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MIEUX VAUT SE PERDRE DANS LA PASSION QU'AVOIR PERDU TOUTE PASSION ?

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« VOCABULAIRE: PASSION: * Ce que l'âme subit, ce qu'elle reçoit passivement.

Chez Descartes, le mot désigne tout état affectif, tout ce que le corps fait subir à l'âme.

Son origine n'est pas rationnelle ni volontaire. * Inclination irrésistible et exclusive qui finit par dominer la volonté et la raison du sujet (la passion amoureuse). Problématique: Se perdre, c'est perdre sa souveraineté, son autonomie, sa liberté.

Mais, il se peut que la passion donne sens à la liberté.

Une liberté accompagnée de conscience réflexive permettrait alors d'assumer pleinement ses passions, sans s'y engloutir, à la condition de pouvoir garantir la possibilité de l'unité du moi. Discussion : Le sujet implique une perception négative de la passion en y accolant l'idée de perte : qui est pris par la passion décline toute responsabilité et se livre aux égarements les plus imprévisibles. « Les passions sont comme la peste et le typhus.

Cessez de les combattre, elles reviennent.

» Alain, Propos du 21 juin 1930. Cependant, à côté de ce jugement dépréciatif, pointe l'idée que la passion a une vocation positive, puisqu'elle est aussi ce qui donne vie aux êtres, ce qui leur insuffle le courage de se battre et d'exister. Suggestion de plan : Première partie : Du danger de la passion Il faut commencer tout d'abord par comprendre ce que signifie la force qu'est la passion : « On peut généralement définir [les passions comme] des perceptions, ou des sentiments, ou des émotions de l'âme, qu'on rapporte particulièrement à elle, et qui sont causées, entretenues et fortifiées par quelque mouvement des esprits.

» Descartes, Les Passions de l'âme, 1649. On retient particulièrement l'image du mouvement qui fait de la passion un élan et donc une dynamique.

Mais cette sortie hors de soi-même est interprétée comme un égarement dont chacun est la victime. « La raison est, et elle ne peut qu'être l'esclave des passions; elle ne peut prétendre à d'autres rôles qu'à les servir et à leur obéir.

» Hume, Traité de la nature humaine, 1740. La dualité folie/raison inscrit les passions du côté de l'immaîtrisé, donc du côté de la folie.

En ce sens, l'être qui s'abandonne à ses passions donne libre cours à ce qui en lui est de l'ordre irrationnel et ne peut être mis sous le contrôle de la raison.

On observe donc un double mouvement : la raison fait l'homme maître de lui-même, tandis que la passion fait l'homme assujetti.

Il apparaît que cet asservissement est plus facile à obtenir que le contrôle de soi : « L'homme est plus capable de vaincre les obstacles naturels que de se maîtriser lui-même.

Dans le premier cas, il procède avec calme et patience, dans l'autre il subit l'entraînement des passions.

» Cournot, Revue sommaire des doctrines économiques, 1877. Deuxième partie : La passion motrice « Suivant la définition des stoïciens, la sagesse consiste à prendre la raison pour guide; la folie, au contraire, à obéir à ses passions; mais pour que la vie des hommes ne soit pas tout à fait triste et maussade, Jupiter leur a donné bien plus de passions que de raison.

» Érasme, Éloge de la folie, 1511. La folie désignée tout à l'heure n'est donc pas synonyme d'aliénation, mais peut mettre en évidence certaines facultés individuelles que la raison fait taire.

Érasme présente avec une certaine ironie la contradiction abritée par. »

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