l'optimisme est-il une vertu ?
Extrait du document
«
Introduction :
Bien définir les termes du sujet :
- « L'optimisme » : attitude qui consiste à voir tout en bien, à prétendre que tout est pour le mieux, ou que la
somme des biens l'emporte sur celle des maux.
- « Vertu » : disposition constante à accomplir une sorte d'actes moraux par un effort de la volonté.
Qualité portée
à un haut degré.
(Le Robert)
Construction de la problématique :
Le sujet pose la question de la valeur morale, et met en cause la qualité qu'est l'optimisme : il s'agit de
déterminer quel est son statut, sa valeur.
Si on désigne l'optimisme comme étant une vertu, le pratiquer sera une
qualité, et il n'y a pas de limite à la pratique d'une vertu.
Or, si l'optimisme consiste à accepter le monde tel qu'il est
en considérant que cela pourrait être pire, on peut considérer qu'il consiste en une absence de lucidité – ce qui
n'est pas une vertu.
è Si l'on considère que la vertu est une qualité qui permet de se diriger dans la vie – si elle est pratique –
alors il s'agit, après avoir étudié les conséquences de l'usage de l'optimisme comme vertu, de voir si elle est
pratique.
Autrement dit, est-ce que l'optimisme est une qualité qu'il est possible d'exercer sans limites, et si non,
quelles sont ces limites ?
Plan :
I/ L'optimisme ou le pessimisme, du pareil au même :
* Si l'on considère avec les penseurs chrétiens que le monde est la création d'un être supérieur, et que cet
être supérieur – Dieu - est une raison intelligente qui nous dépasse et qui est bonne, alors on pourrait se demander
comment toutes les choses qui arrivent ne pourraient pas elles-mêmes être parfaites.
* (Légitimer l'optimisme) C'est ce qu'explique Leibniz dans Discours de métaphysique.
En effet, selon lui, le
monde est parfaitement harmonieux parce que Dieu préside à son ordre.
Tout ce qui nous semble être la marque du
désordre – le mal, les injustices, les catastrophes naturelles…- est en fait la meilleure solution qu'il était possible
d'adopter.
Autrement dit, le monde actuel tel qu'il a été créé par Dieu est le meilleur des mondes possibles.
C'est-àdire que parmi les possibles compatibles entre eux - ou compossibles – Dieu a choisi l'ensemble qui représente la plus
grande réalité ou la plus grande perfection possible.
« Entre une infinité de mondes possibles, il y a le meilleur de
tous, autrement Dieu ne se serait pas déterminé à en créer aucun.
» Théodicée, 416.
à Dieu a créé un ‘'optimum'',
c'est-à-dire un monde qui comporte le moindre mal pour un maximum de bien.
* (Critiquer cet optimisme naïf) Cette conception du « meilleur des mondes possible » est critiquée par
Voltaire dans Candide, qui face aux plus grandes catastrophes déclare que le pire est toujours possible.
Le
personnage ne prend donc pas en compte la réalité telle qu'il la voit, et pratique un optimisme naïf qui le rend passif
puisqu'il le mène à accepter tous les événements sans distinction.
à Il semblerait donc que l'optimisme ne soit pas
une vertu, au sens où il n'est pas possible de la pratiquer pleinement et sans recul.
Dans ce cas, peut-être que le
pessimisme pourrait être une vertu.
* (Renvoyer dos à dos optimisme et pessimisme) Le pessimisme consiste à voir le mauvais côté des choses
en toute circonstance, à prévoir le pire.
Idée selon laquelle l'existence du mal l'emporterait sur celle du bien.
C'est
ce que croit Schopenhauer pour qui le monde est non seulement absurde, mais aussi lieu de la souffrance.
Notre
existence n'a de ce fait aucun sens puisque nous sommes soumis à nos désirs, que ceux ci ne peuvent jamais être
satisfaits, et qu'ils sont en réalité non pas la marque de notre individualité, mais une ruse de la nature pour
perpétuer l'espèce.
Cette philosophie de Schopenhauer conduit au renoncement et au suicide.
* Finalement, il semblerait que d'un point de vue pratique optimisme et pessimisme se valent
puisqu'ils conduisent tous deux à l'inaction, en déclarant les événements et l'ordre du monde comme supérieurs à
l'homme.
Ce dernier doit donc les accepter ou les refuser, mais il ne peut en aucun cas agir contre eux ou chercher
à les modifier.
II/ Et la lucidité ? :
* Si l'optimisme et le pessimisme sont deux manières différentes de voir le monde, ou plutôt de se rapporter
au monde, pourquoi ne pas tout simplement considérer le réel dans son objectivité.
Autrement dit, pourquoi ne pas
être lucide plutôt que de voir le monde en considérant uniquement tel ou tel aspect ?
* La lucidité c'est percevoir le monde avec clarté, tel qu'il est, de la manière la plus objective possible.
Il
s'agit cependant de savoir si cela est réellement possible.
En effet, comment en tant que conscience, et donc en
tant que subjectivité, pourrions nous avoir directement accès aux choses ? C'est ce qu'explique Husserl dans La.
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