émile-Auguste Chartier lorsque ce dernier dit dans Les propos du pouvoirs « penser c’est dire non ».

Cette citation semble être une définition possible de ce qui constitue le propre de l’Homme : la pensée.

On dit couramment que penser est synonyme de réfléchir.

La question suivante se pose alors à nous : Peut-on dire que réfléchir se solde par la négation ? Et si tel est le cas est-ce que la négation suffirait pour définir la pensée ? Mais enfin penser et dire ne seraient-elles pas deux expressions paradoxales ? D’une façon générale, penser se rapporte à toutes les manifestations de l’esprit, de la conscience quel qu’elles soient, cela peut êtres également chercher quelque chose, par exemple une solution à un problème.

Seulement penser est en fait une action de l’esprit, traduite par des manifestations de la conscience, sous forme d’idées, de sentiments, de volontés ou bien par des phénomènes de connaissance.

En philosophie, la penser c’est exercer sa raison, solliciter en soi le raisonnement, la capacité rationnelle pour rendre capable l’esprit de produire quelque chose qui lui soit propre, un jugement, et qui ne trouve pas sa légitimité ailleurs que dans l’examen.

Partant de ce principe, tous les phénomènes de l’esprit tels qu’entendre, vouloir, imaginer, ressentir, et bien d’autres sont similaires de penser.

C’est ce que Descartes affirmait dans le livre III des Méditations : « Je suis une chose qui pense, c’est-à-dire qui doute, qui affirme, qui nie, qui connaît peu de choses, qui en ignore beaucoup, qui aime, qui hait, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent ».

Par conséquent, remettre en cause l’ordre social établi, les idées reçues, les préjugés, les valeurs, d’une personne en particulier ou d’une société, autrement dit contester c’est aussi penser.

Refuser de reconnaître l’existence, la véracité d’un fait, ne pas admettre quelque chose, mettre en doute quelque chose est considéré comme une manifestation de l’esprit et se rapporte donc à la pensée. Une forme de contestation s’est développée à travers les siècles : la pensée libertaire.

La construction de soi est le principe de la pensée libertaire, en effet refuser tout pouvoir pour régner sur soi et maîtriser ses passions, sa vie, son quotidien : tel est l’esprit libertaire.

Platon, père de la philosophie occidentale, se révoltait en son temps contre le gouvernement des cités : selon lui, il n’y aurait pas de termes aux maux des cités tant que les philosophes ne seraient pas placés au gouvernement ou tant que les rois ne philosopheraient pas de manière authentique tout en sachant concilier politique et philosophie.

La pensée authentique est également développée par Alain, pour lui, le refus est le signe d’une pensée authentique, alors à l’ inverse toute personne qui n’a pas une pensée authentique ne présente pas de signe de refus. C’est une forme de contestation mais il en existe d’autre, l’apparence, par exemple a souvent servi, et sert encore, à exprimer la contestation : le style agit comme une arme.

Prenons l’exemple des zazous, qui dans les années 1940 en France se révoltaient contre le régime, et s’opposaient parfois aux soldats allemands en revêtant des vêtements d’origine anglaise ou américaine et en affichant leur amour pour le swing par le biais notamment de concours de danse.

La contestation, le fait de mettre en doute, d’examiner de façon objective ce que l’on voit, de remettre en cause ce que l’on croit peut donc exprimer de façons diverses et variées la pensée. Certains penseurs ont résisté à l’opinion.

L’ opinion, désigne l’ ensemble des convictions et des valeurs, des jugements, des préjugés et des croyances plus ou moins partagés par la population dans une sociétés et sur une période données.

L’opinion empêche alors, l esprit critique qui se caractérise par le questionnement, l argumentation, l’ approche contradictoire et le souci d approcher une certaine vérité.

Comme le fait Galilée lorsqu’il défendra la théorie selon laquelle, la Terre tourne autour du Soleil au lieu que ce soit le Soleil qui tourne autour de la Terre.

C'est ce que l’on appelle l'héliocentrisme ou système de Copernic puisque cela avait déjà été développé par Nicolas Copernic.

Il niera alors le système géocentrisme.

L'Église catholique s'oppose à cette vision des choses.

Elle déclarera officiellement hérétique l'héliocentrisme en 1616, mettra à l'Index les œuvres qui abordent le sujet et interdit à Galilée d'enseigner cette théorie.

Galilée se conformera plus ou moins à cette interdiction.

Malgré le fait que de nombreux de ses droits humains ont été bafouer, comme le fait qu’il est été emprisonner à cause de sa pensée. On peut alors se demander si on a toujours le choix de dire non.

Face aux injures, aux menaces, à la torture,ou encore à la mort, on a toujours le choix de dire non.

Le parfait exemple de cette résistance est Jean Moulin qui malgré la torture a continué de défendre sa pensée en disant non à l’occupant allemand. Pourtant, comme expliqué précédemment, toute action de l’esprit se rapporte à la pensée, ainsi la contestation à elle seule constitue-t-elle une définition satisfaisante de penser ? Penser ce n’est pas forcément dire non, en effet penser c’est avant toute chose un processus de réflexion qui aboutit sur l’expression d’une opinion, c’est à dire un jugement sans fondement rigoureux qui se donne de façon abusive les apparences du savoir. Cette opinion peut être ou bien négative ou bien positive.

Le fait de penser, qui, comme énoncé précédemment, renvoie à diverses activités de la conscience, est couramment associé à s’interroger. En effet, au Veme siècle avant JC, en Grèce Antique, celui que l’on nomme le père de la philosophie, à savoir Socrate, employait une démarche interrogative particulière. Cette démarche connue sous le nom de maïeutique, ou démarche socratique, consistait à faire accoucher les esprits, concrètement, Socrate interrogeait ses concitoyens, et par la construction d’un dialogue basé sur un jeu de questions et de réponses, les amenais à trouver leur propre vérité.

Socrate n’ayant jamais rien écrit, c’est son disciple Platon qui, à travers ses discours, et notamment les discours dits présocratiques, nous laisse une trace de la démarche socratique.

Cet exercice critique qu’est la maïeutique socratique est représenté, par exemple, dans Ménon.

En posant des questions à un esclave, qui par définition n’a pas été éduqué, Socrate parvient à lui faire trouver la marche à suivre pour construire un carré dont la surface serait le double de l'original.

Le dialogue est une prise au sérieux de la penser de l’autre, la penser de l’autre devient alors une initiation de sa propre pensée.

Par cette action on peut se guérir des désillusions et des émotions qui peut entraver notre vision. Chez Socrate le fait de penser est alors lié à une quête, celle de sa propre vérité par le biais du langage.

Penser n’a pas seulement pour sens contester ou encore s’interroger, il peut signifier suivre l’avis général et être en accord avec l’ordre social, les valeurs, les idées reçues, c’est-à-dire les accepter sans chercher à les remettre en cause.

Cette adhésion aux idées communes peut être volontaire ou forcée, cela pose donc la question de la liberté d’expression. En effet, lorsqu’ Hitler a mis en place la politique d’extermination nazi, les libertés fondamentales de l’Homme n’étaient pas respectées puisque toutes les victimes, en particulier les Juifs n’ont pas été autorisés à contester cette décision.

Dans le cas où l’assentiment est volontaire, la décision.... »

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