Marx: La révolution
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Thème 478
Marx: La révolution
1.
La conscience révolutionnaire
Selon Marx, la connaissance du mécanisme à l'oeuvre dans la production capitaliste est la
condition d'une prise de conscience révolutionnaire.
Il ne suffit pas d'avoir conscience de
son exploitation : cela ne peut conduire qu'à la révolte.
La révolution, quant à elle,
suppose qu'on sache quels rapports transformer pour que ne se reproduise pas le
mécanisme de l'exploitation.
C'est une tâche scientifique qui n'a rien à voir avec un idéal
utopique.
2.
La remise en question de la philosophie
Cette tâche suppose que ceux qui se consacrent à la théorie (les philosophes) considèrent
autrement leur fonction.
Si la philosophie s'est contentée d'interpréter le monde, il s'agit
désormais de le transformer (Thèses sur Feuerbach).
Autrement dit, la théorie a une
fonction pratique.
Le socialisme scientifique (qu'on ne confondra donc pas avec l'idéal
socialiste des utopistes), fondé sur la connaissance du système de production propre au
capitalisme, débouche sur une pratique révolutionnaire.
Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde, ce qui importe, c’est de le transformer
(Marx).
En 1845, Marx écrit les « Thèses sur Feuerbach ».
La onzième précise que « Les philosophes n’ont fait
qu’interpréter diversement le monde, ce qui importe, c’est de le transformer ».
Contrairement à ce que prétend une
interprétation courante, il ne s’agit pas pour Marx de répudier la philosophie et le travail de réflexion, mais de le
redéfinir, et de lui donner une nouvelle place, une nouvelle tâche.
Marx ne récuse pas la pensée, mais sa
transformation en idéologie, son éloignement de la pratique.
La onzième thèse clôt la série de note rédigées par Marx en 1845 qui constitueront le point de départ de la
rédaction, avec la collaboration d’Engels, de l’ « Idéologie allemande » (1846).
Ces thèses, qui ne sont pas
initialement destinées à la publication, paraîtront après la mort de Marx à l’initiative de Engels, qui les présente
comme un document d’une valeur inappréciable puisque s’y trouve « déposé le germe génial de la nouvelle conception
du mode ».
Etape décisive dans la maturation de la pensée de Marx, cet ensemble d’aphorismes, en dépit de son apparente
limpidité, ne peut être compris indépendamment de ce qui précède et de ce qui suit le moment de sa rédaction.
Nul
texte, en ce sens, ne se prête davantage au commentaire, alors même, paradoxalement, que cette onzième thèse
semble dénier toute légitimité à l’activité d’interpréter.
Formé à l’école de la philosophie allemande, lecteur de Hegel avant de devenir émule de Feuerbach (qui est un
« matérialiste » au sens des Lumières), Marx construit sa propre compréhension du monde en « réglant ses comptes
avec sa conception philosophique antérieure ».
Le terme de « philosophie » désigne ici la représentation théorique dominante à son époque, qui fait de la
transformation des idées la condition nécessaire et suffisante de la transformation du monde.
(Ce qui constitue une
vision « idéaliste » de l’histoire et des rapports de la théorie à la pratique.)
Brocardant ceux qui possèdent « la croyance en la domination des idées », Marx leur oppose l’affirmation que « les
représentations, la pensée, le commerce intellectuel des hommes apparaissent […] comme l’émanation directe de leur
comportement matériel ».
Là gît le fond du désaccord avec Feuerbach : si celui-ci affirme bien la nécessité de faire commencer la philosophie
avec et dans la « non-philosophie », dans la vie réelle, il réduit celle-ci à l’existence individuelle d’un homme pensé de
manière abstraite, coupé des rapports sociaux (et par suite restreint à sa dimension sensible).
L’opération critique effectuée ici par Marx consiste à redéfinir la réalité humaine.
Il s’agit de rejeter la thèse de
l’existence d’une nature humaine et de lui substituer l’analyse d’une réalité sociale complexe et structurée, où les
hommes édifient historiquement leur individualité en « produisant leurs conditions d’existence ».
Il s’agit donc de récuser une vue abstraite et éloignée du réel pour s’attacher à ce que sont les hommes concrets et
leur évolution historique.
La sixième thèse énonce que « L’essence humaine n’est pas une abstraction inhérente à l’individu pris à part, dans sa.
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