NIETZSCHE: S'abstenir réciproquement d'offense
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Analyse du texte:
Pour comprendre ce texte, il faut se faire une idée de la façon dont Nietzsche conçoit la vie. Il l’identifie à son concept de « volonté de puissance », la vie ne serait que volonté de puissance.
La volonté de puissance n’est pas une volonté extérieure, par exemple, une volonté divine qui conduirait le monde. Elle est véritablement la vie en tant que telle. Toute volonté est volonté de puissance.
Dans ce texte, Nietzsche s’en prend à l’égalité comme fondement de la société. Il s’acharne à montrer qu’un rapport égalitaire est contraire avec la vie. L’égalité conduit infailliblement à un affaiblissement de la vie, elle s’oppose à la pulsion vitale.
Or, de l’opposition entre l’égalité et la vie, Nietzsche ne conclut pas qu’une morale doit la brider mais, au contraire, Nietzsche dans ce texte place plus haut la vie que la justice ou la morale.
«
Texte : S'abstenir réciproquement de s'offenser, d'user de
violence, de s'exploiter, considérer la volonté d'autrui comme l'égale de
la sienne : cela peut, en un sens grossier, devenir entre individus une
règle de bonne conduite quand les conditions nécessaires se trouvent
réunies (c'est-à-dire quand leurs forces et leurs critères sont
effectivement analogues, et qu'ils sont apparentés à l'intérieur d'un
même corps social).
Mais si l'on voulait étendre ce principe et aller
jusqu'à en faire le principe fondamental de la société, il révélerait
aussitôt ce qu'il est : la négation de la vie, un principe de
décomposition et de décadence.
Il faut ici aller au fond des choses et se défendre de toute
faiblesse sentimentale : vivre c'est essentiellement dépouiller, blesser,
subjuguer l'étranger et le faible, l'opprimer, lui imposer durement nos
propres formes, l'incorporer et au moins, au mieux, l'exploiter — mais
pourquoi toujours employer ces mots auxquels s'attache de tout temps
une intention calomnieuse ? Même ce corps à l'intérieur duquel, comme
nous venons de le supposer, les individus se traitent en égaux, — c'est le cas dans toute saine
aristocratie,—doit, s'il est vivant et non moribond, faire contre d'autres corps tout ce dont les
individus qui le composent s'abstiennent à l'égard l'un de l'autre : il lui faudra être la volonté de
puissance incarnée, il voudra grandir, occuper de plus en plus d'espace, accaparer, devenir
prépondérant, non pas en vertu d'une moralité ou d'une immoralité quelconque, mais tout
simplement parce qu'il vit et parce que la vie est volonté de puissance.
Mais sur aucun chapitre la commune conscience des Européens n'est plus rebelle à se
laisser convaincre : partout à l'heure actuelle on rêve avec enthousiasme, et même en leur prêtant
un déguisement scientifique, d'états futurs de la société d'où aura disparu tout « caractère
d'exploitation » : cela sonne à mes oreilles comme si on promettait d'inventer une vie qui
s'abstiendrait de toute fonction organique.
L'« exploitation » n'est pas le fait d'une société
corrompue ou imparfaite et primitive, elle est inhérente à la nature même de la vie ; elle est sa
fonction organique fondamentale, une conséquence de la volonté de puissance proprement dite,
qui est tout bonnement la volonté de vivre.
Et si cette théorie semble nouvelle, la réalité, elle, est
le fait primordial de toute l'histoire ; ayons donc enfin l'honnêteté de le reconnaître !
Analyse du texte:
Pour comprendre ce texte, il faut se faire une idée de la
façon dont Nietzsche conçoit la vie.
Il l'identifie à son concept de « volonté de
puissance », la vie ne serait que volonté de puissance.
La volonté de puissance n'est pas une volonté extérieure,
par exemple, une volonté divine qui conduirait le monde.
Elle est véritablement la vie en
tant que telle.
Toute volonté est volonté de puissance.
Dans ce texte, Nietzsche s'en prend à l'égalité comme fondement
de la société.
Il s'acharne à montrer qu'un rapport égalitaire est contraire avec la vie.
L'égalité conduit infailliblement à un affaiblissement de la vie, elle s'oppose à la pulsion
vitale.
Or, de l'opposition entre l'égalité et la vie, Nietzsche ne
conclut pas qu'une morale doit la brider mais, au contraire, Nietzsche dans ce texte
place plus haut la vie que la justice ou la morale.
Plan du Commentaire :
Ière partie : Une société égalitaire s'expose à la mort du corps social : début… un
principe de décomposition ou de décadence » :
a)
Le texte s'ouvre sur une énumération d'un ensemble de principes de
conduite qui repose sur une règle de justice fondamentale : l'équité
dont les hommes dans la société s'abstiendrait.
Le choix du terme
« s'abstenir » appliqué à l'usage de la violence implique que l'homme a
un désir naturel de dominer, d'étendre son pouvoir.
Cette thèse d'une
insociabilité naturelle de l'homme, voire d'une nature conflictuelle n'est
pas inédite.
On retrouve chez Kant l'idée d'une « insociable sociabilité »
c'est-à-dire que l'homme veut vivre en société mais qu'il n'a pas les
moyens naturels de vivre en paix.
b)
Or, de ce constat Nietzsche ne tire pas la même conclusion.
La
considération d'autrui comme mon égal ne peut être le fondement de la
société.
Il ne peut être qu'au sein d'une élite, entre les individus de
cette élite.
c)
S'il ne peut l'être c'est, qu'écrit Nietzsche, il s'oppose à la vie et plus
précisément à la pulsion de la vie qui est domination.
Il ne faut donc.
»
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