Notes de cours: LE DÉSIR
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«
1 approche générale
• Le désir se définit comme une tendance qui a pris conscience d'elle-même.
• Il nécessite une représentation préalable de sa fin, que celle-ci soit connue ou imaginée.
En ce sens Malebranche
faisait du désir « l'idée d'un bien que l'on ne possède pas mais que l'on espère posséder ».
• Dans ces conditions, le désir serait propre à l'homme dans la mesure où seul l'homme est doué de pensée.
2 désir et volonté
• Le désir s'oppose à la volition ou à la volonté en tant que celle-ci implique un choix de l'intelligence qui organise et
coordonne des moyens pour réaliser la fin désirée.
C'est pourquoi Aristote définit la volonté comme « un désir que la
réflexion favorise dans la délibération ».
• Pour le sensualisme (cf.
Condillac) le désir est l'acte, le mouvement même de toutes les facultés de l'âme.
Quand
le désir est vif et continu, il devient une passion.
S'il pense que son objet peut être obtenu, le désir se mue en
espérance, et s'il croit qu'il ne rencontrera pas d'obstacle insurmontable, le désir se fait volonté.
Ainsi la volonté
n'est qu'un désir absolu.
• En résumé, l'on peut dire avec Alain que « la tendance est sous le désir, et le désir sous la volonté ».
3 désir et besoin
• On distingue communément le désir du besoin en ne considérant comme besoin que ce qui est indispensable à
l'existence, la conservation et l'épanouissement d'un être.
Le besoin présenterait donc, contrairement au désir, un
caractère de nécessité ou de légitimité.
• Mais la difficulté est de trouver des critères objectifs permettant de déterminer la nécessité ou la légitimité d'un
désir.
On limite souvent, comme le faisait Épicure, les besoins aux exigences physiologiques.
Mais peut-on ramener
l'homme à son animalité, peut-on séparer chez lui le naturel du culturel ? L'homme n'est-il pas avant tout un être
social dont la nature et par conséquent les besoins seraient, comme le voulait Marx, produits par les circonstances
historiques ?
4 le désir selon la psychanalyse
Le désir serait lié à des « traces mnésiques », c'est-à-dire à des souvenirs en partie inconscients d'expériences de
plaisir et de satisfaction.
Ce sont ces expériences passées que veut revivre le désir.
Il ne vise donc pas un objet
réellement existant, et ne peut par conséquent jamais se satisfaire véritablement.
Aussi se tourne-t-il vers
l'imaginaire et tente-t-il de se réaliser dans le fantasme.
5 mouvement et signification du désir
• L'homme ne cesse pas de désirer : dès qu'un désir particulier est assouvi, un autre surgit.
Le désir n'est donc
jamais pleinement satisfait.
Le désir désire toujours, en effet, un objet non possédé qui, du fait même de sa nonpossession, est conçu comme plus parfait et promettant plus de plaisir que l'objet obtenu.
C'est pourquoi le désir ne
peut se contenter de ce dernier.
• Illimité, le désir marque l'infinité de l'homme ; mais il en souligne aussi la finitude, puisqu'il naît d'un manque.
SPINOZA : le désir est l'essence de l'homme
Pour Spinoza, « le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, par une
quelconque affection d'elle-même, à faire quelque chose ».
Le désir est le terme générique englobant tous « les
efforts, impulsions, appétits et volitions de l'homme ».
Il constitue l'essence de l'homme parce qu'il est le mouvement
même par lequel ce dernier s'efforce de persévérer dans son être.
Chacun désire ce qu'il juge utile à la conservation
de son être et susceptible d'en accroître la perfection, c'est-à-dire ce qui lui semble bon, ce qu'il aime.
En
revanche, il désirera éviter ou détruire ce qui lui paraît faire obstacle au maintien de son être ou entraîner son
amoindrissement.
Ainsi « chacun désire ou tient en aversion nécessairement par les lois de sa nature ce qu'il juge
être bon ou mauvais ».
Le désir est donc une disposition naturelle, et tout désir est en soi légitime.
Cependant ce
que l'homme désire parce qu'il le juge comme lui étant utile n'est pas nécessairement ce qui lui est vraiment utile.
C'est que communément « chacun juge selon son propre sentiment ce qui est bon, ce qui est mauvais », non selon
sa droite raison.
Or le sentiment, en tant que passion de l'âme, est une « idée inadéquate », c'est-à-dire mutilée et
confuse, et qui est donc cause d'erreur et de fausseté.
C'est pourquoi les hommes, en croyant observer leur intérêt,
désirent souvent comme utile ce qui leur est en fait nuisible..
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