NIETZSCHE: Les convictions n'ont pas de place dans la science.
Extrait du document
La science rejette toute opinion, cad toute croyance non-démontrée, non vérifiée. Tout en science est affaire d'hypothèse démontrée.
questionnaire indicatif • De quoi « part » Nietzsche ? • Comment rendre compte d'expressions telles que « droit de cité », « surveillance policière », « discipline » ? • Au début du texte, Nietzsche se contredit-il ? Quelle • opération » met-il en oeuvre ? • Qu'est-ce qu'exclut la science ? • Qu'est-ce qui fonde la science ? • Quel est l'enjeu du texte ? — cerner ce qu'est la « conviction » ? — ce qu'est la science ? — les rapports entre science et conviction ? — ce qu'est la vérité ? • Selon quelle problématique, en quels termes est pensée la vérité ?
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Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée.
"Dans la science, les convictions n'ont pas droit de cité, voilà ce que l'on dit à juste
titre : ce n'est que lorsqu'elles se décident à s'abaisser modestement au niveau d'une
hypothèse, à adopter le point de vue provisoire d'un essai expérimental, que l'on peut
leur accorder l'accès et même une certaine valeur à l'intérieur du domaine de la
connaissance — avec cette restriction toutefois, de rester sous la surveillance policière
de la méfiance.
Mais si l'on y regarde de plus près, cela ne signifie-t-il pas que la
conviction n'est admissible dans la science que lorsqu'elle cesse d'être conviction ? La
discipline de l'esprit scientifique ne débuterait-elle pas par le fait de s'interdire
dorénavant toute conviction ?...
Il en est probablement ainsi : reste à savoir s'il ne
faudrait pas, pour que pareille discipline pût s'instaurer, qu'il y eût déjà conviction,
conviction si impérative et inconditionnelle qu'elle sacrifiât pour son compte toutes
autres convictions.
On le voit, la science elle aussi se fonde sur une croyance, il n'est
point de science « sans présupposition ».
La question de savoir si la vérité est
nécessaire ne doit pas seulement au préalable avoir trouvé sa réponse affirmative, cette
réponse doit encore l'affirmer de telle sorte qu'elle exprime le principe, la croyance, la
conviction que « rien n'est aussi nécessaire que la vérité et que par rapport à elle tout
le reste n'est que d'importance secondaire." NIETZSCHE
questionnaire indicatif
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De quoi « part » Nietzsche ?
Comment rendre compte d'expressions telles que « droit de cité », « surveillance policière », « discipline » ?
Au début du texte, Nietzsche se contredit-il ? Quelle
opération » met-il en oeuvre ?
Qu'est-ce qu'exclut la science ?
• Qu'est-ce qui fonde la science ?
• Quel est l'enjeu du texte ?
— cerner ce qu'est la « conviction » ?
— ce qu'est la science ?
— les rapports entre science et conviction ?
— ce qu'est la vérité ?
• Selon quelle problématique, en quels termes est pensée la vérité ?
Une lecture rapide du texte peut laisser apparaître qu'il est question ici de « la science », de « la vérité 0, de « la
conviction », de « la connaissance » ; et la tentation peut être grande de lire ce texte en y reconnaissant la
problématique bien connue de « la connaissance scientifique » comme rupture avec les convictions, les opinions, et
d'y projeter, par exemple, la problématique de certains textes de Bachelard.
Toutefois, une lecture quelque peu
attentive permet de repérer des éléments un tant soit peu surprenants s'ils ne sont pas gratuits : on découvre des
expressions telles que « surveillance policière », « droit de cité », « pareille discipline » ; on peut mettre en évidence
une articulation progressive (quelque peu étrange pour qui a une certaine familiarité des textes de Nietzsche, textes
qui se caractérisent le plus souvent par leur aspect « fragmenté »), c'est ainsi que l'on peut relever les expressions
suivantes : « Mais si l'on y regarde de plus près...
Il en est probablement ainsi...
reste à savoir si...
»
Cela nous amène à penser qu'il convient de mener — dans un premier temps — une lecture très attentive et suivie
du texte de Nietzsche, en nous demandant la raison d'être des termes employés, de « la progression » mise en
oeuvre, afin de saisir véritablement ce qui est dit (et non de le méconnaître) pour que — dans un deuxième temps —
nous puissions énoncer quel est l'enjeu du texte, sa portée effective et son intérêt philosophique.'
Il convient sans doute de remarquer en premier lieu que Nietzsche ne part pas d'une définition de la science, qu'il ne
dit pas ce qu'elle est mais qu'il dit ce qu'on en dit.
Il part de l'opinion.
Mieux même, il consacre cette opinion (cf.
« à
juste titre ») avant (est-ce contradictoire ?) de la mettre ultérieurement en doute (cf.
« il en est probablement
ainsi, reste à savoir si...
»).
C'est peut-être que pour Nietzsche une opinion a toujours de bonnes et de mauvaises
raisons ?
Quoi qu'il en soit, il est intéressant de saisir qu'avant de mettre cette opinion en doute, Nietzsche abonde dans son
sens : en effet, il s'agit de clarifier, de fixer cette opinion car elle apparaît comme un peu « flottante ».
En effet, elle dit à la fois que « les convictions n'ont pas droit de cité » (déclaration de principe) et qu'à certaines
conditions, elles peuvent être admises « à l'intérieur du domaine de la connaissance », tout en insistant (et dans
quels termes !) sur les limites (policières) de cette admission.
D'où la question : « cela ne signifie-t-il pas que la
conviction n'est admissible dans la science que lorsqu'elle cesse d'être conviction ? ».
Il s'agit de faire apparaître qu'on ne peut avoir tout : beaucoup de police, beaucoup de surveillance, beaucoup de
méfiance et des « convictions ».
L'intégration des convictions dans le domaine de la science apparaît alors comme
une dénaturation, une « intégration » mensongère.
Bien plus, il s'agit de faire apparaître que ce refus « des convictions » commence par « la discipline » scientifique.
Le
refus des convictions était apparu d'abord comme quelque chose — somme toute — d'assez anodin, peu clair et.
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