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On a dit que le savant était un douteur. Distinguer le doute scientifique et le doute des sceptiques ?

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« On a dit que le savant était un douteur.

Distinguer le doute scientifique et le doute des sceptiques. PLAN I.

— Le savant est un douteur, a dit Claude Bernard ; mais il croit à la science et ne doute que de lui-même ; le sceptique ne croit pas à la science, mais se croit un homme supérieur. II.

— Le doute scientifique est provisoire; c'est un moyen ou une méthode pour arriver à une certitude plus complète.

Exemple : Descartes.

Le doute des sceptiques est une fin ou un système. III.

— Le doute des sceptiques est si universel qu'il s'attaque à la raison elle-même et déclare qu'elle est incapable d'atteindre la vérité ; le doute scientifique est partiel et implique la confiance en la raison. IV.

— Le doute des sceptiques est stérile ; le doute du savant est fécond.

Il est bon de suspendre son jugement, de passer ses connaissances au crible de l'analyse, de se défier des idées toutes faites. V.

— Le doute des sceptiques est contradictoire et absurde: ils se servent de leur raison pour prouver que la raison n'est pas faite pour la vérité.

Le doute scientifique est raisonnable et légitime, puisque tout en admettant la valeur de la raison, il se rend compte que la vérité ne s'acquiert que par une recherche prudente et méthodique.

Le sceptique affirme l'impossibilité de la science, le savant reconnaît la difficulté de la science. VI.

— Il y a de l'orgueil et aussi de la paresse dans le scepticisme.

Montaigne a dit : "Le scepticisme est un mol oreiller pour une tête bien faite".

Il y a dans le doute méthodique de la modestie, une sage défiance de soi-même, et l'on pourrait ajouter qu'il exige un certain effort et un certain courage. VII.

— La science, qui est l'oeuvre du savant, est la réfutation et la ruine du scepticisme.

Sans doute il y a de grands savants qui ont eu le sentiment des bornes de la science et de la petitesse de l'homme en face de la nature. Mais ce sentiment, qui a quelque chose de très juste et de très noble en soi, n'est pas du scepticisme; car la science est une école de modestie, de patience et de travail, autant de vertus qui sont inconnues à ceux qui doutent de tout avec un sourire supérieur et qui n'ont point fait avancer d'un pas l'humanité.. »

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