Montaigne a dit : « fâcheuse éducation, qu’une éducation purement livresque. » ?
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Sujet : Montaigne a dit : « fâcheuse éducation, qu'une éducation purement livresque.
»
Discussion : Montaigne dans les Essais, dans le chapitre De l'Education, dénonce ce qu'il appelle l'éducation livresque, c'est-à-dire qui
ne consiste pour l'élève qu'à savoir par coeur ses leçons sans jamais chercher à les comprendre.
Ainsi, il se place en précurseur de
ceux qui accuseront l'éducation de n'être qu'une domination du professeur sur l'élève.
C'est Montaigne lui-même qui proposa qu'on
mette l'élève au centre de l'éducation et que tout son apprentissage tienne compte de ses besoins, de ses difficultés personnelles, et de
sa rapidité.
Suggestion de plan :
Première partie : Une pédagogie abstraite et autoritaire
Une éducation qui ne serait qu'un pur récit des livres et des manuels scolaires n'aurait pour ainsi dire aucune vocation d'apprentissage
ni de compréhension.
Par conséquent, si un élève connaît sa leçon par coeur, cela ne veut pas dire qu'il la comprend.
Et qu'est-ce que
le récit sans la compréhension ? Montaigne, dans cette citation, propose une opinion très avancée de l'éducation qui à son époque était
justement purement livresque et ne tenait absolument pas compte du caractère de chaque élève.
L'éducation doit-elle être centrée sur
l'élève ou sur le maître ? Est-ce que l'instruction passe nécessairement par un apprentissage scolaire ? « Etre cultivé c'est, en chaque
ordre, remonter à la source et boire dans le creux de sa main, non point dans une coupe empruntée.
» Propos sur l'éducation, Alain.
Deuxième partie : La figure du maître
On peut considérer que c'est cette interrogation qui a poussé certains aux actions de Mai 68 : il faut abolir une éducation qui ne repose
que sur la mémoire et sur une autorité en oubliant la nécessité qu'il y a pour l'élève de comprendre ce qu'il apprend et la nécessité
d'en jouir.
Ce phénomène conduit en partie à l'abolition des hiérarchies entre maîtres et élèves qui pouvaient exister.
Cette autorité et
ce déplaisir liés à l'apprentissage sont évidemment incarnés en la personne du maître, du professeur.
Il se crée ainsi une sorte de
terreur dans laquelle l'élève est pris et contraint d'obéir : loin de toutes formes de satisfaction il règne une sorte de dictature de l'aîné
sur l'enfant.
Il y a d'un côté celui qui sait et de l'autre celui qui ignore.
Il est important de souligner que dans un rapport de cette nature
pour que l'un s'épanouisse il faut que l'autre s'épanouisse aussi.
Ainsi il va de l'intérêt commun de trouver une entente sur un même
principe.
Si l'élève est heureux et intéressé par ce qu'il apprend, alors le maître s'accomplit dans sa tâche d'enseignant.
« Il faut qu'un
maître mette ses disciples en garde contre lui-même : cela fait partie de son humanité.
» Aurore Nietzsche.
Et dans un sens ne pourrions-nous pas dire que si le rapport maître/disciple se noue aussi difficilement c'est par le refus inconscient de
celui qui sait d'instruire celui qui ne sait pas ? En quelque sorte la crainte du maître de se voir dépassé par son élève ne serait-elle pas
un motif suffisant pour illustrer la difficulté de communication entre les deux individus ?
Troisième partie : Éducation et monde extérieur
Aujourd'hui on peut constater que depuis plusieurs années la société tente de chercher une solution aux problèmes liés à l'éducation.
Quel serait le meilleur moyen pédagogique ? Quelle serait la solution pour permettre aux élèves de s'intéresser à ce qu'on leur
enseigne et par conséquent aux maîtres d'apprécier leur métier ?
« Ces propos sévères ne sont pas intéressants par eux-mêmes ; c'est que par eux-mêmes ils ne
sont pas ; il faut les faire et les soutenir.
» Propos sur l'éducation, Alain.
L'espace de l'école n'est
évidemment pas le seul à enrichir l'intelligence, l'élève doit être éveillé à la diversité du monde et
à la multiplicité des formes de l'expérience.
« Le professeur ne doit pas apprendre des pensées [...] mais à penser.
Il ne doit pas porter
l'élève mais le guider, si l'on veut qu'à l'avenir il soit capable de marcher de lui-même.
» Kant,
Propos de pédagogie.
Conclusion :
Cependant le débat continue.
Beaucoup disent que les élèves ont des devoirs et que peu importe
leurs sentiments à cet égard, ils se doivent de les réaliser.
La volonté individuelle perd ainsi tout
sens.
Il y a donc une séparation radicale entre plaisir et devoir.
Tout ne doit pas nécessairement
être agréable, mais un devoir doit être accompli coûte que coûte.
Ainsi la volonté d'un individu
n'entre plus en considération, et par conséquent l'apprentissage se dissocie totalement du plaisir..
»
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