Penser, est-ce concevoir ce qui est selon les règles de la méthode ?

« Cette thèse est celle de la rationalité moderne conçue comme méthode.

Si la raison est essentiellement méthode, c'est que tout raisonnement est ordre, "ordre des raisons" (Descartes).

Penser, c'est mettre en ordre.

Contrairement aux Anciens (Aristote) pour qui le raisonnement porte sur l'enchaînement formel des termes (syllogismes), la méthode chez les Modernes porte sur le contenu des propositions. L'intuition analytique d'un élément simple permet la déduction synthétique : passage du simple au composé. [] 1.

Problématisez : Les logiciens depuis Leibniz caressent le rêve d'une logique formelle universelle capable de rendre compte non seulement des procédures de pensée, mais aussi des critères de production des énoncés vrais.

Cela revient à établir une "norme de vérité" à partir de la logique formelle. 2.

Développez : Au sein d'une telle logique universelle, la logique mathématique serait un cas particulier.

Ce qui est légitime puisque la mathématique est soumise à la logique.

Il faudrait donc que cette logique ne s'occupe que des signes arbitraires qui composent les énoncés mathématiques. [] 1.

Soupçonnez : Si le projet d'une logique universelle a un sens il doit pour prendre forme faire face à une contradiction majeure : la pensée n'est pas un formalisme vide et par conséquent ne peut pas être réglée par les règles d'une logique elle-même vide. 2.

Enchaînez : Dès lors, le projet d'une logique universelle de la pensée au moment même où il entreprenait de dépasser la mathématique permet, au contraire, d'y retourner.

Seule la mathématique, en raison de la certitude et de l'exactitude de ses résultats, pourrait être considérée comme une norme de vérité.. »