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Marx et Engels: La conscience est-elle le produit de la société ?

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La production des idées, des représentations et de la conscience est d'abord directement et intimement mêlée à l'activité matérielle et au commerce matériel des hommes, elle est le langage de la vie réelle. Les représentations, la pensée, le commerce intellectuel des hommes apparaissent ici encore comme l'émanation directe de leur comportement matériel. Il en va de même de la production intellectuelle telle qu'elle se présente dans la langue de la politique, celle des lois, de la morale, de la religion, de la métaphysique, etc. de tout un peuple. Ce sont les hommes qui sont les producteurs de leurs représentations, de leurs idées, etc., mais les hommes réels, agissants, tels qu'ils sont conditionnés par un développement déterminé de leurs forces productives et du mode de relations qui y correspond, y compris les formes les plus larges que celles-ci peuvent prendre. La conscience ne peut jamais être autre chose que l'Être conscient et l'Être des hommes est leur processus de vie réel. Et si, dans toute l'idéologie, les hommes et leurs rapports nous apparaissent placés la tête en bas comme dans une camera oscura [chambre noire], ce phénomène découle de leur processus de vie historique, absolument comme le renversement des objets sur la rétine découle de son processus de vie directement physique. A l'encontre de la philosophie allemande qui descend du ciel sur la terre, c'est de la terre au ciel que l'on monte ici. Autrement dit, on ne part pas de ce que les hommes disent, s'imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu'ils sont dans les paroles, la pensée, l'imagination et la représentation d'autrui, pour aboutir ensuite aux hommes en chair et en os ; non, on part des hommes dans leur activité réelle, c'est à partir de leur processus de vie réel que l'on représente aussi le développement des reflets et des échos idéologiques de ce processus vital. Et même les fantasmagories dans le cerveau humain sont des sublimations résultant nécessairement du processus de leur vie matérielle que l'on peut constater empiriquement et qui est lié à des présuppositions matérielles. De ce fait, la morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l'idéologie, ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent, perdent aussitôt toute apparence d'autonomie. Elles n'ont pas d'histoire, elles n'ont pas de développement ; ce sont au contraire les hommes qui, en développant leur production matérielle et leurs rapports matériels, transforment, avec cette réalité qui leur est propre, et leur pensée et les produits de leur pensée. Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience.

« PRESENTATION DE "L'IDEOLOGIE ALLEMANDE" DE MARX ET ENGELS Marx (1818-1883) est né à une époque où les fabriques envahissent l'Europe, où la colonisation bat son plein, où Ricardo a théorisé l'économie libérale et capitaliste.

Très tôt, il décide de lutter en faveur des opprimés, plus spécialement des ouvriers.

Expulsé de Prusse, puis de France, il s'installe à Bruxelles où il rencontre Engels (1820-1895).

C'est là qu'ils vont rédiger en 1847 L'Idéologie allemande, manuscrits qui resteront inédits jusqu'en 1932.

Ils forment une excellente introduction à la philosophie politique et économique de Marx, et la situent par rapport aux penseurs de l'époque, notamment les jeunes hégéliens comme Feuerbach ou Bauer. Les jeunes hégéliens idéalistes se présentent comme ceux qui vont libérer les masses en leur ouvrant les yeux sur leurs représentations aliénées et aliénantes, notamment religieuses.

Or penser que l'émancipation passe par une étude critique des représentations, c'est penser que ce qui fait problème, ce n'est pas la réalité, mais l'idée que l'on s'en fait.

C'est penser aussi que seule la caste des penseurs éclairés peut apporter le salut.

Ne faut-il pas, plutôt que d'examiner de façon critique des concepts, chercher réellement à bouleverser les rapports sociaux ? MARX & ENGELS: La production des idées, des représentations et de la conscience est d'abord directement et intimement mêlée à l'activité matérielle et au commerce matériel des hommes, elle est le langage de la vie réelle.

Les représentations, la pensée, le commerce intellectuel des hommes apparaissent ici encore comme l'émanation directe de leur comportement matériel.

Il en va de même de la production intellectuelle telle qu'elle se présente dans la langue de la politique, celle des lois, de la morale, de la religion, de la métaphysique, etc.

de tout un peuple. Ce sont les hommes qui sont les producteurs de leurs représentations, de leurs idées, etc., mais les hommes réels, agissants, tels qu'ils sont conditionnés par un développement déterminé de leurs forces productives et du mode de relations qui y correspond, y compris les formes les plus larges que celles-ci peuvent prendre.

La conscience ne peut jamais être autre chose que l'Être conscient et l'Être des hommes est leur processus de vie réel.

Et si, dans toute l'idéologie, les hommes et leurs rapports nous apparaissent placés la tête en bas comme dans une camera oscura [chambre noire], ce phénomène découle de leur processus de vie historique, absolument comme le renversement des objets sur la rétine découle de son processus de vie directement physique. A l'encontre de la philosophie allemande qui descend du ciel sur la terre, c'est de la terre au ciel que l'on monte ici. Autrement dit, on ne part pas de ce que les hommes disent, s'imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu'ils sont dans les paroles, la pensée, l'imagination et la représentation d'autrui, pour aboutir ensuite aux hommes en chair et en os ; non, on part des hommes dans leur activité réelle, c'est à partir de leur processus de vie réel que l'on représente aussi le développement des reflets et des échos idéologiques de ce processus vital.

Et même les fantasmagories dans le cerveau humain sont des sublimations résultant nécessairement du processus de leur vie matérielle que l'on peut constater empiriquement et qui est lié à des présuppositions matérielles. De ce fait, la morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l'idéologie, ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent, perdent aussitôt toute apparence d'autonomie.

Elles n'ont pas d'histoire, elles n'ont pas de développement ; ce sont au contraire les hommes qui, en développant leur production matérielle et leurs rapports matériels, transforment, avec cette réalité qui leur est propre, et leur pensée et les produits de leur pensée.

Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Qu'est-ce qui produit la conscience ? 2 La fantasmagorie, l'imagination sont-elles explicables ? 3 Qu'est-ce que l'homme ? Réponses: 1 - Les individus vivants et réels, engagés ensemble dans un processus matériel précis et déterminé. 2 - Oui, puisqu'elles résultent nécessairement de la vie matérielle et de l'activité réelle des hommes. 3 - Nulle essence métaphysique ou abstraction théorique, mais un individu vivant, agissant réellement dans le monde. Introduction : Dans cet extrait de l’Idéologie allemande, Marx opère une critique radicale de la philosophie allemande et notamment hégélienne qui croit que c’est la conscience qui détermine la vie quand c’est la vie qui détermine la conscience; Comme Marx l’écrit dans les lignes qui suivent notre extrait : « ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, c’est la vie qui détermine la conscience ».

La vie est le processus de productions matérielles, la conscience est le moyen par lequel l’homme connaît le monde; Or ce que Marx va dénoncer dans ce texte c’est l’idéologie qui découle de cette inversion. »

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