Notre connaissance du réel se limite-t-elle au savoir scientifique ?
Extrait du document
«
La science n'est pas toute la connaissance
Il faut opérer une distinction entre connaissance et science.
Dans une culture où règne le discours mythique, il peut
y avoir des connaissances sur la nature, les hommes, les effets bénéfiques ou maléfiques des plantes, etc.
Et
pourtant, il n'y a pas de science au sens que nous donnons aujourd'hui à ce terme.
De même, dans la foi religieuse,
on peut «connaître» Dieu, sans besoin de démonstration scientifique.
L'expérience peut donner une connaissance qui n'est pas scientifique
On appelle homme d'expérience celui qui a beaucoup vécu et se serait instruit au contact de réalités diverses.
Ce
que cet homme sait d'expérience, ce qu'il sait pour l'avoir éprouvé, vaudrait plus que toute théorie.
L'habitude,
comme fruit de l'expérience, serait même comme l'affirme Hume «le grand guide de la vie humaine».
L'homme
d'expérience, le sage que l'on consulte parce qu'il sait ce qu'il convient de faire, n'a pas une connaissance de type
scientifique.
Et pourtant, il connaît l'homme et n'ignore rien des mécanismes qui le régissent.
Sur le plan de l'action,
les situations que nous rencontrons sont parfois si singulières et complexes que les leçons du passé ne servent à
rien sans la capacité d'analyser rapidement les données du problème.
Sur le plan de la spéculation, on peut même
soutenir, avec Descartes, que les leçons de la vie ne sont d'aucun secours.
Le voyageur égaré dans la forêt qui
hésite sur la direction à suivre doit prendre des décisions qui lui permettront de sortir de son état de doute.
La loi de
l'action est d'être raisonnable quand elle ne peut être rationnelle.
Ce qui est raisonnable c'est de ne pas hésiter
perpétuellement sur la direction à prendre, même si un choix irrationnel met fin à la délibération.
Aussi Descartes conseille-t-il au voyageur égaré de marcher le plus droit qu'il peut vers un même côté car arriver
quelque part est mieux que piétiner sur place.
En revanche, l'esprit en quête de vérité doit provoquer des raisons de
douter et se méfier de la séduction du probable car il peut arriver que ce qui nous paraît probable et même très
probable soit faux et que ce qui est vrai ne nous paraisse pas probable.
La perception est une connaissance
Pour Hume, sont données à l'esprit d'abord des impressions, à savoir des
perceptions vives, et en second lieu les idées qui en sont les copies affaiblies
(Traité de la nature humaine).
Au point de départ de sa philosophie, nous
rencontrons donc, non seulement des données élémentaires, mais encore des
données qui ne se distinguent que par la manière dont nous en faisons
l'expérience.
Il n'y a pas d'extériorité, celle des choses dont nous instruisent
les sens, ni d'intériorité, celle de l'esprit quand il réfléchit sur lui-même : il n'y
a que l'expérience et ses critères, la vivacité ou la faiblesse du senti.
Toute la pensée relève alors des relations entre ces données et de la manière
dont nous les éprouvons.
C'est dire qu'il n'y a aucune relation, si ce n'est
celles que l'esprit établit.
Ainsi, l'idée de causalité, qui signifie qu'il y a une
connexion nécessaire entre deux choses, la cause et l'effet, n'est pas perçue
dans les choses mêmes, mais vient de ce que l'esprit prend l'habitude de les
lier (Enquête sur l'entendement humain).
C'est une simple tendance de
l'esprit, une association spontanée entre ses idées, qui nous fait croire à une
causalité que nous n'observons jamais.
Seule la science permet d'accéder au savoir
On ne doit reconnaître comme vrai que ce que l'on connaît évidemment être tel, nous dit Descartes.
Le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques : il se révèle vrai par lui-même, il se révèle vrai
par lui-même, il se manifeste par son évidence.
C'est le point de vue de Spinoza (« Ethique », II, 43).
« La
vérité est à elle son propre signe » (« verum index sui »).
« Celui qui a une idée vraie sait en même temps.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Notre connaissance du réel se limite-t-elle au savoir scientifique ?
- Notre connaissance du réel se limite-t-elle au savoir scientifique ?
- Notre connaissance du réel se limite-t-elle au savoir scientifique ?
- Notre connaissance du réel se limite-t-elle au savoir scientifique ?
- Notre connaissance du réel se limite t-elle au savoir scientifique?