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Paul Valéry a dit : « L'enthousiasme n'est pas un état d'âme d'écrivain. » De son côté Julien Benda écrit : « C'est pour moi un des grands signes de l'impuissance moderne de dire : j'écris mes livres sans ordre parce que si j'ordonnais mon émotion je la

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Dans les sociétés encore imprégnées de sacré, le poète, le sorcier, le prophète sont proches l'un de l'autre; ils ont en commun la faculté d'être en communication avec l'au-delà, et d'être le médium par lequel s'exprime le surnaturel. Par la suite, d'autres théories, tout en supprimant la référence au divin, continuent d'attribuer l'inspiration à des forces mystérieuses et presque extérieures au poète (la passion, l'inconscient). Face a ce courant, attitudes plus techniciennes de Valéry et Benda qui insistent sur ce qu'il y a de voulu et de conscient dans la création poétique. Le problème est donc de savoir la part qu'il faut accorder au travail dans la création du poète.

 

  • 1. Sujet plus difficile que le précédent parce qu'il faut bien voir où se situe le problème. La difficulté est augmentée par le fait que nous sommes en présence de deux citations qui ne disent pas exactement la même chose.

 

Il faut d'autre part connaître un peu ce qui a été dit sur la question, car il n'est pas possible de tout réinventer le jour de l'examen. La difficulté est donc double : il faut comprendre le sujet et posséder un minimum de documentation sur la question.

 

  • 2. Notez l'expression dans le domaine de la poésie. Donc tout ce que vous pouvez dire sur le roman, le théâtre ou les autres genres littéraires est purement et simplement hors sujet.

 

 

  • 3. Le sujet n'est peut être pas formulé simplement mais il est simple. Il porte sur la création poétique, sur le travail créateur du poète.

 

Il y a depuis longtemps sur la question deux thèses en présence. Les uns estiment que l'essentiel est dans l'inspiration, une sorte de voix irrépressible venue de l'âme du poète. L'œuvre d'art est le fruit d'un processus en quelque sorte magique. Les autres, au contraire, insistent sur l'importance du travail. Le poète travaille sur le langage comme un chimiste ou un savant, en combinant les propriétés pour obtenir un effet déterminé sur le lecteur. La création littéraire dépend surtout dans ce cas d'une démarche consciente et laborieuse.

L'expression : l'enthousiasme n'est pas un état d'âme d'écrivain » s'explique donc aisément.

 

« Sujet : Paul Valéry a dit : « L'enthousiasme n'est pas un état d'âme d'écrivain.

» De son côté Julien Benda écrit : « C'est pour moi un des grands signes de l'impuissance moderne de dire : j'écris mes livres sans ordre parce que si j'ordonnais mon émotion je la perdrais.

C'est tout simplement escamoter le problème qui est précisément de l'ordonner sans la perdre, mieux, de l'intensifier par l'ordre qu'on y insère.

» Quelle est, selon vous, dans le domaine de la poésie, la portée de telles affirmations ? Remarques sur le sujet 1.

Sujet plus difficile que le précédent parce qu'il faut bien voir où se situe le problème.

La difficulté est augmentée par le fait que nous sommes en présence de deux citations qui ne disent pas exactement la même chose. Il faut d'autre part connaître un peu ce qui a été dit sur la question, car il n'est pas possible de tout réinventer le jour de l'examen.

La difficulté est donc double : il faut comprendre le sujet et posséder un minimum de documentation sur la question. 2.

Notez l'expression dans le domaine de la poésie.

Donc tout ce que vous pouvez dire sur le roman, le théâtre ou les autres genres littéraires est purement et simplement hors sujet. 3.

Le sujet n'est peut être pas formulé simplement mais il est simple.

Il porte sur la création poétique, sur le travail créateur du poète. Il y a depuis longtemps sur la question deux thèses en présence.

Les uns estiment que l'essentiel est dans l'inspiration, une sorte de voix irrépressible venue de l'âme du poète.

