Pascal: Le pari
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«
Thème 451
Pascal: Le pari
1.
Impuissance de la raison
C'est au libertin que s'adresse ce que l'on a appelé « le pari de Pascal », à
celui qui précisément se fuit dans les vanités du monde.
Dans ce pari, Pascal
met son talent mathématique au service de la foi et vise à convertir les libres
penseurs.
La raison ne peut prouver l'existence de Dieu, car il y a une
distance infinie entre un Dieu infini et Sa créature finie.
2.
Disproportion de la mise et du gain
La raison peut nous incliner à choisir raisonnablement de vivre avec Dieu,
même si on ne peut rationnellement prouver Son existence.
« Si vous gagnez,
vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien.
» Parier pour Dieu,
c'est se soumettre à l'Église, renoncer aux plaisirs vains et gagner le paradis.
La mise (les plaisirs vains) est dérisoire, comparée au gain possible.
Cependant, s'il est sûr que l'on mise, il est incertain que l'on gagne.
Pascal
répond que le pari s'impose.
Nous ne pouvons le refuser : dans tous les cas, je
risque soit mes plaisirs terrestres, soit le salut ; je parie le fini contre l'infini.
"Oui, mais il faut parier.
Cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqués.
Lequel prendrez-vous donc ? Voyons; puisqu'il faut choisir voyons ce qui vous intéresse le moins.
Vous avez
deux choses à perdre: le vrai et le bien, et deux choses à engager: votre raison et votre volonté, votre
connaissance et votre béatitude, et votre nature deux choses à fuir: l'erreur et la misère.
Votre raison n'est
pas plus blessée puisqu'il faut nécessairement choisir, en choisissant l'un que l'autre.
Voilà un point vidé Mais
votre béatitude ? Pesons le gain et la perte en prenant croix que Dieu est.
Estimons ces deux cas: si vous
gagnez vous gagnez tout, et si vous perdez vous ne perdez rien: gagez donc qu'il est sans hésiter.
Cela est
admirable.
Oui, il faut gager, mais je gage peut-être trop.
Voyons puisqu'il y a pareil hasard de gain et de
perte, si vous n'aviez qu'à gagner deux vies pour une vous pourriez encore gager, mais s'il y en avait trois à
gagner ?
Il faudrait jouer (puisque vous êtes dans la nécessité de jouer) et vous seriez imprudent lorsque vous êtes
forcé à jouer de ne pas hasarder votre vie pour en gagner trois à un jeu où il y a pareil hasard de perte et de
gain.
Mais il y a une éternité de vie de bonheur.
Et cela étant quand il y aurait une infinité de hasards dont un
seul serait pour vous, vous auriez encore raison de gager un pour avoir deux, et vous agirez de mauvais sens,
en étant obligé à jouer, de refuser de jouer une vie contre trois à un jeu où d'une infinité de hasards il y en a
un pour vous, s'il y avait une infinité de vie infiniment heureuse à gagner: mais il y a ici une infinité de vie
infiniment heureuse à gagner, un hasard de gain contre un nombre fini de hasards de perte et ce que vous
jouez est fini.
Cela ôte tout parti partout où est l'infini et où il n'y a pas infinité de hasards de perte contre
celui de gain.
Il n'y a point à balancer, il faut tout donner.
Et ainsi quand on est forcé à jouer, il faut renoncer
à la raison pour garder la vie plutôt que de la hasarder pour le gain infini aussi prêt à arriver que la perte du
néant."
B.
PASCAL, Pensées, 418 L-233 B, in Œuvres complètes, Paris, Ed.
du Seuil, 1963, pp.
550-551
LE PARI DE PASCAL
On va essayer ici d'approfondir ce que c'est que la foi.
Est-ce une forme de croyance comme une autre? Exemple:
peut-on assimiler "je crois en Dieu" et "je ne crois pas à tous ces beaux discours"?
1) le problème de la foi
La raison ne peut donc pas se prononcer sur l'existence de Dieu: elle s'y perd.
A chaque argument , on peut opposer
un argument qui va en sens contraire.
Aucune preuve, aucune démonstration ne peut convaincre que celui qui veut
bien se laisser convaincre, qui est déjà acquis d'avance aux arguments qu'on lui propose.
Une discussion sur ce
sujet ne peut que tourner en rond.
Le problème sera non de trouver des arguments irréfutables, mais de disposer
quelqu'un à admettre ces arguments.
D'ailleurs, c'est peut-être le projet lui-même qui est à remettre en cause! Si l'on pouvait faire la preuve de
l'existence de Dieu, acquérir une certitude à ce sujet, il n'y aurait plus de foi, la religion ne serait plus une question
de foi personnelle, un engagement individuel, mais un savoir, une science que l'on peut enseigner!
Croire en Dieu ne peut avoir de sens que si on croit en lui contre toutes les bonnes raisons qu'on aurait de ne pas.
»
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