Lucien Lévy-Bruhl
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Lucien Lévy-Bruhl
1857-1939
Il est un des principaux représentants de l'école sociologique française créée par Durkheim.
Son ouvrage La Morale
et la science des mœurs (1903) marque une date dans l'histoire de la Morale.
Levy-Bruhl y renvoie dos à dos ceux
qui veulent fonder la Morale sur la Métaphysique, et ceux qui la ramènent à une autre science, la science biologique
en particulier.
Il n'y a pas et il ne peut y avoir de morale théorique ; il s'agit de constituer une science sociologique
des mœurs qui étudiera de façon positive les faits qui relèvent de la Morale sans pour cela nier le caractère
spécifique des faits moraux qui sont par essence normatifs.
La plupart des autres travaux de Lévy-Bruhl sont
consacrés à l'étude de la mentalité primitive : Les Fonctions mentales dans les sociétés inférieures (1910) ; La
Mentalité primitive (1922) ; L'Âme primitive (1927) ; Le Surnaturel et la nature dans la mentalité primitive
(1931) ; La Mythologie primitive (1935) ; L'Expérience mystique et les symboles chez les primitifs (1938).
LévyBruhl se propose de saisir la mentalité primitive en elle-même, sans la confronter à notre pensée qui se caractérise
par la rigueur logique et expérimentale, et obéit aux normes de l'explication causale.
Il rejette l'hypothèse de
l'identité de l'esprit humain à travers les âges et les lieux, et met en évidence l'existence chez les primitifs d'une
pensée qu'il qualifie de mystique et prélogique.
Cette pensée n'est pas régie par le principe de contradiction et ne
s'articule pas selon des liaisons causales : elle procède au contraire par " participation ", et repose sur une
expérience mystique, celle de la compénétration constante de la nature et du surnaturel.
Pour le primitif, le fait
naturel est une " occasion " par où se révèle une influence mystique.
C'est ce que Lévy-Bruhl appelle un
" occasionnalisme mystique ".
Il y a donc un va-et-vient perpétuel du monde de l'expérience au monde du mythe.
Vers la fin de sa vie, Levy-Brubl est revenu sur certaines de ses positions, ainsi qu'en témoignent ses Carnets
(publiés en 1947) : en particulier, il renonce à séparer totalement la pensée archaïque de la pensée civilisée, et
admet l'existence d'une mentalité mystique chez tous les hommes..
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