L'œuvre d'art est le fruit d'un processus en quelque sorte magique. Les autres, au contraire, insistent sur l'importance du travail.

Le poète travaille sur le langage comme un chimiste ou un savant, en combinant les propriétés pour obtenir un effet déterminé sur le lecteur.

La création littéraire dépend surtout dans ce cas d'une démarche consciente et laborieuse. L'expression : l'enthousiasme n'est pas un état d'âme d'écrivain » s'explique donc aisément. L'enthousiasme, c'est l'état d'âme du poète inspiré, celui qui semble habité par un Dieu dont il ne fait que transmettre la parole {enthousiasme est formé sur la racine grecque THEOS qui signifie dieu).

Valéry refuse la thèse du poète inspiré et insiste d'une manière un peu provocante sur la nécessité du travail dans la création poétique. Julien Benda exprime une idée assez proche.

Les écrivains « modernes » auxquels il fait allusion sont ceux qui refusent le travail qui consiste à mettre de l'ordre dans ce qui a été formulé sous le coup de l'émotion.

Julien Benda pense-t-il aux surréalistes, qui pratiquaient l'écriture automatique, c'est-à-dire une écriture qui refusait tout contrôle de la conscience? Les différences sont les suivantes : Julien Benda affirme nettement la nécessité d'une émotion à l'origine de cette création, alors que ce point n'a pas été précisé par Valéry. La nature du travail est par ailleurs mieux précisée chez Benda.

Ne donnez pas, cependant, à l'expression mettre de l'ordre un sens trop simple et en faisant l'équivalent de « faire un plan ». Votre travail ne doit pas consister à comparer les deux formules, mais à extraire ce qu'elles ont de commun.

Dans ce cas il s'agissait de la nécessité du travail dans la création poétique. 4.

Nous avons, pour les besoins de l'explication, opposé d'une manière assez tranchée deux grandes tendances parmi les conceptions relatives à la création poétique; en fait, le plus souvent, chacun de ces deux camps fait des concessions à l'autre.

Les surréalistes trichent parfois dans la pratique de l'écriture automatique et certains d'entre eux ne l'ont jamais vraiment pratiquée.

Par ailleurs Valéry, partisan du travail et ennemi de Y enthousiasme, reconnaît que l'inspiration est souvent à l'origine d'un poème et qu'elle fournit « le premier vers ». 5.

Il faut éviter de faire à partir de ce sujet un devoir d'histoire littéraire.

On peut cependant évoquer quelques écoles : les romantiques et les surréalistes qui ont surtout insisté sur l'inspiration dans la création; les parnassiens et les symbolistes qui, au contraire, ont conçu le poème comme le résultat d'un patient labeur. Il convient toutefois de distinguer la conception surréaliste de la conception romantique; il y a chez les romantiques une métaphysique de la parole inspirée, fortement ancrée dans le christianisme, dont le romantisme exprime souvent un renouveau mystique.

Chez les surréalistes, aucune influence de ce type : la « spontanéité » de l'écriture automatique veut être celle-là même de l'inconscient et de ses mécanismes associationnels : phase expérimentale et exploratoire, l'écriture automatique prépare à un travail poétique, que l'on trouve parfois merveilleusement achevé chez Reverdy et Aragon. Introduction Dans les sociétés encore imprégnées de sacré, le poète, le sorcier, le prophète sont proches l'un de l'autre; ils ont en commun la faculté d'être en communication avec l'au-delà, et d'être le médium par lequel s'exprime le surnaturel. Par la suite, d'autres théories, tout en supprimant la référence au divin, continuent d'attribuer l'inspiration à des forces mystérieuses et presque extérieures au poète (la passion, l'inconscient).

Face a ce courant, attitudes plus techniciennes de Valéry et Benda qui insistent sur ce qu'il y a de voulu et de conscient dans la création poétique. Le problème est donc de savoir la part qu'il faut accorder au travail dans la création du poète. Première partie : les théories du poète inspiré Rapide exposé sur les thèses critiquées par Valéry et Benda.. »

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