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Nos convictions morales sont-elles le simple reflet des opinions de notre époque ?

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« ANALYSE ET PROBLEMATISATION DU SUJET. § La morale est ce qui permet aux individus d'agir sur le monde et de pouvoir juger si une action est bonne ou mauvaise.

Il apparaît alors que la morale doit être une certaine norme. § Or, il apparaît que chaque société a des normes qui régissent la vie sociale, une sorte de morale sociale qui permet le bien vivre en communauté.

Mais alors cela veut-il dire que la morale se réduit à la morale sociale, c'est-à-dire aux mœurs d'une communauté ? § Cela permettrait de justifier la diversité de ces normes morales.

En effet il apparaît que les normes changent selon les individus et les communautés, venant alors de certaines coutumes voire de l'éducation individuelle. § Mais peut-on réellement faire de la moralité, qui apparaît comme ce qui nous est intime, l'image de simples opinions changeantes ? La morale a-t-elle alors encore une légitimité si elle ne dépend pas de moi ?La moralité ne doit-elle pas être inhérente au sujet lui-même et être une norme valant universellement ? § Le problème semble donc être le suivant : la morale n'est-elle qu'une copie, intrinsèquement dépendante, une image des normes sociales et changeantes, étant alors extérieure au sujet ou estelle profondément ancrée dans le sujet, étant alors une norme raisonnable valant légitimement et universellement ? PROPOSITION DE PLAN. I) La morale sociale : durée et efficacité. § « quand notre conscience parle, c'est la société qui nous parle », voilà ce qu'énonce Durkheim dans l'éducation morale.

Les commandements moraux sont imposés aux individus par la vie sociale de telle sorte qu'ils les assimilent, les intègrent jusqu'à avoir l'illusion de les trouver en soi.

C'est cette origine sociale des impératifs moraux qui expliquent par ailleurs pourquoi ils peuvent varier d'un pays à l'autre et au sein d'une société, d'un groupe social à l'autre.

Les convictions morales apparaissent donc comme le reflet des opinions de notre époque, dans la mesure où seul cela nous permet d'expliquer la diversité des normes morales selon les pays. § La morale sociale correspond alors aux mœurs et coutumes d'un peuple, c'est-à-dire à l'ensemble des normes propres à une société qui ne sont ni normes sociales ni normes juridiques.

Ces normes sont transmises par l'éducation, et nous éprouvons de la honte en les transgressant.

La coutume est alors ce qui dure car elle est partagée et ne semble pas pouvoir être injuste du faite qu'elle soit partagée. La coutume est qui plus est efficace : elle est transmise par l'éducation et a donc une emprise sur la volonté. § La conscience ne serait alors pas autonome par rapport à la société : elle en serait le pur reflet au sens de l'image, de la copie, c'est-à-dire au sens de quelque chose qui n'a pas de consistance propre. Mais peut-on véritablement réduire la morale qui semble faire partie de notre conscience la plus profonde à une simple copie de normes sociales, rendant la conscience dépendante ? Rien ne dépend-il de nous en morale ? II) Morale sociale et particularité : le recours au sentiment moral. § Réduire la morale à la morale sociale semble conduire en effet au conformisme et semble en outre réduire le bien, objet de la morale, à ce qui est utile pour une société donnée.

Il semble alors nécessaire de recourir au sentiment moral afin de replacer la morale dans l'individu et le rendre autonome et responsable pleinement de ses actions. § Dans cette perspective, un sentiment moral serait une affection agréable ou désagréable selon que l'action est bonne ou mauvaise.

Le sentiment serait alors le critère du bien et du mal.

Ainsi Hume dans le Traite de la nature humaine, énonce que ce que ns jugeons comme bien est l'effet de ce que nous ressentons comme bon. § Dans L'Emile, « profession de foi du Vicaire Savoyard », Rousseau appelle conscience un principe inné de justice et de vertu.

Pour lui donc, la conscience n'est que morale : la conscience c'est ce qui dans l'âme sait ce qui est juste et vertueux.

L'âme, c'est la totalité de l'esprit, de la vie de l'esprit, la conscience, c'est ce qui dans cette totalité concerne les principes moraux.

Nous savons, de manière innée, ce qui est juste et ce qui est vertueux. § Ce que veut Rousseau, ce n'est pas établir par le raisonnement ce que doivent être les maximes morales, il ne veut pas chercher à fonder la morale sur des principes rationnels, faire la philosophie de la morale, il veut faire comprendre ou sentir que nous sommes déjà moraux pour peu que l'on soit. »

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