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Méda: Peut-on parler d'un droit au travail ?

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Que signifie la reconnaissance du droit au travail ? Que l'individu dispose d'une créance sur la société et qu'il va pouvoir obliger celle-ci - donc l'État - à lui fournir du travail. De plus, cette reconnaissance ébranlerait l'organisation sociale fondée sur la coexistence d'une classe d'employeurs qui donne, quand elle le peut, du travail aux ouvriers : « Est-il vrai, oui ou non, que les hommes apportent en naissant le droit à la vie ? Est-il vrai, oui ou non, que le pouvoir de travailler est le moyen de réalisation du droit de vivre ? Est-il vrai, oui ou non, que si quelques-uns parviennent à s'emparer de tous les instruments de travail, à accaparer le pouvoir de travailler, les autres seront condamnés, par cela même, à se faire esclaves des premiers, ou à mourir ? [...] Les socialistes de l'époque [1848 NDE] se livrent donc également à une véritable critique en règle du contrat, masque d'une pure relation de domination : la pseudo-liberté qui est celle de l'ouvrier contractant avec le patron est un mythe, car l'ouvrier est obligé de vendre son corps-travail, alors que le patron peut toujours attendre ou faire jouer la concurrence. [...] La vraie liberté du travail ne peut donc prendre son sens que si elle est appuyée sur le droit au travail, sinon les conditions sont toujours déjà inégales. Seul le droit au travail, véritable droit réel, droit-créance, est capable de venir à bout de cette inégalité et de mener à son terme la Révolution de 1789 qui n'a su mettre en place, reconnaître et protéger que des droits formels. [...] Que répondent les libéraux à ces arguments ? Que le droit au travail attente à la liberté et à la réciprocité contractuelle. [...] Qu'en lieu et place des individus libres et responsables on va définir une entité, qui sera le support d'obligations, et qu'il ne pourra s'agir que de l'État. On entend donc donner à celui-ci le pouvoir de contraindre des individus. La méconnaissance de la liberté et de la réciprocité contractuelle, la substitution aux rapports entre individus de rapports obligeant la société tout entière ouvrent de surcroît la porte à la guerre civile, à l'opposition de classes entre elles : l'État risque tout simplement d'être pris en otage par la classe ouvrière pour réclamer à la classe possédante, celle qui donne du travail, l'ensemble des richesses. L'État deviendrait ainsi l'instrument de la lutte des classes.

« Le travail peut-il être élevé au rang d'une valeur? Encore faudrait-il savoir si cette valeur, il la possède en lui-même, ou si elle ne lui serait pas plutôt conférée de l'extérieur.

On peut ainsi penser qu'un travail n'a de valeur que relativement à l'intention qui l'anime ou au sens qu'on lui donne.

Ainsi en va-t-il pour le travail comme vecteur d'intégration sociale : est-ce par simple souci d'efficacité, ou afin de pouvoir contribuer à la société ? Pour soi ou pour les autres ? Mais pour que l'homme puisse donner une valeur au travail, encore faut-il qu'il puisse le reconnaître comme une activité qui lui est propre.

Sur ce plan, il est parfois difficile de distinguer le travail de l'activité instinctive de l'animal.

Sans doute le travail humain comporte-t-il une part essentielle de réflexion, d'élaboration rationnelle, de choix, d'artifice, que l'on ne reconnaît pas chez l'animal.

Mais cette différence doit sans doute être relativisée : est-elle si tranchée, si radicale ? Ne reste-t-il pas, dans le travail humain, bien des aspects instinctifs ? La division du travail n'est-elle pas déjà présente chez les animaux ? Il n'est pas sûr que ces différences soient vraiment décisives, qu'elles suffisent à distinguer le travail humain du comportement animal. On ne peut voir dans le travail une activité qui serait séparée et isolable d'un contexte social précis dans lequel il s'effectue, cette constatation valant aussi bien pour ses produits que pour les conditions dans lesquelles il s'effectue. On constate de nos jours un affaiblissement de la valeur sociale et économique du travail, qui ne semble pas tellement provenir d'une dégénérescence qui lui serait propre, comme s'il avait perdu toute utilité, mais plutôt du modèle de civilisation, de la culture moderne, en particulier la domination inconditionnelle, le règne de l'argent, dont on ne sait s'il faut y voir une cause ou un symptôme.

