n'existe-t-il que des vérités de type scientifique ?
Extrait du document
«
Ce sujet est d'un type un peu difficile car comme vous l'avez sans doute remarqué il mêle deux notions : la vérité et
la science.
La modalité de la question est très simple : elle suppose qu'il existe un certain type de vérités et invite à
se demander s'il peut en exister d'autres.
Commencez donc par vous demander qu'est-ce qu'une vérité de type
scientifique (vous pouvez pour cela prendre un exemple comme le fait que la Terre tourne autour du soleil...).
Ce
type de vérité paraît en quelque sorte si indiscutable qu'elle serait en quelque sorte le modèle de toute vérité : les
vérités appartenant à d'autres domaines ne seraient alors que de pales imitations de ce modèle.
Il faudrait bien sûr
illustrer et justifier un tel point de vue.
Demandez-vous alors s'il n'existe pas des vérités d'un type radicalement
différent qui ne pourrait satisfaire aux exigences de la science et qui pourtant peuvent être conçues comme des
vérités , pensez par exemple aux vérités du cœur .
La vérité, c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions, ce à quoi l'esprit peut donner son assentiment, par
suite d'un apport de conformité avec l'objet de pensée.
La science est un genre de savoir, conformément au premier
sens du mot « scientia ».
Le domaine scientifique concerne une connaissance rationnelle, obtenue soit par la voie
démonstrative, comme les mathématiques, soit par observation et vérification expérimentale, comme par exemple la
physique.
La vérité dans le domaine scientifique désigne donc ce qui est vérifiable de façon universelle ( puisqu'elle
est rationnelle ) et par conséquent, objective.
Mais toutes les vérités relèvent-elles du domaine scientifique ? Fontelles toutes appel à un type de démonstration, à une expérimentation quelconque ?
Pour se demander si toutes les vérités sont scientifiques, il faut d'abord définir les critères qui permettent la
scientificité d'une vérité, il faut analyser les limites de ces vérités alors établies, puis on examinera s'il existe
d'autres vérités susceptibles d'êtres atteintes autrement, relevant ainsi d'autres fonctions que celles du domaine de
la science.
[Seule la science, qui repose sur la logique et confronte sans cesse théorie et expérience, parvient à la
vérité.
Les règles de la logique sont universelles.
Elles servent de fondement à tout raisonnement
scientifique.
Il n'y a qu'en science que l'on peut objectivement confronter théorie et expérience.]
La logique est le seul guide de la raison
Tous les raisonnements (ou du moins ceux d'entre eux qui sont reconnus logiquement valables) s'appuient sur
des principes, qui, selon une célèbre formule de Leibniz, « sont nécessaires comme les muscles et les tendons
le sont pour marcher quoiqu'on n'y pense point ».
Ces principes ne figurent jamais explicitement dans nos raisonnements mais ils sous-tendent toutes les
démarches.
a) Le principe d'identité.
C'est d'abord le principe d'identité qui est à tel point fondamental et nécessaire (sans lui aucune pensée ne
serait possible) que son énoncé déconcerte toujours un peu (tant il paraît aller de soi) : « Ce qui est, est ; A
est A ».
Par exemple, lorsque le géomètre a défini le triangle et qu'il entreprend de déduire toutes les
propriétés des triangles, il va de soi qu'il prend toujours le concept de triangle au sens où il l'a défini.
Le sens
de ce concept reste identique dans tous les moments du raisonnement.
Sans cela notre pensée serait tout à
fait incohérente.
On le formule ainsi : « Une chose est ce qu'elle est » ou encore « A est A ».
Ce principe fondamental exprime
simplement le besoin qu'a la pensée d'être en accord avec elle-même.
Il nous oblige à ne pas changer la
définition des concepts en cours de raisonnement.
b) Le principe de non-contradiction.
Sa formule est : « Une chose ne peut pas, en même temps, être et n'être pas » ou encore « A n'est pas non
A ».
Aristote a donné de ce principe la définition suivante : « Un même attribut ne peut pas être affirmé et nié d'un
même sujet en même temps et sous le même rapport.
» Par exemple, o ne peut pas dire à la fois d'une plante
qu'elle est verte et qu'elle n'est pas verte.
Le principe de Contradiction n'est que la forme négative du principe d'identité.
Aristote l'énonce ainsi : « Il est
impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas au même sujet sous le même rapport.
»Par
exemple, le cheval d'Henry IV ne peut pas être à la fois blanc et non blanc.
Le principe.
Ou bien il pleut, en ce
moment, ou il ne pleut pas.
Le principe du tiers exclu élimine une troisième éventualité.
c) Le principe du tiers exclu.
Il découle du principe de non-contradiction.
On le formule ainsi : « De deux propositions contradictoires, si.
»
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