L'opinion est-elle notre seule source de connaissance ou existe-t-il une manière de la dépasser ?

« Sujet : L'opinion est-elle notre seule source de connaissance ou existe-t-il une manière de la dépasser ? Analyse du sujet : l Le sujet proposé part d'un présupposé paradoxal : que l'opinion puisse être la seule source de notre connaissance. l Il faut cependant prendre le sujet au sérieux et se demander en quel sens elle pourrait l'être, avant de se demander s'il y a une manière de dépasser notre opinion. l l Pour cela, il faut distinguer deux sens de « source de connaissance » : 1. origine de la connaissance ; 2. moyen de connaître ; On voit que le premier sens n'exclue pas qu'on puisse dépasser une source, même unique. l Si au contraire on prend « source » au sens de moyen de connaître, montrer que l'opinion peut être dépassée, c'est du même coup montrer qu'elle ne peut pas être notre seule source de connaissance. l Pour chercher une piste de réponse, il faut se demander à quoi on oppose généralement l'opinion, pour voir si cela peut être une source de connaissance concurrente.

Ce à quoi on oppose l'opinion est la science. C'est donc du rapport entre science et opinion qu'il faudra traiter : la science permet-elle de dépasser l'opinion comme source du savoir ? Problématisation : L'opinion est considérée comme peu assurée.

Si l'opinion est la seule source de notre connaissance, cela signifie-t-il que nous ne pouvons pas avoir de connaissance assurée ? Si, à l'inverse, il y a une meilleure source de connaissance que l'opinion, l'opinion a-t-elle encore lieu d'être ? Quel sera le fondement de cette autre source de connaissance ? Proposition de plan : 1.

L'opinion n'est pas la seule source de connaissance Aristote, Seconds analytiques, livre I, chapitre 33. « L'objet de la science et la science diffèrent de l'objet de l'opinion et de l'opinion parce que la science est universelle et procède par des propositions nécessaire et qu'est nécessaire ce qui ne peut pas être autrement qu'il est.

(...) l'opinion concerne ce qui est vrai ou faux mais peut être autrement qu'il est.

» l Aristote distingue ici deux sortes de connaissance : la science et l'opinion. l L'opinion n'est donc pas notre seule source de connaissance, mais une des formes de connaissance que nous pouvons avoir. l Les deux formes de connaissance que sont la science et l'opinion ne diffèrent pas tant par leur moyen d'acquisition de la connaissance (alors qu'on a souvent tendance à dire qu'une opinion résulte d'une connaissance mal assurée) que par leurs objets : la science porte sur ce qui est nécessaire : ce qui est toujours pareil ou presque toujours pareil et qui n'aurait pas pu être autre qu'il est (les cas paradigmatiques étant la connaissance mathématique ou le mouvement des astres), tandis que l'opinion porte sur le contingent, sur ce qui aurait pu être autre qu'il n'est (le cas paradigmatique étant les actions humaines). l Si ces deux formes de connaissance ne portent pas sur les mêmes objets, la science ne pourra pas dépasser l'opinion, mais simplement se situer à côté d'elle. l Mais ne faut-il pas, à l'inverse, pouvoir fonder la science ? Comment avons-nous la connaissance de ce qui est nécessaire ? Notre connaissance ne part-elle pas toujours de la sensation ?. »