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Nature/Culture

Publié le 03/11/2023

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« CHAPITRE 1 NATURE / CULTURE I.

Approche étymologique et sémantique - NATURE : vient du latin ““ (naitre) Ce qui est donnée de façon brute : c’est l’ensemble de tout ce qui existe avant transformation par le travail de l’homme (règne animal, végétale, minéral) —> le concept naturel s’oppose à l’artificielle (sur un plan écologique) Ce qu’est une chose ou un être (essence) : c’est l’ensemble des caractères d’un être ou d’une chose indépendamment des circonstances —> l’essence s’oppose à l’accident (sur un plan philosophique) Ensemble des caractères innés donner par hérédité biologique —> l’innée s’oppose à l’acquis (sur un plan biologique) - CULTURE : du latin < - Colere : habiter, cultiver, honorer ; suggère que la culture se réfère, en général, à l’activité humaine - Cultura : définit l’action de cultiver la terre puis celle de cultiver l’esprit, l’âme (Cicéron, Tusculanes, II, 13) La nature (au 2ème sens) est ce qui est : Invariable : on ne peut la modifier Nécessaire : cela est ainsi et ne peut être autrement Universel : elle est valable partout et de tout temps La culture est ce qui est : Variable : on peut la modifier Contingent : c’est ainsi mais cela pourrait être autrement Divers(ifié) : la culture varie selon les lieux et les époques Repère : contingent / nécessaire / possible II.

L’homme est-il un être de nature et/ou de culture ? 1) INNÉE ET ACQUIS La nature humaine renvoie à l’idée que l’homme a une identité stable grâce à plusieurs propriétés permanentes qui le distingueraient des autres êtres vivants.

C’est ce qu’on appelle aussi l’essence. Ces propriétés se distinguent en deux catégories :- l’inné : ce qui est donné à la naissance- l’acquis : ce que l’on devient par contact avec notre environnement Le naturel est l’ensemble des caractéristiques innées et des comportements instinctifs qui nous ont été transmit par hérédité biologique, l’on doit cela à notre appartenance appartenance à une espèce animal particulière : homo sapiens sapiens. —> Par exemple : notre anatomie particulière, les besoins vitaux, l’instinct vital. Le culturel, correspond à l’acquis, c’est-à-dire l’ensemble des caractéristiques conventionnelles et institutionnelles qui nous ont été transmit par héritage social par la société à laquelle on appartient —> Par exemple, notre langue, ce qu’on apprend à l’école, ce qu’on apprend auprès de notre famille, etc. Ainsi on aurait une première couche qui est l’inné, et une deuxième qui est l’acquis soit le culturel. 1ère conséquence : aspect positif L’idée de nature humaine permettrait de concevoir l’humanité comme un tout, indépendamment des différences culturelles. 2ème conséquence : aspect négatif Si on part de l’idée qu’il existe bien une nature humaine, alors celui qui ne correspond pas aux critères de cette nature peut être rejeté de l’humanité, et même certaines mœurs ou coutumes peuvent être considérées comme contre nature, telle l’homosexualité par exemple. L’idée de nature humaine permet de penser la nature comme étant antérieure à la culture.

Le naturel et le culturel seraient donc deux éléments séparables qui s’ajouteraient l’un à l’autre.

D’un côté, ça permet de concevoir une humanité universelle, mais de l’autre, ça peut être utilisé pour exclure certains hommes de cette humanité. 2) SECONDE NATURE Cf.

L’enfant sauvage de François Truffaut inspiré d’une histoire vraie, celle de Victor de l’Aveyron in Les enfants sauvages de Lucien Malson Au XVIIIe siècle, en Aveyron, on retrouve un enfant d’une dizaine d’années, qui semble avoir été abandonné très jeune et avoir vécu en pleine nature, loin de ses semblables.

Il se comporte comme un animal, il crie, il marche à quatre pattes. Le docteur Itard accepte qu’on lui confie, afin de savoir s’il est possible de l’éduquer.

Certains apprentissages fonctionnent mais l’enfant ne réussira pas à parler. Cette exemple nous montre qu’il n’y a pas vraiment de nature humaine universelle, puisque l’ensemble des caractéristiques qui nous distingueraient des animaux ne seraient pas innée, car même le fait de se tenir debout pour marcher n’est pas naturel pour l’enfant sauvage : on lui apprend mais il se remet à marcher à qu’astre pattes dès qu’il retourne dans la nature. En fait, tout ce qui constitue l’homme dépend de la culture : son identité dépend de son environnement et de ce qu’il en fait. On peut même aller plus loin : notre ventre, nos poumons dépendent de l’action de notre environnement car ils changent en fonction de ce qu’on a mangé ou si on a fumé. Donc, pour définir la nature humaine, il nous reste uniquement des fonctionnements biologiques généraux.

