Martinet: La double articulation du langage
Extrait du document
«
Le langage est articulé deux fois, et ces deux articulations sont corrélatives.
La première articulation est celle des
signes linguistiques que j'organise suivant un certain ordre afin de transmettre une expérience ou une pensée.
Dans la
phrase "j'ai mal à la tête", aucun des signes, pris isolément, ne peut
signifier ma douleur : j,ai,mal,à,la,tête.
Chacun d'eux peut se retrouver dans d'autres contextes, autrement articulés,
et signifieront autre chose : "Il est à la tête de l'organisation", "c'est bien mal agir", etc.
Cette première articulation
répond à un principe d'économie.
S'il fallait faire correspondre un signe linguistique pour chaque chose, chaque
situation et chaque expérience, il y faudrait un nombre quasi infini de signes, ou bien il faudrait se résoudre à ce que
certaines situations soient inexprimables.
Un nombre important mais fini de signes, propres à chaque langue, du fait
qu'ils sont combinables à l'infini, permet de communiquer une infinité de choses.
Par ailleurs, chaque signe est lui-même
articulé par une combinaison de sons.
Chaque signe a un sens propre, non parce qu'il a un son propre, mais parce qu'il
est constitué d'une combinaison unique de sons, communs à d'autres signes.
Par exemple : "tête" peut donner "bête",
"fête", etc.
Cette seconde articulation représente également une économie considérable, puisque à partir d'un nombre
restreint de sons (cette limite est celle de notre capacité articulatoire et auditive), nous pouvons combiner un très
grand nombre de signes.
Ainsi le mot "tête" est composé deux fois du son t, entre lesquels on intercale e.
Cette double
articulation, des signes et des sons, permet une combinaison à l'infini, qui permet de produire une infinité de sens..
»
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