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Notes de cours: LE BONHEUR

Extrait du document

 
-Comment définir le bonheur ?
 
-Est-il de l’ordre de la chance ou de la conquête ?
 
-Est-il à notre portée ou inaccessible ? L'homme a-t-il été conçu pour le bonheur ?
 
-Le bonheur est-il la fin en soi, ou Souverain Bien ou faut-il dire avec Kant que « la majesté du devoir n’a rien à faire avec la jouissance de la vie » ?
 
-Est-ce un devoir de rechercher le bonheur ?
 
 
  • 1 approche générale
 • « Tous les hommes, observait Pascal, recherchent d'être heureux, cela est sans exception ; quelques différents moyens qu'ils y emploient, ils tendent tous à ce but. » • Le bonheur se définit comme un état de complète satisfaction qui remplirait toute la conscience. Le problème est de savoir s'il est possible de parvenir à un tel état, et si cet état constitue bien la fin dernière de l'homme. 
  •  2 l'eudémonisme antique
  • Pour la philosophie antique, toute pensée réfléchie et toute action tendent vers un bien, et le souverain bien, celui qui constitue la fin dernière de notre activité, c'est le bonheur. Mais les écoles divergent sur sa définition et les moyens de l'atteindre :  1) Aristote et le bonheur comme exercice de la vertu Pour Aristote, le bonheur est « ce qui se suffit à soi-même, ce qui par soi seul rend la vie souhaitable et complète ». Dès lors « si le propre de l'homme est l'activité de l'âme, en accord complet ou partiel avec la raison, si nous affirmons que cette fonction est propre à la nature de l'homme vertueux... à ces conditions, le bien propre de l'homme est l'activité de l'âme en conformité avec la vertu ». • Le bonheur consiste donc non pas exactement dans la vertu, mais dans la pratique permanente de la vertu, dans l'exercice de la vie raisonnable à quoi la vertu nous dispose. C'est pourquoi « la vie des gens vertueux ne réclame nullement le plaisir comme je ne sais quel accessoire ; le plaisir, elle le trouve en elle-même ».

  
 
 



« 1 approche générale • « Tous les hommes, observait Pascal, recherchent d'être heureux, cela est sans exception ; quelques différents moyens qu'ils y emploient, ils tendent tous à ce but.

» • Le bonheur se définit comme un état de complète satisfaction qui remplirait toute la conscience.

Le problème est de savoir s'il est possible de parvenir à un tel état, et si cet état constitue bien la fin dernière de l'homme. 2 l'eudémonisme antique • Pour la philosophie antique, toute pensée réfléchie et toute action tendent vers un bien, et le souverain bien, celui qui constitue la fin dernière de notre activité, c'est le bonheur.

Mais les écoles divergent sur sa définition et les moyens de l'atteindre : 1) Aristote et le bonheur comme exercice de la vertu Pour Aristote, le bonheur est « ce qui se suffit à soi-même, ce qui par soi seul rend la vie souhaitable et complète ». Dès lors « si le propre de l'homme est l'activité de l'âme, en accord complet ou partiel avec la raison, si nous affirmons que cette fonction est propre à la nature de l'homme vertueux...

à ces conditions, le bien propre de l'homme est l'activité de l'âme en conformité avec la vertu ». • Le bonheur consiste donc non pas exactement dans la vertu, mais dans la pratique permanente de la vertu, dans l'exercice de la vie raisonnable à quoi la vertu nous dispose.

C'est pourquoi « la vie des gens vertueux ne réclame nullement le plaisir comme je ne sais quel accessoire ; le plaisir, elle le trouve en elle-même ». 2) Épicure et le bonheur comme plaisir stable • Pour Épicure, en revanche, le plaisir est « le commencement et la fin d'une vie bienheureuse ».

Le bonheur est donc un état de plaisir complet et durable. • Mais il convient de distinguer deux sortes de plaisirs : — le plaisir en mouvement (ex.

le plaisir de boire quand on a soif) qui est éphémère, et auquel peut succéder une peine plus grande que le plaisir lui même (je m'habitue à tel plaisir et je souffre lorsque j'en suis privé) ; — le plaisir en repos, constitué par l'absence de douleur et de trouble, qui seul est stable. En ne visant que le plaisir stable, l'hédonisme épicurien, qui apparaissait primitivement comme une quête des plaisirs finit par se détourner de tous les plaisirs physiques et tendre à l'ataraxie, cette absence totale de trouble qui est le vrai bonheur. 3) Épictète et le bonheur comme conformité au destin Pour Épictète et l'école stoïcienne, le bonheur consiste en un cours bien ordonné de la vie qui naît de « l'harmonie du génie de chacun avec la volonté de celui qui organise le tout ».

En d'autres termes, l'homme heureux est le sage qui accepte pleinement le destin, qui vit en totale harmonie avec le cours des choses, et qui donc est totalement et réellement libre.

Aussi le sage, sachant qu'il est vain de se rebeller contre ce qui ne dépend pas de lui, supporte-t-il tout avec courage et détachement, goûtant une parfaite sérénité de l'âme. 3 La négation du bonheur terrestre Pour le christianisme, le bonheur n'est pas de ce monde ».

Le bonheur terrestre ne constitue pas le souverain bien, il n'est pas la fin de l'homme.

La fin de l'homme, c'est le salut de son âme, qui seul lui permettra d'accéder au vrai bonheur : la contemplation de Dieu. 4 bonheur apollinien et bonheur dionysiaque • La conception traditionnelle du bonheur comme un état de sérénité ou de joie stable et permanente ne peut-il pas être remis en cause ? Ce bonheur n'est-il pas un pur produit de la raison dans la mesure où il est un bonheur de l'identité ? L'erreur de l'eudémonisme classique ne consiste-t-elle pas à privilégier l'esprit ou l'âme sur le corps, méconnaissant l'essence même du bonheur? • Il conviendrait ainsi de distinguer avec J.

Cazeneuve : — le bonheur apollinien, conçu comme « l'équilibre des tendances, la réalisation de l'être, l'acceptation du sort et la résignation, le détachement, la synthèse des facultés » ; — le bonheur dionysiaque, conçu comme « l'exaltation des sentiments, la course aux plaisirs, l'acceptation du vouloir vivre, de la volonté de puissance, l'oubli de soi dans la frénésie, l'enthousiasme, la volupté des émotions fortes, des sens exacerbés ». • Dès lors, dans une perspective dionysiaque, c'est ce qui apparaissait du point de vue apollinien comme source de souffrances, comme enchaînement de l'homme au monde, qui fonde le bonheur lui-même : le bonheur, en perpétuel devenir, se constitue dans cet excès où le plaisir se fait souffrance et la souffrance plaisir, et où l'homme s'affranchit de ses limites en se disloquant avec ivresse dans le jeu du monde.. »

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