Merleau-Ponty
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PRESENTATION DE LA "PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION" DE MERLEAU-PONTY
Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) est le représentant, avec Sartre et Levinas, d'une phénoménologie française qui
a su s'approprier de manière originale la volonté de Husserl de décrire les expériences et les opérations
fondamentales de la conscience.
Intégrant à l'inspiration phénoménologique les résultats des sciences de son temps,
Merleau-Ponty construit son discours en réfutant les thèses qui lui semblent désormais factices.
Concernant l'action
humaine, il critique dans la Structure du comportement (1942) deux positions opposées : le naturalisme, qui la réduit
à un mécanisme réflexe et l'intellectualisme cartésien ou kantien, qui la font émaner mystérieusement de l'esprit.
La
Phénoménologie de la perception poursuit ce chantier en tentant de montrer que l'ouverture de notre conscience au
monde est toujours déjà tissée par les rapports de notre corps propre' et de son environnement.
C'est un lieu commun de dire que nous avons cinq sens et, à
première vue, chacun d'eux est comme un monde sans
communication avec les autres.
La lumière ou les couleurs qui
agissent sur l'oeil n'agissent pas sur les oreilles ni sur le toucher.
Et cependant on sait depuis longtemps que certains aveugles
arrivent à se représenter les couleurs qu'ils ne voient pas par le
moyen des sons qu'ils entendent.
Par exemple un aveugle disait
que le rouge devait être quelque chose comme un coup de
trompette.
Mais on a longtemps pensé qu'il s'agissait là de
phénomènes exceptionnels.
En réalité le phénomène est général.
Dans l'intoxication par la mescaline, les sons sont régulièrement
accompagnés par des taches de couleur dont la nuance, la forme
et la hauteur varient avec le timbre, l'intensité et la hauteur des
sons.
Même les sujets normaux parlent de couleurs chaudes,
froides, criardes ou dures, de sons clairs, aigus, éclatants, rugueux
ou moelleux, de bruits mous, de parfums pénétrants.
Cézanne
disait qu'on voit le velouté, la dureté, la mollesse, et même l'odeur
des objets.
Ma perception n'est donc pas une somme de données
visuelles, tactiles, auditives, je perçois d'une manière indivise
avec mon être total, je saisis une structure unique de la chose,
une unique manière d'exister qui parle à la fois à tous mes sens.
1) a) Quelle est la conception de la perception réfutée par l'auteur dans ce texte et quelle thèse soutient-il ?
b) Quels sont ses arguments ?
2) Expliquez:
a) "chacun d'eux est comme un monde sans communication avec les autres"
b) En vous appuyant sur des exemples du texte, expliquez: "une unique manière d'exister qui parle à la fois à
tous mes sens"
3) Ma perception est-elle une somme de sensations ?
1.
a) Quelle est la conception de la perception réfutée par MerleauPonty dans ce texte et quelle thèse
soutient-il?
La perception, selon la conception mise à distance et critiquée par Merleau-Ponty, serait essentiellement
analytique et séparée.
Elle représenterait un univers mental où les sens ne connaîtraient pas une
communication entre eux.
Lumière, couleurs, sons, etc., fonctionneraient de manière isolée, sans qu'il y ait
entre eux une correspondance.
Par exemple, quand j'écoute de la musique, les notes pénétreraient en moi sans
qu'elles émettent un univers psychique visuel.
Quand je vois un tableau, un paysage, etc., ces représentations
seraient purement visuelles.
Je perçois le célèbre tableau de Klimt, Le Baiser, où un homme et une femme
semblent symboliser l'Amour : une mosaïque dorée pénètre en moi, sans la moindre évocation - selon cette
conception - de sonorités auditives ou musicales.
On pourrait multiplier les exemples.
Merleau-Ponty réfute
cette conception analytique du phénomène perceptif, réduisant ce dernier à un simple processus séparé, sans
nulle élaboration structurale.
Quelle est la thèse soutenue, à l'encontre, par Merleau-Ponty? S'il réfute les préjugés analytiques de la
psychologie classique, il met en avant une conception faisant de la perception une organisation de formes,
découpant des structures où les différents sens s'unifient.
La perception n'est pas une addition et une somme
d'éléments séparés et de fonctions sensorielles disjointes: c'est une unité, une structure globale, un mode
d'organisation où le toucher, la vision, l'audition, etc., s'unifient.
Il existe une correspondance entre les divers
sens.
Il ne faut pas partir de sensations élémentaires et séparées, mais considérer une opération synthétique
de l'esprit, un tout organisé.
1.
b) Quels sont ses arguments?.
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