Merleau-Ponty
Extrait du document
Si
c'est le rapport latéral du signe au signe qui rend chacun d'eux
signifiant, le sens n'apparaît donc qu'à l'intersection et comme
dans l'intervalle des mots. Ceci nous interdit de concevoir comme on
le fait d'habitude la distinction et l'union du langage et de son
sens. On croit le sens transcendant par principe aux signes comme la
pensée le serait à des indices sonores ou visuels, - et on le croit
immanent aux signes en ceci que chacun d'eux, ayant une fois pour
toutes son sens, ne saurait entre lui et nous glisser aucune opacité,
ni même nous donner à penser : les signes n'auraient qu'un rôle de
monition, ils avertiraient l'auditeur d'avoir à considérer telle de
ses pensées. À la vérité, ce n'est pas ainsi que le sens habite la
chaîne verbale et pas ainsi qu'il s'en distingue. Si le signe ne veut
dire quelque chose qu'en tant qu'il se profile sur les autres signes,
son sens est tout engagé dans le langage, la parole joue toujours sur
fond de parole, elle n'est jamais qu'un pli dans l'immense tissu du
parler.
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