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MACHIAVEL: Un prince doit s'efforcer de se faire une réputation de bonté

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Un prince doit s'efforcer de se faire une réputation de bonté, de clémence, de piété, de fidélité à ses engagements, et de justice ; il doit avoir toutes ces bonnes qualités mais rester assez maître de soi pour en déployer de contraires, lorsque cela est expédient. Je pose en fait qu'un prince, et surtout un prince nouveau, ne peut exercer impunément toutes les vertus, parce que l'intérêt de sa conservation l'oblige souvent à violer les lois de l'humanité, de la charité et de la religion. Il doit être d'un caractère facile à se plier aux différentes circonstances dans lesquelles il peut se trouver. En un mot, il lui est aussi utile de persévérer dans le bien, lorsqu'il n'y trouve aucun inconvénient, que de savoir en dévier, lorsque les circonstances l'exigent. Il doit surtout s'étudier à ne rien dire qui ne respire la bonté, la justice, la bonne foi et la piété ; mais cette dernière qualité est celle qu'il lui importe le plus de paraître posséder, parce que les hommes en général jugent plus par leurs yeux que par aucun des autres sens. Tout homme peut voir ; mais il est donné à très peu d'hommes de savoir rectifier les erreurs qu'ils commettent par les yeux. On voit aisément ce qu'un homme paraît être, mais non ce qu'il est réellement ; et ce petit nombre d'esprits pénétrants n'ose contredire la multitude, qui d'ailleurs a pour elle l'éclat et la force du gouvernement. Or, quand il s'agit de juger l'intérieur des hommes, et surtout celui des princes, comme on ne peut avoir recours aux tribunaux, il ne faut s'attacher qu'aux résultats ; le point est de se maintenir dans son autorité ; les moyens, quels qu'ils soient, paraîtront toujours honorables, et seront loués de chacun. Car le vulgaire se prend toujours aux apparences, et ne juge que par l'événement. MACHIAVEL

Machiavel dans le Prince offre une théorie du pouvoir qui fera date dans l’histoire de la philosophie politique et la politique elle-même. Comprendre les enjeux de l'écriture du Prince implique d'avoir à l'esprit les incessantes guerres d'Italie et leur effet sur Florence, la cité de Machiavel (1469-1527). Tout a été bouleversé par l'arrivée des troupes françaises en Italie en 1494. À Florence, l'état de guerre a conduit au départ des Médicis, en novembre 1494, et à la mise en place d'une forme politique nouvelle, la République du grand conseil. Mais les nouvelles guerres, plus rapides et plus violentes, posent une question décisive : celle de la survie de la cité et de la conservation du pouvoir. Il est ici question de conseils donnés à un nouveau prince qui vient d’entrer en fonction. Il s’agit d’instrumentaliser les vertus au profit du pouvoir politique. Il ne faut pas être vertueux mais seulement le paraître, mieux il faut savoir utiliser les vertus au bon moment et savoir s’en débarrasser au moment opportun. Comment un prince peut se servir des vertus pour conserver le pouvoir ?

 

« PRESENTATION DU "PRINCE" DE MACHIAVEL Machiavel (1469-1527) est conseillé politique de la ville de Florence, à une époque où elle est menacée par des crises intérieures, mais aussi par les royaumes voisins.

Ces derniers n'hésitent pas à s'allier à la France et à l'Espagne pour affronter Florence, se pliant ainsi à la convoitise des deux grandes puissances étrangères.

C'est pour éviter ce genre de crise et d'assujettissement que Machiavel écrit Le Prince qui soulève quelques paradoxes : dédicacé à Laurent de Médicis, il donne au prince des conseils des plus cyniques pour régner ; mais, en même temps, il dévoile au peuple les ficelles du pouvoir.

On est donc à la fois dans la représentation et dans les coulisses du pouvoir. Le « prince » ne désigne pas seulement le fils du roi, mais tout individu possédant le pouvoir suprême dans un État.

Le « vulgaire » ne désigne pas celui qui se comporte de façon grossière, mais celui qui n'a rien qui le distingue des autres, le commun des hommes, « l'homme moyen » cité au début. Ce n'est pas un hasard si le texte est encadré par ces deux notions.

