Merleau-Ponty
Extrait du document
«
Il y a (...) deux vues classiques.
L'une consiste à traiter l'homme comme
le résultat des influences physiques, physiologiques et sociologiques qui
le détermineraient du dehors et feraient de lui une chose entre les
choses.
L'autre consiste à reconnaître dans l'homme, en tant qu'il est
esprit et construit la représentation des causes mêmes qui sont censées
agir sur lui, une liberté acosmique1.
D'un côté l'homme est une partie du
monde, de l'autre il est conscience constituante du monde.
Aucune de ces
deux vues n'est satisfaisante.
À la première on opposera toujours (...)
que, si l'homme était une chose entre les choses, il ne saurait en
connaître aucune, puisqu'il serait, comme cette chaise ou comme cette
table, enfermé dans ses limites, présent en un certain lieu de l'espace et
donc incapable de se les représenter tous.
Il faut lui reconnaître une
manière d'être très particulière, l'être intentionnel, qui consiste à viser
toutes choses et à ne demeurer en aucune.
Mais si l'on voulait conclure
de là que, par notre fond, nous sommes esprit absolu, on rendrait
incompréhensibles nos attaches corporelles et sociales, notre insertion
dans le monde, on renoncerait à penser la condition humaine.
APPROCHE:
• Merleau-Ponty critique et souligne les insuffisances des deux conceptions
classiques de l'homme : le matérialisme et l'idéalisme.
— Contre le matérialisme : sans doute par son corps l'homme fait-il partie du monde (cf.
Sartre : il est chose, parmi les
choses, ustensile parmi les ustensiles).
Cependant il est aussi une conscience, c'est-à-dire une intentionnalité capable
de représentation.
— Contre l'idéalisme : l'homme ne peut être affirmé comme pur esprit puisqu'il est dans et par le monde.
• Les deux thèses classiques pèchent donc par excès de simplification et ne retiennent chacune qu'un des aspects de
l'homme, qu'elles privilégient aux dépens de l'autre.
Ainsi l'idéalisme néglige nos « attaches corporelles et sociales » et
le matérialisme ne rend pas compte de la conscience « constituante du monde ».
I - LES TERMES DU SUJET
Le texte est bâti sur l'opposition de deux couples de concepts : d'un coté, le couple de la CHOSE et du MONDE, de
l'autre, celui de l'ESPRIT et de la LIBERTE.
L'homme est pris dans une alternative que dénonce l'auteur : on veut qu'il
soit chose, mais on veut aussi qu'il soit esprit, ce qui est contradictoire.
Ou encore, on veut qu'il soit dans le monde
mais on veut aussi qu'il soit libre, c'est-à-dire d'une certaine façon (fausse pour l'auteur), hors du monde.
II - ANALYSE DU PROBLEME
MERLEAU-PONTY dénonce deux conceptions "classiques" de l'homme.
Surtout, il essaie de suggérer une solution autre,
intermédiaire, en faisant jouer les unes sur les autres les conséquences fausses auxquelles conduisent ces deux
conceptions, pour qu'elles se redressent mutuellement.
C'est toute la difficulté du texte :
dégager des éléments POSITIFS pour la vraie conception de l'homme, à partir de la confrontation d'éléments
NEGATIFS.
On ne pouvait attendre du candidat qu'il reconstitue la pensée de l'auteur.
En revanche, on attendait qu'il soit très
attentif au texte et au jeu des oppositions sur lesquelles il s'appuie pour suggérer la vraie conception de la "condition
humaine".
III - LES GRANDES LIGNES DE REFLEXION
Le repérage des moments du texte était l'étape préalable nécessaire à sa juste compréhension.
Deux moments se succèdent :
A - Présentation générale de l'opposition.
Du début à "conscience constituante du monde".
B - Reprise détaillée de l'opposition.
De "Aucune ..." à la fin.
Ce deuxième mouvement se subdivise lui-même en deux moments..
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