l'oubli est-il une vertu de la pensée ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet
·
Eléments de définition
* Oubli =
1)
Au sens usuel et général, effacement normal, momentané ou définitif des souvenirs.
En
tant que phénomène psychologique, l'oubli peut être d'écrit comme le négatif de la mémoire
et par conséquent être compris en fonction des différentes conceptions de la mémoire.
2)
Selon les théories physiologiques ou biologiques de la mémoire, l'oubli se définit par la
disparition, dégradation ou des destruction des traces mnésiques.
3)
Selon les théories qui admettent que l'expérience vécue se conserve intégralement,
l'oubli serait le résultat d'un processus ou d'une force qui empêche provisoirement
l'évocation ou la reconnaissance des souvenirs.
* Pour Bergson, l'oubli résulte de la sélection des souvenirs qui sont utiles à l'action
présente d'un sujet.
(Matière et Mémoire)
* Pour Freud, l'oubli est compris à partir du processus du refoulement.
Il n'est donc jamais
l'effet d'une simple dégradation des traces mnésiques, mais il est toujours symptomatique
du fonctionnement de l'appareil psychique.
(Psychologie de la vie quotidienne)
4)
Nietzsche propose une conception originale de l'oubli : il en fait « une faculté
d'inhibition active, une faculté positive dans toute la force du terme.
» (La Généalogie de la
morale)
* Vertu = du latin virtus, « mérite essentiel, vertu »
1)
Capacité actualisée propre à une chose ou à un principe.
Puissance.
Force.
Pouvoir.
* Pour Spinoza, la vertu est la puissance même de l'homme.
(Ethique, III)
2)
Disposition habituelle à réaliser un acte moral.
Disposition de notre comportement
relativement aux affections.
(Aristote, Ethique à Nicomaque, LII.)
3)
Chez Kant, il s'agit de la force des maximes de l'homme dans l'accomplissement de son
devoir.
(Métaphysique des moeurs, Doctrine de la vertu)
* La pensée = Au sens large, tout ce qui se passe dans l'esprit, tout ce que l'esprit aperçoit
immédiatement en lui, toutes ses opérations.
La pensée est ici conscience de soi.
·
Angles d'analyse
* Pour les massacres commis sous nos yeux en silence, nous exigeons un devoir de mémoire :
comme si garder à l'esprit la présence de la barbarie pouvait nous empêcher de la laisser se
reproduire à nouveau.
C'est qu'il y a en effet une force, une puissance de l'oubli : il est comme
le Léthé, le fleuve qui emporte aux Enfers, dans le royaume des morts, et qui efface les traces
du souvenir.
Mais quand le traumatisme empêche la vie, n'est-ce pas sagesse que de savoir
oublier ?
* Au premier sens du mot, vertu signifie la force physique, le courage, la sagesse.
On parle de
vertu « curative », par exemple, à propos d'une chose qui renferme un principe susceptible
d'avoir des effets sur une pathologie.
Il s'agira donc ici de définir en quel type de vertu
consiste l'oubli s'il est bien une vertu de la pensée.
* Nous serons nécessairement amener à définir l'essence, la nature et la fonction de l'oubli,
afin, précisément, de puovoir donner une juste réponse à la question.
De la même manière, il
est tout à fait concevable de dire qu'il y a une vertu de l'oubli, sans pour autant affirmer qu'il
s'agit d'une vertu de la pensée.
La pensée elle-même devra donc être expliciter dans sa
définition contextuelle.
Car si par pensée on appelle conscience, peut-être alors y a-t-il
obstacle à définir l'oubli comme vertu.
Problématique
L'oubli, dans ce qu'il comporte d'ignorance et d'inconscience, peut-il être considéré comme un acte positif de la
pensée, en tant qu'il sera curateur ou bénéfique pour la vie d'un sujet ? Il faut donc s'interroger sur la fonction de
l'oubli tout autant que sur sa nature.
Appartient-il à la pensée en tant que telle ? En quel sens peut-on et même
doit-on entendre « vertu de la pensée » ? Un travail de définition rigoureux est ici requis.
Plan
1)
La force de l'oubli : effacement et absence
·
L'oubli et la mort = Dans L'Antiquité grecque, Léthée est une divinité, l'Oubli, qui
donne son nom ai fleuve qui sépare le Tartare (le fond des Enfers) et les Champs.
»
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