Mes yeux me trompent-ils ?
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CORRECTION DE DISSERTATION
autour du sujet suivant :
« Mes yeux me trompent-ils ?»
Introduction :
Il est de tradition philosophique de douter des données visuelles : Platon nous enseigne, dans son « mythe de la Caverne » que
les prisonniers se leurrent en ne voyant que les ombres de marionnettes sur la paroi d'une grotte ; Descartes nous invite à
douter des données des sens en les relativisant par ceux du rêve.
Cependant, les yeux ou le regard symbolisent la conscience de la vérité ou de la réalité: « il faut le voir pour le croire » dit-on,
et le regard ( d'abord des yeux ) devient celui de l'esprit.
Ce n'est donc pas pour rien, par exemple, que les francs-maçons
arborent un oeil dans le « Delta mystique », triangle entouré de rayon, confondu avec la pointe d'une pyramide et la divinité
trinitaire.
L'oeil symbolise alors la lucidité, la fidèle et honnête prise en compte de la réalité, cruelle ou non.
Nos yeux nous trompent-ils donc ? Ne nous font-ils pas prendre conscience naturellement de la réalité ?
La réalité que l'homme prend en compte est le fruit de ses propres jugements ; les yeux sont trop fragiles et surtout trop
partiels pour nous donner une vérité complète des choses.
Cela ne veut pourtant pas dire que les yeux n'aient point un rôle à
jouer dans la prise en compte de la réalité.
Même insuffisants, ne sont-ils pas nécessaires ? Ils le sont dans la mesure où le
jugement seul pourrait à son tour nous jouer des tours, voire des illusions intellectuelles : comment pourrions-nous par exemple
parler de couleurs ou de mouvement sans le témoignage des yeux ? Cependant, le jugement n'est pas nécessairement compatibles
avec les yeux.
Le jugement est secondaire et ne peut que compromettre l'apport des yeux.
Les yeux, seuls, ne sont-ils pas
garants d'une réalité sensible « brut », et peut-être même plus complète que celle transmise par d'autres sens ? Les yeux,
envisagés en soi et dans leur rôle pur de réception, trompent-ils ?
Développement
[ I) OUI ] Les sens ne donnent aucune réalité.
Ce qui crèvent les yeux est
faux.
[ A) parce que ] Les sens sont trompeurs.
Ils ne font pas se fier à ses 5 sens car ceux nous renvoient des sensations qui ne sont
pas fiables
ÿcf) Descartes et l'argument du rêve qui lui sert, dans les Méditations
Métaphysiques, à douter des données des sens dans la mesure où ceux-ci sont autant
effectifs dans les rêves.
Or ceux-ci s'évanouissent ; ce que je ressens dans la vie
quotidienne par mes sensations ne sont donc pas non plus fiables.
Dans la deuxième Méditation, Descartes observe un morceau de cire "qui vient d'être
tiré de la ruche, il n'a pas encore perdu la douceur du miel qu'il contenait, il retient
encore quelque chose de l'odeur des fleurs d'où il a été recueilli ; sa couleur, sa
figure, sa grandeur sont apparentes : il est dur, il est froid, on le touche, et si vous le
frappez, il rendra quelque son".
Connaître un corps, c'est apparemment le connaître
par les caractères que nous percevons : son odeur nous renseigne sur son origine,
ainsi que sa couleur, sa consistance, sa température, le son qu'il rend, sa forme et sa
taille.
Approchant ce bloc de cire d'une flamme, sa "saveur s'exhale, l'odeur
s'évanouit, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe, à peine le peut-on
toucher, et quoiqu'on le frappe il ne rendra plus aucun son".
S'agit-il de la même cire ? Tous les caractères distinctifs par
lesquels on le connaissait ont disparu, mais "il faut avouer qu'elle demeure, et personne ne le peut nier".
Les organes des sens ne
peuvent donc rien nous apprendre de stable ni de certain.
Ce que nous percevons de la cire ne nous apprend rien d'elle.
Fondue,
il ne demeure d'elle que quelque chose de flexible, d'étendu et de muable.
Imaginant la cire je ne connaîtrai rien de plus d'elle.
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