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NIETZSCHE: «Toutes les passions ont une période où elles sont seulement néfastes [...] et plus tard une autre, beaucoup plus tardive, où elles se marient à l'esprit, se "spiritualisent".»

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« Thème 403 NIETZSCHE: «Toutes les passions ont une période où elles sont seulement néfastes [...] et plus tard une autre, beaucoup plus tardive, où elles se marient à l'esprit, se "spiritualisent".» PRESENTATION DU "CREPUSCULE DES IDOLES" DE NIETZSCHE Publié la dernière année de la vie consciente et intellectuelle de Nietzsche (1844-1900), le titre parodie avec un humour teinté d'ironie l'Opus de Wagner Le Crépuscule des dieux, le livre se voulant léger, sec et profond à la fois.

Placé sous le signe du « renversement des valeurs », il prépare l'avenir en formulant une tâche entièrement pratique : la création de nouvelles valeurs.

Nietzsche accomplit un chemin qu'il interprète comme une « fatalité » qui va du crépuscule des « idoles » ayant dominé l'histoire de la philosophie et de la culture à l'aurore des valeurs susceptibles de célébrer la vie et son intensification. C'est la maîtrise du désir qui permet de l'encourager. «Toutes les passions ont une période où elles sont seulement néfastes, où elles rabaissent leur victime de tout le poids de leur bêtise — et plus tard une autre, beaucoup plus tardive, où elles se marient à l'esprit, se "spiritualisent".

[...] Nous n'admirons plus les dentistes qui arrachent les dents pour qu'elles cessent de faire mal». Nietzsche, Crépuscule des idoles (1888). • Nietzsche résume bien ici le double aspect du désir: d'un côté il est néfaste, mais de l'autre, il permet à l'homme d'accéder au meilleur de lui-même.

Comme Rousseau, il condamne les philosophies ou les religions qui veulent éradiquer le désir comme si c'était une rage de dents.

De nos jours, arracher une dent qui fait mal apparaît comme primitif.

On admire le dentiste qui sait la soigner sans l'arracher.

Il en va de même avec le désir, il faut le «soigner» pour lui permettre de durer.

Il est la vie et le vrai bonheur, mais à condition d'être cultivé, comme une plante. • «Comment spiritualiser, embellir, diviniser un désir?» Telle est la vraie question pour Nietzsche.

Et la réponse, pour lui, se trouve du côté de l'art et de l'écriture: c'est dans l'art en effet, dans la musique par exemple, que le désir peut se déployer et se transformer indéfiniment, et cesser d'être une simple compulsion morbide.

Mais cela suppose l'éducation et la culture de soi. NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm).

Né à Rocken en 1844, mort à Weimar en 1900. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclésiastique, il les termina aux Universités de Bonn et de Leipzig.

La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux de cette période.

En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ce poste jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé.

Commence alors la série des voyages de Nietzsche en Italie : Gênes, l'Engadine, Rapollo, Nice, la Sicile, Rome, Venise, lisant Empédocle, jouant Chopin et Rossini.

Il découvrit Stendhal et Bizet.

Il passe les mois d'été à Sils-Maria, dans une petite chambre, face à la montagne.

C'est à Turin, en janvier 1889, qu'il fut terrassé dans la rue par une crise de démence, probablement d'origine syphilitique, et qui se termina par la paralysie générale.

Ramené à Bâle, Nietzsche dut être interné quelque temps dans une maison de santé ; puis, sa soeur l'accueillit auprès d'elle, à Weimar, où il mourut le 25 août 1900.

La philosophie de Nietzsche se caractérise par un amour passionné de la vie.

Ses premiers écrits concernent l'Art ; reprenant la terminologie de Schopenhauer, volonté et représentation, 'Nietzsche distingue l'art dionysien (musique) : c'est l'exaltation tragique de la vie, l'état où l'homme a tendance à se confondre dans le monde ; et l'art apollinien (arts plastiques) : le principe apollinien est le principe contemplatif.

Le rêve apollinien s'oppose à l'ivresse dionysiaque.

C'est dans le drame wagnérien que Nietzsche voit la réconciliation de ces deux principes.

Nietzsche fait la critique de la Connaissance et de l'Histoire.

Si la durée du monde n'a pas de terme, la nature cosmique et humaine, cependant, ne varie pas, et les combinaisons qui constituent le monde sont limitées.

La vie que nous vivons, nous devons la revivre plusieurs fois.

La doctrine nietzschéenne de l'éternité est un éternel retour de l'identique, qui surmonte la temporalité du temps.

Midi est l'instant éternel où le temps, arrêté, devient éternité.

Nietzsche a toujours eu la nostalgie du soleil, de la Méditerranée, de la Grèce.

Après sa brouille avec Wagner, c'est Bizet qui lui semble le plus grand musicien.

Les pages cruelles qu'il a écrites contre les Allemands, les pages enthousiastes sur la civilisation juive, peuvent expliquer que Nietzsche n'ait pas exercé une grande influence, ni philosophique, ni littéraire, sur les Anglo-Saxons.

Brandès et d'Annunzio furent les premiers à saisir l'importance de la pensée de Nietzsche.

II faut accepter joyeusement la vie, et la volonté et l'imagination permettent seules d'échapper au pessimisme schopenhauerien, qui a profondément marqué Nietzsche.

L'homme doit donner éternité à l'instant, saisir à la fois le passé et le futur, supratemporellement et surhumainement.

La tentative de Nietzsche fut d'enseigner « une nouvelle éternité ». L'homme doit se transformer en un être supérieur : le Surhomme (Ubermensch).

Les valeurs vitales, force de la volonté et de la pensée, intensité de la vie, sont exaltées aux dépens des valeurs de la connaissance.

La pitié et la résignation chrétiennes deviennent de fausses valeurs ; la volonté de puissance est la base de la nouvelle éthique.

Le national-socialisme s'est emparé, en la déformant, de la pensée de Nietzsche.

Le philosophe de Sils-Maria fut surtout moraliste et poète.

Ses livres sont, le plus souvent, une suite d'aphorismes ou de paragraphes ayant chacun un titre.

Le style est fulgurant.

Nietzsche a dit lui-même qu'il brûlait « au feu de sa propre pensée », et qu'il n'écrivait plus avec des mots, « mais avec des éclairs».

L'influence de Nietzsche fut et demeure considérable.

Heidegger voit en sa pensée l'achèvement logique de toute la métaphysique occidentale.. »

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