L'organisation politique est-elle conciliable avec la liberté que revendique les hommes?
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L'organisation politique est-elle conciliable avec la liberté que revendiquent les hommes ?
Introduction :
L'homme est un être libre.
Doit-on alors voir tout ce qui bride sa liberté comme une atteinte à sa nature ? Toute
interdiction, toute limite qu'elle soit institutionnalisée ou simplement effective doivent-elles être rejetées au nom de
cette liberté que revendique l'homme ? Faut-il considérer l'organisation politique comme incompatible avec la liberté
humaine ? Doit-on nécessairement faire un choix entre la politique et la liberté ou est-ce possible d'imaginer une
conciliation entre les deux de telle sorte que c'est par le biais de celle-là que s'épanouirait celle-ci ? Il semble ici que
tout dépend du type de liberté qui est revendiquée par les hommes.
I) La liberté comme licence
A) Une liberté de plus en plus grande induit un Etat ayant de moins en moins de pouvoir.
C'est ce qu'on peut voir
dans les positions des auteurs anarchistes tels que Proudhon ; La société, pour répondre aux attentes de
liberté de ses membres, est libre de toute autorité.
L'ordre entre les libertés individuelles se fait de manière
spontanée.
La coopération entre les membres de la société se fait de manière volontaire et n'est donc pas
imposée, contrairement à ce que l'on peut voir chez Hobbes par exemple.
B) Une liberté totale et sans restriction semble inconciliable avec l'organisation politique.
La liberté comme
licence n'est possible que dans un état de nature, c'est-à-dire post-politique, dans lequel les hommes ne
sont pas encore réunis en société.
Chacun fait ce qu'il veut, prend ce qui est à l'autre.
Il semble donc qu'un
minimum d'Etat est nécessaire au moins pour régler les conflits entre les membres de la société et leur
permettre de se conserver.
Cf.
Hobbes, Le Léviathan.
En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.
Mais
chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à
subir des autres ce qui leur plaît.
La constitution d'une société civile et
d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste
que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.
Chacun perd de sa
liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.
Dans
l'état de nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur toutes choses,
mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien
posséder durablement.
L'État garantira la sécurité d'un droit de
propriété limité.
Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la
menace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens
et tué.
Dans une société civile, seul le pouvoir de l'État s'arroge ce
droit.
Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence des
uns et des autres, de garantir la sécurité de leurs corps et de leurs
biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail, de faire
régner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que
despotique.
Pour sortir les hommes de l'empire des passions, de la
guerre, de la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et
de la férocité, l'État est une puissance absolue, instituée en vue de la
paix et de la sécurité.
"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens."
Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges absolus de tous les moyens nécessaires
pour protéger ou garantir cette fin.
"Une doctrine incompatible avec la paix ne peut pas davantage être
vraie, que la paix et la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule manière d'ériger un
État est que tous confient leur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).
Toutes les
volontés doivent être réduites à une seule volonté.
L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais une
unité réelle de tous en une seule et même personne.
II) La liberté du citoyen : liberté des anciens :
A)
Selon Constant dans Ecrits politiques, nous avons affaire à deux types de liberté, celle des anciens et celle
des modernes.
Pour les anciens, la liberté se trouve dans la participation à la politique de la Cité.
Les
anciens, assistent aux nombreuses assemblées, n'ont pas par conséquent de représentants politiques.
Leur
vie privée compte moins que leur vie publique..
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