Notes de cours: L'HISTOIRE ?
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• On peut entendre par histoire : 1) Un ensemble de connaissances concernant la réalité des faits passés, leur recensement constitué selon une méthode spécifique et sur lequel tous les hommes sont susceptibles de s'accorder. L'histoire est alors une chronique exacte. 2) Un tel ensemble, mais où les faits sont expliqués, c'est-à-dire liés entre eux par des déterminations objectives vérifiables, par des lois, L'histoire prétend alors être une science au même titre que les sciences de la nature. • La première définition pose donc le problème de la méthode visant à l'établissement objectif des faits historiques ; la seconde celui de leur explication, donc de la causalité en histoire.
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1 approche générale
• On peut entendre par histoire :
1) Un ensemble de connaissances concernant la réalité des faits passés, leur recensement constitué selon une méthode spécifique et sur
lequel tous les hommes sont susceptibles de s'accorder.
L'histoire est alors une chronique exacte.
2) Un tel ensemble, mais où les faits sont expliqués, c'est-à-dire liés entre eux par des déterminations objectives vérifiables, par des lois,
L'histoire prétend alors être une science au même titre que les sciences de la nature.
• La première définition pose donc le problème de la méthode visant à l'établissement objectif des faits historiques ; la seconde celui de
leur explication, donc de la causalité en histoire.
2 les fondements de la méthode en histoire
• La critique historique : l'établissement des faits historiques doit se fonder sur la mise en question de la valeur des documents (indices,
témoignages) basée sur :
— une critique externe portant sur leur intégrité et leur authenticité ;
— une critique interne portant sur leur contenu : problème de la motivation d'un témoignage, des distorsions qu'il opère, des
affabulations, etc.
• La synthèse historique, autorisant la compréhension d'un ensemble de faits.
Cette méthode doit définir, s'il est possible, des critères
permettant de déterminer les faits significatifs et de les regrouper afin de les interpréter.
Mais existe-t-il une méthode pour élaborer une
synthèse scientifique ?
3 causalité et déterminisme historiques
• Quelle est la validité de la causalité en histoire ? La causalité suppose des rapports constants.
Or les faits historiques sont uniques.
Le
concept de loi historique n'est-il pas contradictoire ?
• Les faits qu'étudie l'histoire relevant de différents types de causalités (biologique, économique, psychologique, etc.) cette multiplicité de
causalités ne revient-elle pas à exclure toute causalité rigoureuse, c'est-à-dire nécessaire ?
• Dans ces conditions, l'application du principe de causalité en histoire ne masque-t-il pas toujours une philosophie de l'histoire ?
4 le sens de l'histoire
La question de savoir si l'histoire a, ou non, un sens est essentielle pour l'homme dans la mesure où elle gouverne son engagement dans
le monde.
;pendant, comme l'observait Sartre, cette question est peut-être insolu9,puisque toutes les réponses qu'on y fait sont
nécessairement des réponses historiques, c'est-à-dire fonction d'un état déterminé de l'histoire.
Donner un sens à l'histoire marque une volonté de conférer un sens à sa propre existence comme à celle de l'humanité.
Elle répond à un
besoin :
— d'intelligibilité : le sens de l'histoire permet d'expliquer, en fonction de la ln vers laquelle tend l'histoire, les forces qui régissent le
tumulte meurtrier, et la confusion apparente de l'histoire des hommes ;
— d'espérance : reconnaître que l'histoire a un sens revient à admettre qu'elle tend vers la libération totale de l'humanité : ainsi l'homme
échappe-il tragique du hasard ou de l'absurde (les souffrances humaines ne sont lus gratuites);
— de liberté : en posant que l'histoire a un sens, l'homme s'arrache au joug lu destin et prend en main sa propre destinée ;
— de puissance : en étudiant son histoire, l'homme peut en dégager des ois, en tirer des enseignements qui lui permettront d'agir sur le
futur, de le contrôler.
• Cependant, présumer que l'histoire a un sens n'est pas sans dangers :
— les individus peuvent être saisis comme les moyens que l'Histoire utilise pour atteindre sa fin (cf.
Hegel).
D'où une dévalorisation de la
personne qui se voit sacrifiée à la nécessité de l'Histoire ;
— dans la même perspective, au nom du sens de l'histoire l'on risquera de commettre ou d'excuser les crimes les plus graves en arguant
qu'ils sont historiquement inévitables ;
— l'affirmation d'un sens de l'histoire peut conduire également au totalitarisme intellectuel, tout fait contrevenant à ce sens, prétendument
connu et érigé en dogme, ne pouvant qu'être nié ou travesti, et donc toute réflexion critique interdite (cf.
le stalinisme).
5 les hommes font-ils l'histoire ?
Quelques positions :
• Dans l'Antiquité, l'histoire était généralement considérée comme un destin, compris soit comme une force aveugle, irrationnelle et
funeste (c'est la Moira des Grecs), soit comme un enchaînement nécessaire de causes, une loi résultant de l'ordonnancement même du
monde (c'est l'eïmarmenê des stoïciens).
• La conception chrétienne (cf.
saint Augustin, Bossuet) substitua à la notion de destin celle de providence : c'est en effet la providence
divine qui donne un sens et une cohérence aux péripéties imprévisibles et en apparence chaotiques qui composent l'histoire.
Les effets
des actions des hommes ne répondent pas à leurs desseins mais à celui de Dieu seul.
Ainsi ce n'est pas l'homme qui fait l'histoire, mais
l'histoire qui est faite par lui.
• Pour Hegel, l'histoire est une manifestation de l'Esprit, le processus de sa réalisation.
C'est l'Idée qui mène l'homme et le monde.
Les
hommes ne sont que « les instruments et les moyens de l'Esprit du Monde ».
Ils ne font l'histoire qu'en tant qu'ils sont « les outils et les
moyens de quelque chose de plus élevé, de plus vaste, qu'ils ignorent, qu'ils réalisent de façon inconsciente ».
L'homme ne peut donc
véritablement faire l'histoire, il ne peut que la penser.
• Pour Marx, en revanche, c'est l'homme qui fait l'histoire en même temps que l'histoire le fait.
6 l'histoire et la nature humaine
• Pour la conception traditionnelle (saint Augustin, Bossuet), l'histoire est une suite d'événements survenant aux hommes, dont l'essence
est pré-définie et immuable : la nature humaine est donc indépendante des circonstances historiques.
• A cette conception s'oppose celle du matérialisme marxiste qui voit dans l'homme un produit des circonstances.
L'homme ne possède
pas d' « essence générique », il est un produit de l'histoire.
Celle-ci n'est pas un processus extérieur à l'homme, mais elle entraîne une
diversité de circonstances produisant une diversité d'hommes.
Il n'existe donc pas de nature humaine générique, unique et prédéfinie.
En
effet « l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé.
Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports
sociaux »..
»
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