Notre nature nous indique-t-elle ce que nous devons faire ?
Extrait du document
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Partie du programme abordée : La nature.
Analyse du sujet : Un sujet un peu ambigu.
Cette ambiguïté découle de la polysémie du terme nature.
Ce qui, en
nous, est inné et spontané peut-il nous signaler notre devoir, nous indiquer l'obligation morale ?
Conseils pratiques : Analysez avec précision ce terme de nature.
Seule l'étude conceptuelle vous fournira une
stratégie de dissertation.
Bibliographie :
J.-J.
Rousseau, Discours sur l'origine et le fondement de l'inégalité, Garnier-Flammarion.
Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, Delagrave.
Difficulté du sujet : **
Nature du sujet : Classique.
Que signifierait que notre nature nous indique notre devoir, nos devoirs ? Premièrement, que la notion de nature
humaine a un sens, et que celle-ci nous indique les voies à suivre.
Or la question est de savoir ce que l'on entend
rigoureusement par nature ; s'il s'agit d'une " programmation ", alors notre devoir serait inscrit en nous, inné.
Par
nature, l'homme serait apte à savoir ce qu'il doit ou ne doit pas faire.
Le savoir renvoie-t-il à la nature, ou à la
culture par le biais de l'éducation ? Pour Sartre, par exemple, l'homme n'est rien à priori, il se fait au cours de son
existence.
Il n'y a pas de nature humaine (de déterminismes naturels, de caractère inné : tout est construit par
notre vie et nos choix, donc par nous-mêmes), il n'y a que de l'histoire humaine relative à nos choix et nos projets.
Sartre critique ainsi l'idée que l'on serait par nature lâche ou héros.
Il s'oppose à l'idée d'un déterminisme naturel, et
affirme que c'est plutôt nous qui nous faisons courageux ou lâches.
Nous sommes donc responsables de ce que nous
sommes et absolument libres de devenir lâches ou héros.
Affirmer donc que notre nature (notre caractère à la
naissance, nos prédéterminations, etc.) nous indique ce que nous devons faire, cela revient donc à penser que nous
sommes prédéterminés par cette nature.
Or, si c'est le cas, il devient difficile de dire que cette nature donne des
indications quant au devoir puisque le sens du devoir suppose une certaine liberté.
On ne fait pas son devoir quand
on réagit simplement, ou quand on est dans la nécessité de faire telle chose, dans la contrainte.
Il convient donc de
questionner rigoureusement ce que l'on peut entendre par devoir et il semble que celui-ci implique un certain nombre
de choix, de la liberté et de l'indécision (à l'opposé de l'idée qu'il y aurait détermination ou prédétermination).
Si la
nature détermine tel homme à agir de la sorte, alors celui-ci agit par nécessité.
On ne parle plus alors de devoir.
Comment la nature peut-elle éventuellement nous permettre d'agir, nous orienter tout en nous laissant libres ? C'est
tout le problème, par exemple, du péché (Adam et Ève) : comment se fait-il que la nature humaine soit déterminée
à fauter tout en demeurant libre de le faire ? Peut-être qu'affirmer que l'homme a une nature c'est rendre impossible
sa liberté.
Il faudrait alors concilier nature et culture en l'homme.
Si nous sommes libres (et que dès lors se pose à
nous la question de nos devoirs), c'est peut-être parce que nous rompons avec la nature et nous construisons
notre histoire.
Introduction
Que dois-je faire ? C'est par cette question que l'homme s'affirme comme être moral.
Mais où trouver les réponses ?
Comment reconnaître le bien ? Dois-je suivre l'enseignement des religions ? Dois-je me fier à mes inclinations
naturelles, ou bien encore aux injonctions de ma raison ? Si les hommes s'accordent assez facilement dans la vie
courante sur ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire, les philosophes s'entendent en revanche plus difficilement
sur l'explication de la nature de cette conscience morale commune.
On peut voir dans l'expression des impératifs
moraux la manifestation de la nature humaine.
L'exigence morale traduirait ainsi une tendance spontanée vers le
bien, inhérente à tout être humain, pour peu qu'il ne soit pas dénaturé.
L'homme serait un animal moral.
Mais le sens
du devoir est-il véritablement inné ? Les valeurs morales ne sont-elles pas plutôt des inventions, des créations de la
volonté humaine ? C'est cette alternative que nous nous proposons d'exposer.
1.
La nature humaine comme principe moral
A.
La nature oriente notre action
Par définition, un être naturel se distingue par sa capacité à s'organiser, se développer, se mouvoir par lui-même.
II
porte en lui-même le principe de son existence.
Cette spontanéité se retrouve tout particulièrement chez les êtres
vivants qui sont donc les représentants exemplaires de cette définition de la nature.
Par opposition, les objets
fabriqués par l'homme sont dits « artificiels » puisque le principe de leur existence, l'agent producteur, leur est
extérieur.
Si l'homme est un être naturel, il faut alors admettre l'existence en lui d'une spontanéité qui impulse, guide et
soutient son développement et son activité.
On peut supposer que ce dynamisme naturel s'exprime à travers un
ensemble d'instincts et de tendances qui orientent son action.
La disposition, voire l'exigence, de l'homme à agir
moralement pourrait ainsi être inscrite dans sa nature.
B.
La nature indique la voie du bonheur
Mais en quoi consiste le bien ? Comment devons-nous agir ? Suivre la voie de la nature, c'est toujours atteindre le
bonheur.
Le bonheur est précisément l'état de celui qui vit en accord avec sa nature et qui connaît de ce fait une
existence cohérente, harmonieuse et sereine.
La disposition morale n'est donc pas à concevoir, dans ces conditions,.
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