Nul n'est méchant volontairement - Platon.
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Nul n'est méchant volontairement - Platon.
Le vrai problème de la politique
Pour s'affranchir de la violence politique et de la tyrannie, son alternative, qui ne fait qu'ajouter de la violence
à la violence, il faut revenir à la source et comprendre les causes d'une telle violence.
Celle-ci provient en
profondeur d'un ordre qui n'a pas été respecté et qu'il s'agit de rétablir, tant dans l'homme que dans la Cité.
Car les deux choses sont liées.
L'homme tyrannique
L'homme, souligne Platon au livre IV de La République (431 a), se compose de trois parties :
1° de désirs situés dans le ventre;
2° de courage et de force situés dans le cœur;
3° d'intelligence située dans la tête.
Quand les désirs prennent le dessus et que le ventre se met à dominer, celui-ci a tendance à devenir un
homme tyrannique, insatiable, effréné, transgressant tout au point de «s'unir avec sa mère et se souiller de
n'importe quel meurtre durant le sommeil », avant de le faire dans la réalité (cf.
La République, 571 c).
Devenant ainsi, malgré sa force apparente, il est alors L9 l'homme le plus faible qui soit, tant il finit par avoir
d'ennemis.
Du gouvernement de soi
Face à un tel état, maîtriser les désirs et le ventre est une nécessité.
Aussi importe-t-il que la force du coeur
domine les désirs du ventre, en empêchant que ceux-ci n'envahissent tout et ne fassent de l'homme un
esclave à l'intérieur de lui-même et un tyran à l'extérieur.
Toutefois, maîtrise ne doit pas se confondre avec dictature, sauf à passer d'une violence à une autre et à
transformer l'anarchie en tyrannie.
Platon n'est pas un penseur de la maîtrise de soi.
Car, selon lui, il ne faut
pas trop de maîtrise.
Il faut maîtriser la maîtrise, en établissant la bonne mesure d'une proportion entre le désir
du ventre et la force contenue dans le coeur.
Savoir se protéger
Quand l'intelligence parvient ainsi à régler les relations à l'intérieur de l'individu, il devient possible de sortir de
la violence sans violence.
Car, évitant de se nuire à lui-même en s'exposant à la violence d'autrui, sans pour
autant se brimer et s'étouffer, l'homme est conduit par sa raison à se protéger.
De fait, nous connaissons la violence, parce que nous agissons sans le savoir contre nos intérêts.
«Nul n'est
méchant volontairement », dira Socrate à la fin de l' Hippias majeur, afin de souligner que l'homme violent et
méchant ne sait pas ce qu'il fait.
Platon est profondément convaincu du fait que la violence n'est pas simplement un problème extérieur.
C'est
aussi un problème à l'intérieur de l'homme.
Liée à l'ignorance de ce dernier, elle est favorisée par ses désirs
inconscients et ses passions.
C'est la raison pour laquelle il s'est appliqué à montrer que la politique commence
en l'homme.
S'il veut pouvoir devenir le citoyen de la Cité des autres hommes, celui-ci doit d'abord
entreprendre de devenir le citoyen de lui-même..
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