Ainsi la justice sociale, qui présuppose de garantir une certaine égalité d'opportunités et de moyen d'existence, se confronte aux questions de rentabilité, principalement des entreprises.

Les coûts de production eux-mêmes se heurtent aux « réalités » du marché.

Les salariés s'opposent directement aux machines susceptibles de les remplacer.

Le développement de la technique semble parfois assigné à la réalisation d'objectifs trop particuliers pour rencontrer une adhésion universelle.

Des hommes en exploitent d'autres.

L'homme accroît son pouvoir sur la nature, souvent sans souci autre que ses propres désirs et volontés.

Sont-ce là la destinée humaine, une erreur de la nature, ou des problèmes temporaires de croissance ? éda: Que signifie la reconnaissance du droit au travail ? Que l'individu dispose d'une créance sur la société et qu'il va pouvoir obliger celle-ci - donc l'État - à lui fournir du travail.

De plus, cette reconnaissance ébranlerait l'organisation sociale fondée sur la coexistence d'une classe d'employeurs qui donne, quand elle le peut, du travail aux ouvriers : « Est-il vrai, oui ou non, que les hommes apportent en naissant le droit à la vie ? Est-il vrai, oui ou non, que le pouvoir de travailler est le moyen de réalisation du droit de vivre ? Est-il vrai, oui ou non, que si quelques-uns parviennent à s'emparer de tous les instruments de travail, à accaparer le pouvoir de travailler, les autres seront condamnés, par cela même, à se faire esclaves des premiers, ou à mourir ? [...] Les socialistes de l'époque [1848 NDE] se livrent donc également à une véritable critique en règle du contrat, masque d'une pure relation de domination : la pseudo-liberté qui est celle de l'ouvrier contractant avec le patron est un mythe, car l'ouvrier est obligé de vendre son corps-travail, alors que le patron peut toujours attendre ou faire jouer la concurrence.

[...] La vraie liberté du travail ne peut donc prendre son sens que si elle est appuyée sur le droit au travail, sinon les conditions sont toujours déjà inégales.

Seul le droit au travail, véritable droit réel, droit-créance, est capable de venir à bout de cette inégalité et de mener à son terme la Révolution de 1789 qui n'a su mettre en place, reconnaître et protéger que des droits formels. [...] Que répondent les libéraux à ces arguments ? Que le droit au travail attente à la liberté et à la réciprocité contractuelle.

[...] Qu'en lieu et place des individus libres et responsables on va définir une entité, qui sera le support d'obligations, et qu'il ne pourra s'agir que de l'État.

On entend donc donner à celui-ci le pouvoir de contraindre des individus.

La méconnaissance de la liberté et de la réciprocité contractuelle, la substitution aux rapports entre individus de rapports obligeant la société tout entière ouvrent de surcroît la porte à la guerre civile, à l'opposition de classes entre elles : l'État risque tout simplement d'être pris en otage par la classe ouvrière pour réclamer à la classe possédante, celle qui donne du travail, l'ensemble des richesses.

L'État deviendrait ainsi l'instrument de la lutte des classes. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Quel argument permet de faire du droit au travail un droit naturel fondamental ? 2 Quelle critique peut-on faire d'une vision exclusivement contractuelle du travail ? 3 À quelle objection se heurte l'idée d'un droit au travail ? Réponses: 1 - Celui qui le relie au pur et simple droit de vivre.

Car pouvoir vivre, c'est d'abord pouvoir s'assurer les moyens de subsister.

Rien ne sert de parler d'un droit à la vie pour tous si l'on retire la possibilité et les moyens de le faire. 2 - Il n'y a de réel contrat que sur la base de l'égalité des contractants.

Cette condition n'est pas remplie dans le travail, car l'ouvrier est contraint de travailler, mais non le patron de l'engager. 3 - Un tel droit ne pourrait être garanti qu'en recourant à la force coercitive de l'État, qui pourra forcer un employeur à. »

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