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N'exprime-t-on que ce dont on a conscience ?

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« Définitions: La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». DIRECTIONS DE RECHERCHE • Il serait parfaitement oiseux ici de se demander « si l'on exprime tout ce dont on a conscience », « si on peut l'exprimer...

». • II est relativement facile de prouver que l'on « exprime » plus que « ce dont on a conscience » à condition d'admettre que l'on peut « exprimer » (ou « s'exprimer ») involontairement, que ces termes ont encore tout leur sens en ce cas. • Au niveau du « langage ». — Certaine réalisation du phonème r (le r « roulé ») peut exprimer — involontairement — que l'on est paysan ou bourguignon.

Il n'est nullement nécessaire, pour cela, d'en être conscient. — Même réflexion en ce qui concerne l'usage de tel ou tel « niveau de langue ». — La présupposition, dont parle Ducrot, est le plus souvent inconsciente.

Et pourtant, en un certain sens, elle nous exprime.

Cela peut être vrai même dans des oeuvres qui requièrent pourtant une grande vigilance critique et théorique (et donc, comme on serait tenté de le dire familièrement, un « haut niveau de conscience »).

Par exemple pour Viète l'algèbre ne représentait en fait qu'un procédé de notation plus commode, sans plus, pour l'essentiel.

Il ne mesurait pas (ses contemporains non plus) la différence entre elle et l'Arithmétique alors même qu'il en était l'« inventeur ». • Au niveau « gestuel ».

On dit parfois que nos mains « parlent » et qu'il est tout particulièrement difficile de maîtriser cette expression (le plus souvent inconsciente) de nous-même. • Au niveau de notre « graphisme », etc..

(en art ?). • Repérer un certain nombre d'éléments de recherche dans les commentaires des sujets « La parole et le silence » ; « Le langage ne sert-il à dire que ce que l'on pense ? » ; « L'art est-il un langage ? ». Le verbe « exprimer » a pour racine étymologique le préfixe latin « ex » qui désigne toute activité d'extériorisation, un mouvement du dedans vers le dehors.

Cette considération étymologique nous permet de voir qu'exprimer est l'activité qui désigne un passage de l'intérieur vers l'extérieur dans le domaine de la pensée : il s'agit de rendre public, mondain, nos vécus intérieurs, nos perceptions intimes, nos idées.

Pour le dire d'une manière plus condensée, on appelle expression la mondanisation de l'intériorité d'un sujet (mondanisation : c'est-à-dire le mouvement qui rend mondain, public, extérieur).

Prenons garde à une conclusion rapide que nous pourrions faire : l'expression n'a pas pour unique médium le langage oral.

Il existe également une expression qui passe par le medium du corps, un langage tout aussi expressif qui peut être maitrisé (pensons à la danse) ou plus spontané (les expressions incontrôlées du visage).

De plus, il existe une expression médiatisée, c'est-à-dire qui passe par l'intermédiaire d'objets que nous avons créés, tels les artefacts de l'art.

En somme, l'expression est une activité qui passe par de multiples médiums : langage, langage du corps, productions artistiques du sujet. Quand nous disons le mot « conscience » nous faisons référence à deux objets distincts dont le premier est le moyen de l'autre : d'une part, nous désignons la faculté qu'à notre esprit de saisir ce qui se passe en nous ou en dehors de nous, c'est ce que nous nommerons « conscience psychologique ».

Et d'autre part, nous faisons référence à la conscience morale, qui vient après la conscience psychologique, quand le sujet juge de la valeur morale de son action ou de ses intentions. Si nous nous demandons si l'on exprime uniquement ce dont on a conscience, cela signifie que nous sommes invités à réfléchir exclusivement sur le premier sens du mot conscience que nous venons de définir, à savoir l'aperception de nos propres représentations, ce savoir réflexif de nos représentations.

A première vue, que l'on puisse exprimer uniquement ce dont on a conscience parait à ce point évident que la question qui nous est posée en devient presque illégitime : bien entendu que nous n'exprimons que ce dont on a conscience, car le langage n'est pas une activité spontanée, mais un effort d'extériorisation de ce dont nous savons que nous en avons connaissance. D'autre part, la conscience désigne la totalité de l'activité psychique pour certains auteurs, de sorte qu'il est en vérité impossible d'exprimer ce dont on n'a pas conscience, car en dehors de la conscience, il n'y a rien.

Mais ne faisons-nous pas fausse route en prétendant une telle chose ? Il se peut en effet que la conscience n'épuise pas la totalité de notre activité psychique, que la conscience soit déterminée par autre chose qu'elle-même, à moins que cette autre chose lui-même s'exprime.. »

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