Nietzsche: Du danger de l'intériorisation des instincts
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«
Tout instinct qui ne trouve pas de débouché naturel, en se réalisant ou en se satisfaisant,
est intériorisé.
Le psychisme conscient, qui à l'origine devait être faible et de peu
d'importance, est constitué par l'intériorisation de cette énergie vacante.
Sous l'effet des
entraves de la civilisation, la conscience a pu s'accroître et se développer.
C'est le propre
de toute organisation sociale d'élever ainsi des bastions pour se protéger contre les
instincts individuels et primitifs de liberté, en usant tout d'abord du mécanisme de la
contrainte, du châtiment et de la récompense.
L'homme, qui à l'origine est naturellement
un être sauvage, libre et vagabond, se trouve dressé contre lui-même, par l'interdit social
qui lui est fait de conduire ses instincts jusqu'à leur terme, en allant jusqu'au bout de ses
propres pulsions.
Lorsque sa propre liberté lui est ainsi confisquée et dérobée, peut naître
la mauvaise conscience, soit le sentiment de rancoeur, de cruauté, de persécution.
La
civilisation et ses contraintes rend l'homme malade de lui-même, lorsque la guerre est
déclarée contre des instincts qui jusqu'alors faisaient sa force, sa joie et son caractère
redoutable.
L'homme devenu malade de lui-même se sent coupable de toutes les
puissances vitales qui l'habitent..
»
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