Il donne en effet des conseils au prince, de telle sorte qu'il puisse garder son pouvoir. Mais ce pouvoir s'exerce sur des hommes communs, ayant des défauts et des attentes spécifiques, dont il faut tenir compte pour affermir ce pouvoir. Il s'agit de bien peser les termes utilisés par l'auteur pour décrire les « qualités » psychologiques ou morales du prince, car elles ont toutes un rapport avec la fonction politique du souverain, ou bien avec l'idée que le peuple s'en fait. La politique apparaît dans ce texte comme un art difficile, détaché des exigences morales du fait de la nécessité d'être pragmatique et efficace, parfois totalement cruel.

Le souverain ne doit pas être sage, ou irréprochable moralement, mais rusé et disposé à des compromis, y compris avec la morale et la vérité. Peut-on gouverner de façon satisfaisante si l'on se montre toujours juste et sincère ? Quelles qualités faut-il posséder ou acquérir pour être au pouvoir ? La politique doit-elle être dissociée de la morale et de la vérité ? Machiavel rompt ici avec l'idéal antique que la politique doit améliorer les hommes, en étant pratiqué par des êtres meilleurs que les autres du point de vue de la morale.

Il prend appui sur les hommes tels qu'ils sont, et non tels qu'ils devraient être. Explication de texte Machiavel. Un prince doit s'efforcer de se faire une réputation de bonté, de clémence, de piété, de fidélité à ses engagements, et de justice ; il doit avoir toutes ces bonnes qualités mais rester assez maître de soi pour en déployer de contraires, lorsque cela est expédient.

Je pose en fait qu'un prince, et surtout un prince nouveau, ne peut exercer impunément toutes les vertus, parce que l'intérêt de sa conservation l'oblige souvent à violer les lois de l'humanité, de la charité et de la religion.

Il doit être d'un caractère facile à se plier aux différentes circonstances dans lesquelles il peut se trouver.

En un mot, il lui est aussi utile de persévérer dans le bien, lorsqu'il n'y trouve aucun inconvénient, que de savoir en dévier, lorsque les circonstances l'exigent.

Il doit surtout s'étudier à ne rien dire qui ne respire la bonté, la justice, la bonne foi et la piété ; mais cette dernière qualité est celle qu'il lui importe le plus de paraître posséder, parce que les hommes en général jugent plus par leurs yeux que par aucun des autres sens. Tout homme peut voir ; mais il est donné à très peu d'hommes de savoir rectifier les erreurs qu'ils commettent par les yeux.

On voit aisément ce qu'un homme paraît être, mais non ce qu'il est réellement ; et ce petit nombre d'esprits pénétrants n'ose contredire la multitude, qui d'ailleurs a pour elle l'éclat et la force du gouvernement.

Or, quand il s'agit de juger l'intérieur des hommes, et surtout celui des princes, comme on ne peut avoir recours aux tribunaux, il ne faut s'attacher qu'aux résultats ; le point est de se maintenir dans son autorité ; les moyens, quels qu'ils soient, paraîtront toujours honorables, et seront loués de chacun.

Car le vulgaire se prend toujours aux apparences, et ne juge que par l'événement.

Machiavel. Machiavel dans le Prince offre une théorie du pouvoir qui fera date dans l'histoire de la philosophie politique et la politique elle-même.

Comprendre les enjeux de l'écriture du Prince implique d'avoir à l'esprit les incessantes guerres d'Italie et leur effet sur Florence, la cité de Machiavel (1469-1527).

Tout a été bouleversé par l'arrivée des troupes françaises en Italie en 1494.

À Florence, l'état de guerre a conduit au départ des Médicis, en novembre 1494, et à la mise en place d'une forme politique nouvelle, la République du grand conseil.

Mais les nouvelles guerres, plus rapides et plus violentes, posent une question décisive : celle de la survie de la cité et de la conservation du pouvoir.

Il est ici question de conseils donnés à un nouveau prince qui vient d'entrer en fonction.

Il s'agit d'instrumentaliser les vertus au profit du pouvoir politique.

Il ne faut pas être vertueux mais seulement le paraître, mieux il faut savoir utiliser les vertus au bon moment et savoir s'en débarrasser au moment opportun.

Comment un prince peut se servir des vertus pour conserver le pouvoir ? Aussi chez Machiavel s'articule deux concepts fondamentaux : la vertu et la fortune.

D'abord, la fortune ne se présente jamais « en personne » à l'homme d'action, mais sous la forme de son corrélat pratique, qui est « l'occasion de la fortune ».

Pour l'homme d'action, le réel est morcelé, fait de changements locaux, sans aucune aperception du. »

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