Nietzsche
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PRESENTATION DU "CREPUSCULE DES IDOLES" DE NIETZSCHE
Publié la dernière année de la vie consciente et intellectuelle de Nietzsche (1844-1900), le titre parodie avec
un humour teinté d'ironie l'Opus de Wagner Le Crépuscule des dieux, le livre se voulant léger, sec et profond à
la fois.
Placé sous le signe du « renversement des valeurs », il prépare l'avenir en formulant une tâche
entièrement pratique : la création de nouvelles valeurs.
Nietzsche accomplit un chemin qu'il interprète comme
une « fatalité » qui va du crépuscule des « idoles » ayant dominé l'histoire de la philosophie et de la culture à
l'aurore des valeurs susceptibles de célébrer la vie et son intensification.
L'art pour l'art - La lutte contre la fin en l'art est toujours une lutte contre les
tendances moralisatrices dans l'art, contre la subordination de l'art à la
morale.
L’art pour l'art veut dire : « Que le diable emporte la morale ! » Mais cette inimitié même dénonce encore la puissance prépondérante du
préjugé.
Lorsque l'on a exclu de l'art le but de moraliser et d'améliorer les
hommes, il ne s'ensuit pas encore que l'art doive être absolument sans fin,
sans but et dépourvu de sens, en un mot, l'art pour l'art - un serpent qui se
mord la queue.
"Être plutôt sans but, que d'avoir un but moral!" : ainsi parle
la passion pure.
Un psychologue demande au contraire: que fait toute
espèce d'art ? Ne loue-t-elle point ? Ne glorifie-t-elle point ? N'isole-t-elle
point ? Avec tout cela l'art fortifie ou affaiblit certaines évaluations...
N'estce là qu'un accessoire, un hasard? Quelque chose à quoi l'instinct de l'artiste
ne participerait pas du tout ? Ou bien la faculté de pouvoir de l'artiste n'estelle pas la condition première de l'art ?
L'instinct le plus profond de l'artiste va-t-il à l'art, ou bien n'est-ce pas
plutôt au sens de l'art, à la vie, à un désir de vie ? - L'art est le grand
stimulant de la vie: comment pourrait-on l'appeler sans fin, sans but, comment pourrait-on l'appeler
l'art pour l'art ?
Situation.
Nietzsche s'est toujours intéressé aux questions de l'art: aussi bien dans son interrogation sur la « Naissance
de la tragédie » (1872) que sur l'oeuvre musicale de Wagner qui l'a tant fasciné et dont il a tant de mal, dans
Le Crépuscule des idoles (1889) à se déprendre.
En fait, la tournure aphoristique de ses œuvres lui fait rencontrer sans cesse, sous forme de notations brèves
et souvent provocantes la question de l'art, quitte à se reprendre d'un texte à l'autre, et pourquoi pas à se
contredire.
De toute façon, il excelle à épouser la thèse de son adversaire imaginaire, puis à se retourner
brusquement, et à en montrer l'inanité.
C'est le cas de ce texte où il se montre d'abord partisan de la notion de
l'art pour l'art, pour montrer par la suite que l'art est toujours l'expression du désir.
Remarques pédagogiques.
L’erreur serait ici d'interpréter à la lettre ce texte et de croire que Nietzsche s'oppose totalement à l'art pour
l'art.
Au contraire, il fait sienne la nécessité de débarrasser l'art de toute fonction moralisatrice.
Cependant, il
affirme que la théorie de l'art pour l'art laisse échapper la signification véritable de l'art.
Introduction
Nietzsche s'interroge sur la fonction de l'art en avançant la thèse : l'art est le stimulant de la vie.
1.
Ceci en partant de la notion d'« art pour l'art » conçue
comme mise en question d'une fin « moralisatrice » de l'art.
2.
Mais débarrasser l'art d'une finalité moralisatrice n'empêche pas l'art de remplir une fonction.
3.
L’art a un sens : c'est l'exaltation du désir de vie.
Développement..
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