L'oeuvre d'art nous apprend elle quelque chose sur le réel?
Extrait du document
«
Partie du programme abordée : L'art.
Analyse du sujet : Un sujet très classique, mais assez difficile à traiter en profondeur sur les rapports de l'art et du
réel.
La notion à expliciter est celle de révélation, découvrir ce qui était recouvert d'un voile, faire apparaître ce qui
était secret ou latent, etc.
Conseils pratiques : Chaque mot compte dans cet énoncé.
Attachez-vous à leur donner un sens précis.
Par
exemple, qui est le nous à qui l'art peut révéler quelque chose ? Pourquoi ? Comme pour tous les sujets d'esthétique,
appuyez-vous sur des exemples concrets que vous analyserez avec rigueur.
Bibliographie :
Hegel, Esthétique, textes choisis, PUF.
Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part, I, Gallimard.
A.
Malraux, Les Voix du silence, Gallimard.
Difficulté du sujet : **
Nature du sujet : Classique.
Analyse du sujet : Le sujet s'articule sur la notion du réel.
En tant que ce terme se définit comme l'ensemble de ce
qui existe ; le réel s'oppose au possible, au virtuel et surtout à l'illusion.
Ainsi, la question est de savoir si l'oeuvre
d'art nous montre la réalité, dévoile l'être des choses ou si elle nous illusionne.
Car après tout, l'artiste apparaît
souvent comme quelqu'un d'étrange, d'un peu bizarre et qui voit les choses de manière particulière.
Et même l'art
imitatif semble reproduire une vision partielle et subjective du réel.
Au contraire du scientifique qui construit des
théories afin de décrire les opérations de la nature.
Alors, l'oeuvre d'art, le produit de l'artiste, serait une vision
subjective, voire impénétrable, arbitraire qui nous détournerait du réel.
De plus, l'oeuvre d'art est comprise comme
une création, c'est à dire comme quelque chose d'entièrement nouveau, produit d'une imagination ou du délire de
l'artiste nous plongeant dans un monde singulier et unique qui nous divertit.
Ainsi, l'oeuvre d'art se présente comme
source d'oubli de la réalité ne nous enseignant rien sur elle.
L'artiste n'est pas un scientifique.
Cependant, il faut continuer de se questionner sur le réel.
Est-ce que la vision que nous avons du réel correspond
bien au réel lui-même ? Avons-nous un regard objectif sur les choses ? Le regard commun n'est-il pas celui que nous
avons, y compris le scientifique sur le réel ? Dans ce cas, l'artiste est réduit à un doux rêveur, un amuseur, extérieur
à toute possibilité de connaissance de la réalité parce que lui seul n'a pas cette vision réductrice et matérialiste du
monde qui est la nôtre mais une vision juste.
Proposition de plan :
1) L'artiste est d'abord quelqu'un qui crée.
L'oeuvre d'art est donc le résultat d'un surplus au réel et offre ainsi une
originalité, une unicité, un monde nouveau qui éloigne du réel.
C'est la conclusion que l'on peut tirer de la pensée
de Kant ; l'oeuvre d'art se manifeste par son originalité et l'artiste génial donne ses règles à l'art.
Ainsi, l'oeuvre
d'art n'enseigne rien mais crée.
C'est ce qui différencie l'artiste du technicien ou du savant.
« En matière de
science par conséquent il n'y a entre le plus grand inventeur et l'imitateur, l'apprenti le plus laborieux,
qu'une différence de degrés, mais il y a une différence spécifique entre lui et celui que la nature a doué
pour les beaux-arts; on ne veut pourtant pas diminuer ces grands hommes auxquels l'humanité doit tout,
par rapport à ceux qui par leur talent pour les beaux-arts sont des favoris de la nature.
Le talent des
premiers consiste à faire progresser toujours davantage les connaissances, et les avantages pratiques qui
en dépendent, comme à instruire les autres dans ces mêmes connaissances et c'est là une grande
supériorité sur ceux qui méritent l'honneur d'être appelés des génies ; (...) de plus une telle maîtrise ne
peut se communiquer, elle est dispensée directement à chacun par la main de la nature; elle disparaît
donc avec l'un jusqu'à ce que la nature confère à un autre les mêmes dons ; et il ne reste plus à celui-ci
que d'avoir un modèle pour laisser se manifester de semblable manière le talent dont il a conscience.
»
(Critique du jugement, paragraphe 47)
Ajoutons que l'oeuvre d'art divertit ; et ce divertissement nous détourne de l'apprentissage.
En pénétrant le monde
particulier et subjectif de l'artiste, le spectateur échappe au réel ; il s'amuse, son esprit vagabonde, il ne contemple
plus rien mais est comme saisi par l'oeuvre.
Qui ne s'est jamais plongé dans un film pour se « changer les idées » ou
écouter une musique pour s'évader des soucis quotidiens ? Se divertir, rêver grâce aux oeuvres d'art semblent bien
être des valeurs antinomiques à tout apprentissage du réel.
Transition : Cependant, l'oeuvre d'art nous montre souvent une imitation du réel.
En copiant la nature, l'artiste ne
nous apprendrait-il pas quelque chose ? Il convient d'étudier cet art imitatif afin de savoir cette imitation nous
renvoie à une quelconque vérité sur le réel.
2) Historiquement, il semble que les premières oeuvres d'art soient une imitation du réel (nous pouvons penser aux
peintures pariétales ou aux sculptures représentant des divinités).
Bon nombre d'oeuvres d'art sont des témoignages.
»
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