Obéir me dégage-t-il de toute responsabilité ?
Extrait du document
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Problématique :
Pourquoi l'obéissance pourrait-elle nous ôter de toute responsabilité ? L'obéissance est l'acceptation des décisions,
des commandements d'autrui.
Dès lors, il semble évident que l'homme obéissant ne peut être tenu pour responsable.
La pleine et entière responsabilité incombant alors à celui à qui l'on a obéit.
Ainsi, nous obéissons quand nous
faisons ce qu'un autre nous dit de faire et ce qu'il a décidé à notre place.
En obéissant, nous ne suivons pas notre
volonté mais celle d'un autre.
Nous pouvons donc considérer que c'est avant tout cet autre qui doit répondre de ses
décisions et qui est donc responsable.
Les rapports d'obéissance s'instaure lorsqu'il existe un rapport de
hiérarchisation entre celui qui prend des décisions et celui qui les exécute.
Ainsi, celui qui commande est celui qui
est d'emblée responsable.
Illustrez cette première thèse en vous basant sur les exemples de l'autorité militaire,
scolaire ou politique.
Un général d'armée ne peut pas être celui qui exécute toutes les tâches, néanmoins, parce
qu'il détient le pouvoir décisionnaire, il est responsable des actes commis à partir du moment où ils sont le résultat
d'une obéissance à des ordres qu'il a pu donner.
Ceci tient aussi tout simplement au fait qu'il ne peut pas tout
exécuter.
Ainsi, lorsqu'une faute a été commise, on cherche qui est le responsable, c'est-à-dire qui est à l'origine de
la décision et on considère que la responsabilité n'incombe pas à l'exécutant, dans l'exemple présent, au simple
militaire de rang.
Songez ici aux exemples historiques de dirigeants militaires destitués de leur fonction en raison de
mauvaises décisions en matière de stratégie.
Mais n'y a-t-il pas ici quelque lâcheté, voire de mauvaise foi pour
paraphraser Sartre à se dégager de toute responsabilité sous le prétexte d'une obéissance servile et aveugle
émanant d'autrui ? N'est-ce pas là un moyen (trop) facile de se dédouaner de toute responsabilité ? Car, les actes
que j'ai commis, certes en obéissant aux ordres d'autrui, c'est tout de même moi qui les ait accompli.
Pensez aux
hommes qui ont, durant des conflits, cherché à se dédouaner en disant qu'ils n'étaient que de simples exécutants
qui se contentaient d'obéir.
Pensez, plus précisément encore, aux officiers nazis qui durant le procès de Nuremberg
ont essayé d'échapper à leur responsabilité en invoquant une stricte et légaliste soumission au diktat monstrueux de
la solution finale.
Accepter d'obéir, n'est-ce pas déjà engager sa responsabilité ? Car, je reconnais la légitimité de
l'autorité à laquelle j'obéis.
Ici, vous pouvez vous reporter aux analyses de Sartre sur la liberté et la responsabilité.
C'est la raison pour laquelle Sartre a pu écrire en 1944 dans « Les Lettres française » (fondé par Aragon et
Paulhan): « Jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande.
» Qu'est-ce à dire, sinon qu'à ce
moment-là, puisque nous étions traqués, «chacun de nos gestes avait le poids de l'engagement » ?et cela montre
que cette liberté qui faisant qu'on pouvait choisir d'obéir, de résister ou de ne rien faire, fait de nous des êtres
responsables.
Bref, ne sommes-nous pas alors toujours déjà responsables de chacun de nos actes même de ceux
qui nous sont dictés de l'extérieur ?
Introduction
L'on entend parfois, lorsqu'un petit garçon se fait gronder par ses parents, cette excuse : « Mais ce n'est pas moi,
c'est Pierre qui m'a dit de le faire.
».
Le paradoxe de cette phrase est que le petit garçon dit d'une part, que c'est
bien lui qui a fait l'action, mais, d'autre part qu'il n'est pourtant pas l'auteur de la bêtise, car il agit sur ordre
d'autrui.
Il est l'auteur sans l'être.
Le petit garçon sépare son action en deux : l'action en elle-même totalement
objective et la conséquence de l'action, jugée bêtise.
Le petit garçon se dit donc auteur, mais non décideur, donc
non responsable.
Il associe ainsi la responsabilité à la décision.
Mais alors, qu'est-ce qui dans mon rapport au
monde, me rend responsable des événements que je produis, la décision ou l'action ?
I.
Nos actions dans l'obéissance sont-elles volontaires ?
De première vue, il semble que non.
En effet, n'ayant pas pris la décision, l'homme, n'a pas voulu cette action.
Il
n'est qu'un instrument qui réalise ce qu'on lui a commandé.
Ainsi, s'il avait eut son mot à dire, peut-être aurait-il
voulu l'affaire autrement, et donc aurait-il agit différemment.
Mais toutes fois cette idée pose problème, comment
peut-on réaliser une action sans le vouloir ? En effet, si l'on me commande tuer quelqu'un, il faut bien que je veuille
réaliser cette action pour qu'elle arrive.
Visé, presser la gâchette sont des actions qui, étant précises, ne peuvent
advenir sans être le résultat d'une volonté de les faire advenir.
L'homme ne les a pas décidé, mais les a voulu.
Mais
alors, est-ce que puisque l'homme réalise ses actions volontairement, cela l'en rend responsable ? Qu'est-ce qui fait
que l'homme se sent responsable de ses propres actions ?
II.
La conscience empêche l'homme de se déresponsabiliser.
L'homme se sent responsable de ses actes, car il a une conscience morale.
Tout d'abord l'homme sent que ses
actes lui appartiennent, car il a conscience de les réaliser lui-même.
Puis, étant donné qu'il a conscience du bien et
du mal, il est apte à juger de la nature de l'action qu'il va entreprendre, même si celle-ci ne résulte pas d'une
décision qui lui est propre, mais de l'ordre d'autrui.
D'ailleurs, le terme ‘responsable' vient du latin res pondere qui
veut dire savoir peser les choses.
L'homme doit donc être capable de répondre de ses actes, qu'il en soit le centre
décisionnel ou non.
Ses actes lui appartiennent en propre.
Ainsi lorsque après la seconde guerre mondiale, les
officiers nazis dirent qu'ils ne sont pas responsables de ce qu'ils ont fait parce qu'ils avaient des ordres, cela est
nécessairement faux puisqu'ils ont voulu ce qu'ils ont fait au moment même ou ils l'ont réalisé.
Mais alors que devient
l'homme qui, sous couvert d'obéissance ne se considère pas comme responsable de ses actes ?
III.
Quand l'homme se déshumanise.
La conscience me constitue comme le sujet de moi-même en me constituant comme sujet de mes actions.
Elle me
permet d'être un homme autonome et libre de mes actes.
De plus, je peux revendiquer ma personnalité et mon.
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