Mais ces fonctionnements biologiques ne permettent pas de différencier l’homme de l’animal, donc ils ne permettent pas de définir une nature humaine car même les instincts ou les pulsions les plus basiques de l’homme dépendent de la culture. Selon le sociologue Pierre Bourdieu, il faudrait parler de « seconde nature » qui correspond à l’ensemble des caractéristiques acquises, mais enracinées si profondément en nous et qui sont devenus tellement normales qu’on les croit « naturelles » et qu’on peut difficilement s’en défaire. —> Par exemple, ce serait la nature de l’homme d’être orgueilleux, ambitieux, alors que la femme serait par nature douce, sensible, et autres clichés.

On croit aussi que la nature de l’homme, c’est d’être hétérosexuel ou que la femme possède un instinct maternel. En réalité c’est la société nous éduque ainsi.

Avec elle, on apprend à parler, on apprend des gestes, des attitudes, qui sont autant de manières de vivre et de penser.

On assimile inconsciemment ces habitudes comme étant naturelles, et donc la culture devient une seconde nature, c’est-à-dire qu’on confond des pratiques culturelles avec des déterminations naturelles “J’ai grand peur que cette nature ne soit elle-même qu’une première coutume, comme la coutume est une seconde nature“ Blaise Pascal dans ses Pensées —> On a tendance à prendre pour naturel ce que notre culture nous a appris à définir comme tel dans le discours dominant ou via nos habitudes. Conséquence : il n’existe pas de nature humaine car tout en l’homme est culturel. Nouveau problème III.

Différence entre l’animal et l’humain —> Par exemple, ce serait la nature de l’homme d’être orgueilleux, ambitieux, alors que la femme serait par nature douce, sensible, et autres clichés.

On croit aussi que la nature de l’homme, c’est d’être hétérosexuel ou que la femme possède un instinct maternel. Blaise Pascale : préface du “traité de vie“ - Les animaux acquièrent instinctivement et naturellement leur connaissance pour survivre et prospérer dans leur environnement. "Les ruches des abeilles (…) forment cet hexagone aussi exactement la première fois que la dernière." Cela montre que les abeilles construisent leurs ruches de manière instinctive et précise dès le début, sans avoir besoin d'apprentissage continu. - Mais leur connaissance est limité à ce qui est essentiel à leur survie. "La nature les instruit à mesure que la nécessité les presse ; mais cette science fragile se perd avec les besoins qu’ils en ont : comme ils la reçoivent sans étude, ils n’ont pas le bonheur de la conserver." Ce passage indique que les animaux acquièrent des connaissances naturellement en fonction de leurs besoins immédiats, mais ces connaissances disparaissent lorsque les besoins changent. - Contrairement à l’homme qui lui acquis des connaissance tout au long de sa vie.

Ce qui lui permet de progresser en accumulant des connaissance, en les transmettant aux génération futures grâce à l’héritage social "Il n’en est pas de même de l’homme, qui n’est produit que pour l’infinité." Cette phrase souligne que l'homme est différent des animaux en ce sens qu'il est destiné à une quête de connaissance et de perfection continue. Blaise Pascale met en avant la différence entre l’acquisition des connaissances par les animaux et par l’homme. Jean Jacques ROUSSEAU : Discours sur l’origine et les fondements de l’égalité parmi les hommes - L’auteur va clairement distinguer l’homme de l’animal, avec sa facultés de se perfectionner.

C’est-à-dire se capacité à acquérir de nouvelles compétences et connaissances au fil du temps par le biais de l’apprentissage "c’est la faculté de se perfectionner, faculté qui, à l’aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l’espèce que dans l’individu." L’auteur mentionne la "faculté de se perfectionner" comme une qualité spécifique à l'homme qui le distingue des animaux.

Cette faculté est décrite comme une capacité à se développer et à acquérir de nouvelles compétences au fil du temps grâce aux circonstances IV.

L’homme est sujet à devenir imbécile Le fait de pouvoir se cultiver renvoie, selon Rousseau, à l’idée d’une nature perfectible –notamment par l’éducation et le travail , ce qui mène à la culture. Jean Jacques ROUSSEAU : Discours sur l’origine et les fondements de l’égalité parmi les hommes - Mais l’homme peut devenir imbécile, puisque si il perd ses acquis et sa faculté de se perfectionner, contrairement aux animaux qui eux ont leur instinct tout au long de leur vie, alors l’homme peut devenir sujet à être imbécile "l’homme, reperdant par la vieillesse ou d’autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas.... »

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