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Nietzsche: Art et vie

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« Thème 481 Nietzsche: Art et vie 1.

Apollon et Dionysos En opposant Apollon, expression de la mesure, de la raison, de la beauté plastique, à Dionysos, symbole de démesure, de vie, mais également de violence et de destruction, Nietzsche donne le privilège au souffle créateur, représenté par la musique, sur la raison, le concept abstrait.

Mais en réalité, le couple Apollon-Dionysos se trouve au principe de toute création. APOLLON ET DIONYSOS A.

Le rêve et l'ivresse Pour bien caractériser l'opposition entre les deux états d'esprit, Nietzsche leur donne des noms de dieux : Apollon représente les arts plastiques (peinture, sculpture et architecture) et Dionysos représente les autres arts (poésie et, surtout, musique).

On peut les décrire par deux états de perte de la conscience, à savoir le rêve pour Apollon et l'ivresse pour Dionysos.

Dans l'illusion du rêve, la réalité du rêve est convaincante mais laisse cependant l'impression de n'être qu'une apparence.

Comme le philosophe se plaît à voir dans la réalité sensible une apparence qui cache une autre réalité, l'artiste apollinien voit dans la réalité du rêve également une apparence. À l'opposé du rêve, l'ivresse brise le principe d'individuation — à savoir ce qui fait que le sujet se perçoit comme un être unique, identique à soi — et fait perdre au sujet la maîtrise de soi ; celui-ci renoue alors avec la nature et ses impulsions originaires.

« L' homme n' est plus artiste, il est devenu oeuvre d'art » (chap.

1, p.

30). L'artiste apollinien imite le rêve, l'artiste dionysiaque imite l'ivresse, la tragédie imite les deux à la fois.

L'ivresse des Grecs n'avait rien à voir avec les orgies barbares : ils se protégeaient du débordement (hubris) par la mesure apollinienne.

Les fêtes de Dionysos étaient des phénomènes d'art.

Mais ce fut un choc pour les Grecs de découvrir la division de l'être entre la nature et l'esprit, dans l'expérience de la musique dionysiaque (chap.

2). B.

L'apollinisme L'antique légende du roi Midas rapporte que le bien suprême pour l'homme serait de ne pas être né et que le second des biens, c'est de mourir bientôt.

« Le Grec connaissait et ressentait les terreurs et les atrocités de l'existence : et pour qu'en somme la vie lui fût possible, il fallait qu'il interposât, entre elles et lui, ces enfants éblouissants du rêve que sont les Olympiens » (p.

36).

L'horreur de l'existence est voilée par la médiation artistique.

Homère, « l'artiste naïf », en créant des héros et des dieux pleins de vie, a permis aux Grecs de se voir non pas souffrants, mais beaux et volontaires (chap.

3). L'illusion apollinienne est un mirage sublime.

Apollon donne la beauté aux formes, donne le sens aux rêves, confère à l'individu le sentiment de son unité.

La musique dionysiaque vient renverser ces valeurs en révélant la démesure de la nature (chap.

4). 2.

L'oeuvre d'art comme affirmation L'art est un mensonge.

Il est pourtant une illusion nécessaire car on ne peut vivre avec la vérité.

Puisque nous avons besoin d'illusion, il est nécessaire de falsifier le réel.

L'art est un mensonge qui se donne comme tel.

L'artiste ne prétend pas dire la vérité, au contraire, car il place l'apparence plus haut que la réalité : l'apparence signifie, pour l'artiste, la réalité affirmée dans sa totalité . L’ART EST EXPRESSION DU DÉSIR. Nietzsche « L'art pour l'art - La lutte contre la fin en l'art est toujours une lutte contre les tendances moralisatrices dans l'art, contre la subordination de l'art à la morale.

L’art pour l'art veut dire : « Que le diable emporte la morale ! » - Mais cette inimitié même dénonce encore la puissance prépondérante du préjugé.

Lorsque l'on a exclu de l'art le but de moraliser et d'améliorer les hommes, il ne s'ensuit pas encore que l'art doive être absolument sans fin, sans but et dépourvu de sens, en un mot, l'art pour l'art - un serpent qui se mord la queue.

"Etre plutôt sans but, que d'avoir un but moral!" : ainsi parle la passion pure.

Un psychologue demande au contraire: que fait toute espèce d'art ? Ne loue-t-elle point ? Ne glorifie-t-elle point ? N'isole-t-elle point ? Avec tout cela l'art fortifie ou affaiblit certaines évaluations...

N'est-ce là qu'un accessoire, un hasard? Quelque chose à quoi l'instinct de l'artiste ne participerait pas du tout ? Ou bien la faculté de pouvoir de l'artiste n'est-elle pas la condition première de l'art ? L'instinct le plus profond de l'artiste va-t-il à l'art, ou bien n'est-ce pas plutôt au sens de l'art, à la vie, à un désir de vie ? - L'art est le grand stimulant de la vie: comment pourrait-on l'appeler sans fin, sans but, comment pourrait-on l'appeler l'art pour l'art ?. »

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