Aide en Philo

Nietzsche critique de Platon

Extrait du document

Nietzsche critique de Platon

« L'anti-platonisme moderne : Nietzsche et Platon À côté de tout un courant de la pensée moderne favorable à Platon, il existe un courant critique à son égard. Nietzsche en est le représentant le plus virulent. Platon accusé Platon a ses détracteurs.

Principalement Nietzsche (1844-1900), qui lui a reproché de vouloir fuir la diversité du sensible, afin de se réfugier dans l'arrière-monde des Idées intelligibles.

Cette fuite, selon lui, a entraîné l'apparition de ce qu'il a appelé «l'homme théorique», qui rationalise le monde en ne se laissant plus enivrer par lui comme le poète.

Elle a provoqué, ce faisant, l'apparition du nihilisme moderne.

Ce qui caractérise ce dernier, c'est d'avoir produit une culture marquée par la science et la technique, qui 6 cède à la tentation barbare de ne rechercher que l'utilité et le profit, en congédiant l'art et la philosophie, jugés superflus LA MONTÉE DU NIHILISME ET LE DERNIER HOMME A.

La mort de Dieu C'est sous le signe de la mort de Dieu que s'ouvre le prologue et que s'amorce la « descente » de Zarathoustra parmi les hommes.

C'est l'événement de la mort de Dieu qui rend possible l'enseignement de Zarathoustra.

Il signifie que, pour la première fois dans l'histoire humaine, le « monde suprasensible » est considéré comme n'existant pas, et ce, aux yeux de Nietzsche, de manière irréversible.

Cet événement produit une mutation dans l'histoire de l'humanité et place celle-ci devant un double avenir : elle rend possible l'existence du dernier homme, mais elle pourrait également, et c'est tout le sens de l'enseignement de Zarathoustra, rendre possible l'existence du surhomme. Cette annonce de la mort de Dieu peut être entendue de diverses manières.

C'est en fonction de leur manière d'accueillir cet événement porteur de plusieurs sens que se dessinent les diverses figures rencontrées dans le Zarathoustra.

Le saint ne sait pas ou ne veut pas savoir que Dieu est mort.

L'homme supérieur veut faire comme si les anciennes valeurs avaient toujours cours, quoiqu'il sache que ce qui permettait de les fonder et de les légitimer appartient désormais au passé.

Le dernier homme est celui qui tient l'événement de la mort de Dieu pour une évidence et une bonne nouvelle : il croit qu'elle veut dire simplement que désormais « tout est permis », que l'existence est devenue plus simple et plus légère, et il est incapable de concevoir que cette mort de Dieu place l'humanité devant la tâche la plus lourde et la plus décisive. B.

Le dernier homme Le dernier homme est dernier au sens où il vient en dernier, mais aussi au sens où il est le plus petit et le plus méprisable : il est le dernier des hommes.

Il est l'homme moderne, imbu de lui-même, qui se voit comme le digne aboutissement de toute l'histoire humaine.

Toute grandeur et tout héroïsme lui sont étrangers ; c'est pourquoi sa propre histoire lui est devenue inintelligible (« Jadis, tout le monde était fou »).

Il s'imagine avoir inventé raison et bonheur, qu'il identifie au confort, à la tranquillité, au bien-être.

Tout mode de vie plus intrépide qui vise au-delà de ces « valeurs » lui paraît insensé et symptôme de folie. Le dernier homme est incapable d'envisager l'avenir autrement que comme l'amélioration et la généralisation de son propre mode de vie : égalité entre les hommes, chaleur du troupeau, sécurité, confort – il ne conçoit rien de supérieur à cela.

Toute aventure humaine qui vise au-delà de ces valeurs lui semble risible et digne de l'asile (Zarathoustra leur dit : « Tous êtres jusqu'ici par-dessus eux créèrent quelque chose ; et de ce grand flux vous voudriez être, n'est-ce pas, le reflux, et plutôt que de surmonter l' homme vous préférez encore revenir à la bête ! »). Renverser Platon Pour Nietzsche, Platon systématise une tendance que l'on retrouve constamment dans la culture occidentale.

Celle de vouloir fuir, s'évader, retourner à un âge d'or, ce qui témoigne d'une forme de ressentiment à l'égard de l'existence.

Aussi se propose-t-il de renverser Platon en revenant de l'Idée à l'existence, de l'intelligible au sensible et de l'Un au multiple.

Et ce, en faisant un retour à la figure du poète et de l'artiste, dont Dionysos, le dieu de l'ivresse, est la représentation emblématique, afin de rompre avec l'homme de la connaissance et de l'introspection, dont Socrate fut l'image exemplaire. Platon platonicien ? Platon à l'origine du nihilisme de la culture technique ? Ce reproche s'adresse bien davantage à la sophistique et à sa manière de faire flèche de tout bois.

«Platoniser» après Platon est devenu un terme péjoratif, afin de désigner un excès de rationalisme.

Si le platonisme revêt ce sens, Platon n'a pas été platonicien!. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles