Aide en Philo

Merleau-Ponty: L'usage qu'un homme fera de son corps est transcendant...

Extrait du document

L'usage qu'un homme fera de son corps est transcendant à l'égard de ce corps comme être simplement biologique. Il n'est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d'embrasser dans l'amour que d'appeler table une table. Les sentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme les mots. Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain sont en réalité des institutions. Il est impossible de superposer chez l'homme une première couche de comportements que l'on appellerait « naturels » et un monde culturel ou spirituel fabriqué. Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme, comme on voudra dire, en ce sens qu'il n'est pas un mot, pas une conduite qui ne doive quelque chose à l'être simplement biologique - et qui en même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une sorte d'échappement et par un génie de l'équivoque qui pourraient servir à définir l'homme. Merleau-Ponty
• Pour Merleau-Ponty, il n'est pas possible de distinguer le naturel du culturel. L'un et l'autre sont étroitement imbriqués. L'homme est un mixte de naturel et de social. • La nature (le biologique) est présente dans les faits humains réputés d'origine sociale (ex. le langage) et inversement le social est à l'oeuvre dans les faits dits naturels (le cri dans la colère). • Tout est simultanément conventionnel et naturel chez l'homme. Les comportements humains ne sauraient donc être expliqués par référence au social non plus qu'au naturel, puisqu'ils sont irréductibles à l'un et à l'autre. • Cette thèse ne remet-elle pas en cause la conception métaphysique classique? L'homme est ancré dans le naturel, mais il le détourne constamment, dans un « échappement » qui est un dépassement et qui fonde sa liberté.

« PRESENTATION DE LA "PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION" DE MERLEAU-PONTY Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) est le représentant, avec Sartre et Levinas, d'une phénoménologie française qui a su s'approprier de manière originale la volonté de Husserl de décrire les expériences et les opérations fondamentales de la conscience.

Intégrant à l'inspiration phénoménologique les résultats des sciences de son temps, Merleau-Ponty construit son discours en réfutant les thèses qui lui semblent désormais factices. Concernant l'action humaine, il critique dans la Structure du comportement (1942) deux positions opposées : le naturalisme, qui la réduit à un mécanisme réflexe et l'intellectualisme cartésien ou kantien, qui la font émaner mystérieusement de l'esprit.

La Phénoménologie de la perception poursuit ce chantier en tentant de montrer que l'ouverture de notre conscience au monde est toujours déjà tissée par les rapports de notre corps propre' et de son environnement. L'usage qu'un homme fera de son corps est transcendant à l'égard de ce corps comme être simplement biologique.

Il n'est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d'embrasser dans l'amour que d'appeler table une table.

Les sentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme les mots.

Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain sont en réalité des institutions.

Il est impossible de superposer chez l'homme une première couche de comportements que l'on appellerait « naturels » et un monde culturel ou spirituel fabriqué.

Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme, comme on voudra dire, en ce sens qu'il n'est pas un mot, pas une conduite qui ne doive quelque chose à l'être simplement biologique - et qui en même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une sorte d'échappement et par un génie de l'équivoque qui pourraient servir à définir l'homme.

MERLEAU-PONTY QUESTIONNEMENT • En quoi peut-on dire que tout est « naturel » chez l'homme ? • En quoi peut-on dire que tout est « fabriqué » chez l'homme ? • Pourquoi Merleau-Ponty écrit-il : « pas un mot, pas une conduite » ? Différence entre « mot » et « conduite » ? En quoi un « mot » peut-il être dit « naturel » ? • Rapport entretenu dans le texte entre « naturel » et « biologique » ? • Qu'est-ce qui « pourrait servir à définir l'homme » ? « L'équivoque », « L'échappement », les deux ? • Quelles réflexions pouvez-vous faire dans le rapproche¬ ment « simplicité de la vie animale » ...

« génie de l'équivoque » (de l'homme) et « sorte d'échappement » ? • L' « enjeu » du texte est-ce — qu'est-ce que le « naturel » ? — qu'est-ce que le « culturel » ? ou qu'est-ce que l'homme ? • Qu'est-ce qui fait l'originalité (et la valeur ?) de la problématique et de la position établies par Merleau-Ponty ? indications pour la compréhension du texte • Pour Merleau-Ponty, il n'est pas possible de distinguer le naturel du culturel.

L'un et l'autre sont étroitement imbriqués.

L'homme est un mixte de naturel et de social. • La nature (le biologique) est présente dans les faits humains réputés d'origine sociale (ex.

le langage) et inversement le social est à l'oeuvre dans les faits dits naturels (le cri dans la colère). • Tout est simultanément conventionnel et naturel chez l'homme.

Les comportements humains ne sauraient donc être expliqués par référence au social non plus qu'au naturel, puisqu'ils sont irréductibles à l'un et à l'autre. • Cette thèse ne remet-elle pas en cause la conception métaphysique classique ? L'homme est ancré dans le naturel, mais il le détourne constamment, dans un "échappement" qui est un dépassement et qui fonde sa liberté. Thème du texte Dans ce texte extrait de la Phénoménologie de la perception, Merleau-Ponty s'interroge sur le caractère naturel ou culturel de nos comportements.

Il s'intéresse d'un côté aux fonctions qui paraissent les plus « naturelles » (crier dans la colère, embrasser dans l'amour), et de l'autre aux comportements qui semblent relever exclusivement de la culture (appeler « table » une table). Question philosophique à laquelle répond le texte Est-il possible de distinguer, parmi les conduites humaines, celles qui relèvent de la nature et celles qui relèvent de la culture ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles