Ne désire-t-on que ce qui a du prix pour autrui ?
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«
VOCABULAIRE:
AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.
2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas
moi.
3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est
pas moi (alter)." (Sartre).
Les autres hommes, mon prochain.
C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un
moi autre, une personne).
DÉSIR : Tension vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir.
Comme
objet, c'est ce à quoi nous aspirons; comme acte, c'est cette aspiration même.
Le désir se distingue de la volonté, qui n'est pas un simple mouvement mais une organisation réfléchie de moyens en
vue d'une fin.
Le désir peut aller sans ou contre la volonté (un désir, par exemple, que je sais interdit et que je ne
veux pas réaliser); la volonté peut aller sans le désir (la volonté d'ingurgiter un médicament quand, pourtant, je ne
le désire pas).
Finalement, on peut dire que vouloir, c'est désirer au point d'agir effectivement pour atteindre ce qu'on désire.
Ce
qu'on veut, c'est toujours ce qu'on fait, de même que ce qu'on fait, c'est toujours ce qu'on veut.
On peut
finalement considérer la volonté comme une espèce de désir, c'est-à-dire comme le désir dont la satisfaction
dépend de nous.
THÈMES DE RÉFLEXION
• Remarquer que peu importe, pour traiter le sujet, de croire ou de noter qu'il arrive qu' « on désire ce qui a du prix
pour
autrui ».
Le problème est de savoir si « on ne désire que ce qui a du prix pour autrui.
»
• Que désire-t-on ? Qui (ou quoi) désire en nous ?
— Selon Hegel, la véritable finalité du désir n'est pas tel ou tel objet sensible mais l'unité de la subjectivité avec
elle-même, unité que la conscience cherche à travers la reconnaissance d'un autre désir.
— Selon la psychanalyse freudienne, le désir n'est pas fondamentalement désir d'objet : il est des désirs sans
objets.
Ce qui est vécu comme « manque » par le sujet et qui fait naître une demande fixée sur un objet déterminé
trouve sa référence « en réalité » dans le champ des fantasmes inconscients qui renvoient à l'histoire du sujet.
Comme le notent Auroux et Weil dans leur Nouveau vocabulaire des études philosophiques (Hachette) à l'article
désir : « Pour Freud, le désir inconscient est lié à la satisfaction hallucinatoire qui suppose la réactivation de
schèmes perceptifs, associés à la situation favorable antérieure (enfance).
Lacan considère ce mode hallucinatoire
de satisfaction comme étant la seule réalité du désir.
»
— On peut observer, selon Lebovici et Diatkine, chez l'enfant psychotique ou pré-psychotique, de vrais fantasmes
de désir où il y a perte des limites conscient-inconscient, Ça-Moi-réalité...
Introduction (remarques succinctes)
• Signification générale du désir : objet de multiples approches, car semble mettre en jeu la réalité même de l'être
humain.
• Ambivalence du terme : à la fois conscience d'un manque et tendance permanente de l'être en quête de sa propre
affirmation.
• Au-delà des jugements de valeur (éthique traditionnelle) : nécessité de cerner l'objet même du désir et son
fonctionnement réel.
• Dimension sociale de toute existence humaine : si le désir implique l'autre dès les premières expériences
relationnelles, son sens peut-il se réduire à une telle détermination?
• Présentation du libellé du sujet : «Ne désire-t-on que ce qui a du prix pour autrui ? »
Première partie : analyse de la question et mise en place du problème
• Implications et présupposés de l'énoncé : on désire ce qui a du prix pour autrui.
Le problème à étudier semble donc
tenir tout entier dans la définition du désir.
Dans quelle mesure celle-ci implique-t-elle une référence à autrui? Cette
référence est-elle obligée? Une réflexion sur l'objet même du désir semble nécessaire.
Cette réflexion, elle-même,
n'introduit-elle pas une diversité des types de désir? Ces remarques engagent d'ores et déjà une exigence : celle de
spécifier le sujet.
• La question posée semble appeler une pure et simple élucidation d'un fait : le désir se présente ici comme une
réalité immédiate de l'être, une émanation spontanée de l'existence.
On sait que sur ce point, la tradition
philosophique a statué de façons très diverses : l'homme a-t-il un pouvoir sur ses désirs? Peut-il les changer? les
multiplier? Autant de questions que l'on retrouve dans le problème central de la genèse du désir.
• Analyse des termes : expression «ce qui a du prix» doit être prise ici dans sa signification la plus large, compte
tenu du contexte.
Il ne s'agit pas seulement de la «valeur marchande», mais de la reconnaissance mutuelle qui,
dans toute relation intersubjective (c'est-à-dire entre deux consciences), sous-tend le désir.
• Mise en place des objectifs de réflexion : on s'attachera dans un premier temps à définir rigoureusement le désir,
pour saisir à quel moment une telle définition peut impliquer la référence à autrui.
Cette implication sera ensuite
explicitée et développée.
Sa portée sera reconsidérée et problématisée.
Enfin, une réflexion approfondie sur le
rapport entre désir spontané et désir contrôlé s'efforcera de dégager les implications du sujet en ce qui concerne la
genèse du désir et l'emprise plus ou moins grande que l'homme peut avoir sur ses propres désirs..
»
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